le retour de la Fête de l’Humanité à Bègles, la fin d’un purgatoire politique vieux de trente-cinq ans

Trente-cinq ans depuis la dernière édition de la Fête de l’Humanité à Bègles. C’était le week-end des 10 et 11 juin 1989 : le mur de Berlin se brisait, le secrétaire général Georges Marchais lui-même était là dans le pré de Mussonville, et prévenait dans un discours : « Bègles, c’était notre fierté et on nous l’a volé. par les manœuvres les plus basses. Nous lui donnerons à nouveau un maire communiste. » Trois mois plus tôt, Noël Mamère, ancien présentateur du JT d’Antenne 2, a arraché le fief du PC, au terme d’une campagne chauffée à blanc, et n’entend pas faire de cadeaux aux intéressés. Si la Journée de l’humanité 1989 est reconduite, non sans tensions, la suivante passe à l’as.

« Le fait que cette manifestation départementale se soit tenue pendant des années à Bègles ne peut engager la ville pour l’éternité. Le parc de Mussonville n’est pas loué au Parti communiste », écrivait Noël Mamère en 1990.

Cinglant

La fédération départementale du Parti communiste proteste, le directeur du festival Huma espérant que « la raison l’emporte ». Il ose se comparer au Premier ministre du Royaume-Uni : « Même Mme Thatcher n’a pas interdit le concert de Wembley. [Live Aid, en 1985] qui, cependant, a condamné sa politique. « Le fait que cette manifestation départementale se soit tenue pendant des années à Bègles ne peut engager la Ville pour l’éternité. Le parc de Mussonville n’est pas loué au Parti communiste. Cela appartient à tout le monde», écrit dans un communiqué cinglant le maire de Bègles. »


La foule au parc de Mussonville, à la Fête de l’Humanité, dans les années 1980.

Archives « Sud Ouest »

Après 12 éditions consécutives à Bègles, la vieille manifestation politico-festive, organisée en Gironde depuis les années 1920, redécouvre l’errance, de Gradignan à Bordeaux-Lac, avant de s’installer à Villenave-d’Ornon, route de Courréjean, en 1997. Propriétaire du terrain, la fédération girondine du Parti communiste l’a vendu à la commune en 2019, sans solution de repli. La vague de Covid va freiner les délocalisations. Si le retour du festival Huma à Bègles apparaît d’autant plus marquant, en réalité, il n’est que la dernière étape d’une harmonie marquée par la présence de quatre communistes, dont Vincent Boivinet, dans la majorité plurielle de Clément Rossignol Puech.

Banquet, Roussel l’après-midi et grillades

Au programme du dimanche 19 mai : 12h, « Banquet républicain » (complet) ; 15 heures, rencontre avec Fabien Roussel, secrétaire national du PC, et Marylène Faure, candidate de la Gironde aux élections européennes ; 16h30, débat sur le 50e anniversaire de la révolution des œillets au Portugal ; 19h, La Fiancée du Pirate et El Comunero en concert et grillades. Tout l’après-midi, stands associatifs, animations enfants, buvette, crêpes. ENTRÉE LIBRE. Accès par tram C, arrêt parc Mussonville.

« De nouvelles relations »

« Le retour à une majorité de gauche a permis de construire de nouveaux rapports politiques », argumente volontiers le député chargé de l’Éducation. « Le temps a fait son œuvre », estime Clément Rossignol Puech, maire de Bègles. « Le PC a fait cette demande, j’ai accepté. Et c’est vrai que le festival Huma résonne dans l’histoire de Bègles : la boucle est bouclée. » Vincent Boivinet ne voit que des avantages à un tel retour : « le fait d’être au cœur de la ville, desservi par le tramway, est une belle opportunité pour repopulariser la Fête de l’Humanité, dans le sens où la distance n’est plus un obstacle. . Et c’est plus sympa de dire aux gens de prendre le vélo ou le tram plutôt que la voiture en dehors du périphérique. Le vélo n’est pas réservé aux blessés. »

 
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