SÉNÉGAL-INONDATIONS-PERSPECTIVES / La crue du fleuve Sénégal, une opportunité pour la revitalisation des terres de Gandiol (producteurs) – Agence de Presse Sénégalaise

Saint-Louis, 20 oct (APS) – Les producteurs de Gandiol invitent les pouvoirs publics à saisir l’opportunité de la crue du fleuve Sénégal pour reverdir ces terres traditionnelles de la région de Saint-Louis, autrefois réputées pour leur potentiel maraîcher mais qui depuis a perdu la plupart de ses terres arables.

« Le Gandiolais, qui couvre une partie des communes de Rao, Gandon, Ndiébène Gandiol, Léona, etc. était autrefois une zone maraîchère mais il a perdu 90 pour cent de ses terres arables à cause des effets néfastes du barrage de Diama en 1986 et de la canal de délestage en 2003», raconte Mamadou Lamine Diop, membre d’un collectif de producteurs de cette région traditionnelle.

Il estime cependant que ce problème « peut être résolu avec l’opportunité offerte par ces crues du fleuve Sénégal », en redynamisant d’anciennes zones cultivables.

Mamadou Lamine Diop s’est entretenu avec une équipe de journalistes en déplacement dans la zone de ce canal de secours, à proximité de la commune de Rao, dans la région de Saint-Louis.

Ce canal qui part de Ndialalhar a été aménagé sur 8 km. Les producteurs souhaitent que cela soit étendu à Leona.

Selon lui, les emplois indirects qui peuvent résulter de la revitalisation de certaines zones cultivables, ajoutés aux bénéfices d’autres activités connexes, peuvent inciter les jeunes candidats à l’émigration clandestine à « abandonner cette aventure ».

Il est ajouté que cela «pourrait avoir des effets bénéfiques sur l’élevage avec la culture fourragère, la pêche et l’aquaculture», a-t-il indiqué.

“Nos jeunes sont à Kafountine pour évoluer dans le secteur de la pêche, et avec cette opportunité ils pourraient revenir”, a-t-il ajouté.

El Hadj Niang, également producteur et membre du même collectif, a regretté que « dans le passé, des promesses ont été faites pour continuer ce canal jusqu’à Léona, mais jusqu’à présent, rien n’a été fait, et aujourd’hui, l’excédent d’eau est perdu ».

Toutefois, affirment ces producteurs, l’extension de ce canal de secours « ne demande pas beaucoup d’ingéniosité, car la zone est un lit naturel du fleuve Sénégal ».

« Il suffit de creuser quelques centimètres de profondeur et de parcourir la zone de 15 km reliant sa base actuelle à la zone maraîchère », explique Cheikh Diop.

Cerise sur le gâteau, une telle opération contribuerait à renforcer le sentiment de sécurité des populations saint-louisiennes qui ne craindraient plus d’être envahies par les eaux du fleuve, selon ces producteurs.

AMD/BK

 
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