plusieurs sites perquisitionnés, données informatiques saisies

plusieurs sites perquisitionnés, données informatiques saisies
plusieurs sites perquisitionnés, données informatiques saisies

Serait-ce le point de bascule, après dix ans d’enquête ? Dix ans de bras de fer entre le géant américain Goodyearfabricant de pneus pour poids lourds, et les familles des victimes d’accidents mortels à cause de l’éclatement de ces pneus défectueux ? Ce jeudi, le procureur de Besançon a communiqué les premiers résultats d’une enquête. opération de recherche approfondie qui s’est tenu ces derniers jours sur plusieurs sites en Europe : « des recherches simultanées, principalement informatiques, effectuées chez Goodyear en France, au Luxembourg et au siège européen de l’entreprise à Bruxelles »a indiqué mardi le procureur de la République, Étienne Manteaux. « Beaucoup de données informatiques » ont été saisis lors de perquisitions “qui pourra être exploité par les enquêteurs”, s’est-il réjoui ce jeudi lors d’une conférence de presse.

Éruption du pneu avant gauche

De quoi faire pencher les enquêtes ouvertes vers “homicide involontaire” depuis 2014 : quatre personnes ont perdu la vie dans des collisions survenus dans le Doubs, dans la Somme en juillet 2014 et dans les Yvelines en avril 2016. A chaque fois, selon les investigations, ces les collisions ont été causées par l’éclatement du pneu avant gauche, ce qui fait perdre le contrôle des véhicules aux conducteurs. Pour chacun de ces dossiers, différents experts ont conclu que «l’éclatement du pneu n’était pas dû à une cause extérieure mais à un défaut de fabricationconcernant notamment “une décohésion des couches” métal qui constitue la structure du pneumatique et le fait que “la bande de roulement s’est détachée.” « L’objectif de ces recherches est de déterminer le degré de connaissance par Goodyear de la dangerosité des pneus Marathon LHS II et Marathon LHS II+ et le nombre de réclamations qui ont été portées à sa connaissance. » déclare encore Étienne Manteaux.

Parce que “Goodyear n’a jamais reconnu un problème de sécurité”Encore, « huit évaluations distinctes, réalisées par sept experts différents » a noté les pannes des pneus Goodyear Marathon LHS II et LHS II +. Alerté, le géant américain n’a pas procédé à l’époque à une campagne de rappelse contenter d’un programme d’échange.

Bataille de David contre Goliath

En juillet 2014, le camion-citerne Jean-Paul Rollet a été violemment percuté par un autre poids lourd qui venait de franchir la barrière centrale après l’éclatement de son pneu avant gauche, sur l’autoroute A36 dans le Doubs. Les deux conducteurs sont morts. Refuser le « décès d’un conducteur sur la route » Après le classement sans suite, son épouse Sophie Rollet enquête et devient convaincue que les pneus sont responsables de la collision. L’ancienne nourrice, mère de trois enfants, a porté plainte en 2016 auprès du tribunal d’instance de Besançon. Un combat de David contre Goliath ce qui mettra cette affaire en lumière.

Ce jeudi, le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux a accueilli “la détermination de Mme Rollet, qui a été centrale dans cette procédure pour faire avancer les investigations”. Il a également souligné que ce défaut de fabrication des pneumatiques aurait pu entraîner d’autres accidents de poids lourds non détectés par la justice. Il a regretté que, dans un certain nombre de cas, « On ne peut pas définir la marque réelle du pneu qui a éclaté et vu l’historique des faits, tous ces scellés ont été détruits. [..] C’est absolument triste. […] Souvent, l’éclatement d’un pneu est considéré comme le résultat d’un manque de chance ou d’une crevaison soudaine.a-t-il noté, ce qui aurait pu conduire à la clôture de certaines demandes suite à des accidents.

Avec les données informatiques saisies, le juge d’instruction de Besançon pourrait faire avancer l’enquête de façon spectaculaire, même si les saisies effectuées au Luxembourg et en Belgique doivent être validées. Goodyear peut les contester devant les tribunaux. “La remise des scellés aux enquêteurs français sera donc conditionnée à la validation des saisies effectuées par un juge luxembourgeois et belge”, a encore prévenu Étienne Manteaux.

 
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