Ce sera le hit de l’été. Alors que l’association mixte du lac d’Éguzon et de sa vallée ne s’attendait pas à une telle fête si tôt, la passerelle himalayenne qui enjambe désormais la Creuse, de la plage de Montcocu, à Baraize, jusqu’au gîte de Châteaubrun, à Cuzion, est arrivée comme un cadeau du ciel.
Motivée en partie par le passage de la flamme olympique le 27 mai, la construction de cet ouvrage de 151 mètres est le fruit d’un projet commun d’un coût de 1 086 753 €, financé en grande partie par l’État. (270 000 €), la Région Centre-Val de Loire (199 000 €) et le Département de l’Indre (400 000 €).
Amener les gens en suscitant la curiosité
Jonction inédite entre les communes de Baraize et de Cuzion, elle attirera sans doute beaucoup de monde dans les mois à venir, et son inauguration, lundi 13 mai, a contribué à souligner son intérêt.
Dans un premier temps, le maire de Baraize, Lionnel Perrot, a rappelé la volonté du syndicat paritaire de monter une activité originale pour dynamiser le tourisme et apporter des retombées économiques à la vallée. « Nous avions initialement envisagé d’installer une tyrolienne, mais l’idée était alors de créer quelque chose d’accessible à tous, qui attirerait les gens tout en attisant leur curiosité. » Une étude a débuté en juillet 2022 et le dossier a pu se concrétiser en prenant en compte les contraintes liées à un site classé Natura 2000 et à la proximité de la forteresse de Châteaubrun.
Comme le souligne l’architecte Charlotte Lebbe, du cabinet parisien AEI, en charge du projet, le défi était de concevoir une structure légère, transparente et sobre, bien intégrée au paysage.
La traversée de la passerelle, réalisée lors de l’inauguration par une immense file d’invités qui occupait toute sa longueur, a laissé entrevoir les sensations promises à ses usagers. Quand il est très fréquenté, il oscille, et les moins hardis s’accrochent aux garde-corps.
Deux sculptures de Didier Fauguet
Sur l’autre rive, le maire de Cuzion, André Guilbaud, a exprimé son grand bonheur, sa fierté d’inaugurer cet ouvrage, agrémenté de deux sculptures réalisées par l’artisan d’art de Saint-Plantaire, et Meilleur Ouvrier de France, Didier Fauguet.
Le président du Département, Marc Fleuret, a évoqué une nouvelle liaison entre deux sites autrefois reliés par une écluse. Il a évoqué un projet structurant pour le tourisme, et notamment pour la randonnée en autorisant une boucle plus courte.
Le conseiller régional Dominique Roullet n’a pas oublié de souligner qu’il s’agit de la seule porte himalayenne construite dans le cadre d’un Contrat Pays, » ce qui pourrait donner de l’envie à d’autres territoires. » Le dernier mot est revenu à la sous-préfète d’arrondissement, Nadine Chaïb, qui a salué « une structure unique et insolite, dans un écrin de verdure » et qui symbolise le mariage entre la vallée de la Creuse, immortalisée par des peintres célèbres et la main de l’homme. La passerelle augmentera le nombre de sans-abri dans cette zone.
Nul doute qu’au-delà du passage tant attendu de la flamme olympique, la structure sera fortement fréquentée par les piétons et les cyclistes. Le nouveau défi est certainement de rendre plus accessible la plage de Montcocu, accessible par une route étroite et une pente de 12%.