Décès de triplés sans abri | Québec veut une « trajectoire » pour les toxicomanes graves

Décès de triplés sans abri | Québec veut une « trajectoire » pour les toxicomanes graves
Décès de triplés sans abri | Québec veut une « trajectoire » pour les toxicomanes graves

« Déçu », mais « pas surpris » par la hausse des décès sans abri au Québec, le gouvernement Legault veut prendre davantage soin de ceux qui refusent d’aller dans les refuges, ou qui n’y ont pas accès. Une « trajectoire pour toxicomanes graves » est en cours d’élaboration pour tenter de corriger la situation.

C’est ce qu’a indiqué jeudi le ministre des Services sociaux, Lionel Carmant, en entrevue avec La presse. Il réagissait à notre rapport rapportant que le nombre de sans-abri mourant a explosé, trois ans après la découverte du corps gelé de Raphaël André dans une toilette chimique du Plateau-Mont-Royal.

Le Bureau du coroner a recensé pas moins de 72 décès de sans-abri au Québec en 2023, comparativement à seulement une vingtaine par année de 2019 à 2021. Au cours des cinq dernières années, il y en a eu 180 au total, incluant les données partielles de 2024, pour lequel La presse obtenu les rapports.

“Je suis déçu, attristé évidemment, mais pas outre mesure surpris”, a déclaré le ministre, qui n’a pas indiqué s’il comptait améliorer le suivi pour connaître le nombre de sans-abri qui meurent.

Le bureau du coroner n’examine pas tous les décès de sans-abri et le gouvernement ignore actuellement l’ampleur du problème. M. Carmant souligne plutôt que « le défi est de rechercher ceux qui ne veulent pas avoir de services ou qui sont refusés par les services ».

« Mon prochain grand mandat est de développer une trajectoire dans le réseau de santé pour les toxicomanes graves. Quand quelqu’un est ivre dans la rue, les gens ne savent pas vraiment où l’envoyer parce que les refuges ne le prennent pas, et les centres de désintoxication l’emmènent jusqu’à un certain niveau d’ivresse, puis après un certain degré de dégrisement, ils renvoyez-les à la rue», dit-il à ce sujet.

Cela dit, le ministre ne fait aucune proposition concrète pour approcher les toxicomanes sans abri et leur proposer des soins. «On pourrait les envoyer d’abord aux urgences, puis vers un centre de réadaptation en dépendance et un centre d’hébergement dépendance pour les détoxifier, et enfin les accompagner en logement», note M. Carmant. « Il faut que ça se développe, parce que ça n’existe pas. Tout est mélangé. »

L’élu compte également sur la récente bonification du programme Homelessness and Mental Health Reaffiliation Projects (PRISM). À partir de novembre, cette dernière réservera des lits dans des refuges pour les sans-abri aux prises avec des problèmes de santé mentale. Des services leur sont assurés pour une durée de 8 à 12 semaines, puis ils seront accompagnés individuellement vers un logement.

Un sommet national réclamé

Québec solidaire, de son côté, réclame un sommet montréalais sur l’itinérance et la cohabitation avec les citoyens, avec des élus de tous les partis et de tous les paliers de gouvernement. «Nous sommes inquiets en raison de la crise sans précédent qui frappe le Québec, dont l’épicentre est à Montréal», a déclaré jeudi matin le leader solidaire Gabriel Nadeau-Dubois, en point de presse à la place Émilie-Gamelin.

Il souligne que ce sont surtout les circonscriptions représentées par les élus de son parti qui sont touchées par cette crise. Il souligne que cette question nécessite une mobilisation urgente de l’ensemble de la classe politique. « Tout le monde doit faire de cette question une priorité », a-t-il poursuivi. Les solutions existent, mais il existe un problème de leadership politique. »

Concernant l’augmentation des décès sans abri, Québec solidaire demande que les autorités disposent de meilleures données pour avoir un portrait clair de la situation. «Nous sommes d’accord que personne ne devrait mourir dans la rue, cela ne devrait jamais arriver», a souligné Guillaume Cliche-Rivard, porte-parole du parti en matière d’itinérance.

M. Carmant n’a pas fermé la porte à un tel exercice jeudi, rappelant toutefois qu’il sera déjà présent aux prochains États généraux de l’itinérance, prévus du 27 au 29 novembre, à Québec.

MHM veut acheter le terrain du camp

Dans une lettre envoyée ces derniers jours à la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, le maire de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Pierre Lessard-Blais, demande au gouvernement de transférer la propriété du terrain du camp Notre-Dame à la Ville, qui a été démonté pendant le COVID-19, mais est de retour depuis quelques mois maintenant. « Nous assumerons l’entière responsabilité de son entretien comme tout autre parc municipal », affirme le maire, qui suggère également au ministère « une formule de compensation financière représentative des heures de travail des employés municipaux pour ses terrains, mise à jour annuellement pour refléter les besoins réels ». ». Si rien n’est fait, alors Québec devra prendre en charge l’entretien des terrains, fait valoir M. Lessard-Blais.

With Marie-Eve Cousineau, La presse

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Trust Valley est devenu un acteur majeur de la cybersécurité en Suisse romande
NEXT A Lausanne, une quarantaine de pays s’engagent à soutenir le déminage en Ukraine – rts.ch