la difficile équation du transport aérien en Afrique

la difficile équation du transport aérien en Afrique
la difficile équation du transport aérien en Afrique

Sur le continent africain, une seule équation résume à elle seule les enjeux du transport aérien : celle du prix du billet. Toujours critiqué et pourtant toujours aussi élevé, le prix cantonne le réseau aérien à un produit haut de gamme alors que, plus encore qu’ailleurs, il aurait vocation à devenir le système de sang des économies africaines.

Réalité du marché

Quatre facteurs entravent les objectifs des gouvernements d’avoir une compagnie aérienne nationale et donc d’avoir le la maîtrise du coût de la mobilité aérienne : le poids du segment premium dans la rentabilité du secteur, le manque de transparence des prix, la politique de financement des aéroports et enfin, la dispersion des ressources dans la recherche de la souveraineté aérienne.

Considérons d’abord cette réalité de marché : les passagers des industries extractives constituent une aubaine importante, voire essentielle, dans tous les États africains dotés de ressources naturelles. Compte tenu des défis économiques du secteur, LE Les entreprises clientes sont relativement insensibles à la flambée des prix, préférant ne pas courir le risque d’une dégradation de la sécurité aérienne, des horaires ou de la qualité du service. Les entreprises doivent composer avec ce marché clivant où la valeur se concentre sur ces flux et où elles doivent justifier des écarts de prix entre « forte contribution » et « faible contribution ».

Les tour-opérateurs bancaires

En outre, le manque de transparence sur la formation des prix est sans aucun doute le le facteur le plus pénalisant car le plus insidieux. Les agences de voyages peuvent, en toute impunité, faute de réglementation, décider du prix de vente réel payé par le consommateur, utiliser les stocks des opérateurs dans les classes de prix les plus basses pour les revendre au prix le plus élevé, ou exercer illégalement la profession de banquier en proposant des paiements différés. Captant une part majoritaire de la distribution, ils influencent toutes les politiques de transport air et sont les principaux fournisseurs de voyages des administrations qui conçoivent ces politiques.

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Partout ailleurs sur la planète, ces pratiques appartiennent au passé, les agences sont passées au « zéro » de commission et sont tenues d’afficher leur rémunération. Le retard du continent dans le transport aérien est avant tout un retard dans la mise en œuvre effective de la régulation des agents de voyages.

Vision court-termiste

Loin d’équilibrer ces logiques de marché, les politiques publiques matière l’aviation les aggrave. Le pire stratagème est celui du financement des infrastructures aéroportuaires. Confiés au secteur privé, qui a réinventé le modèle du péage, ils sont collectés auprès du secteur bancaire, sur la base de nouvelles taxes et redevances passagers, majorant les taxes existantes, pour des durées souvent indéterminées. Ce modèle transforme, sans compensation, les compagnies aériennes en recettes fiscales, censées collecter à leurs dépens puis distribuer ces nombreuses subventions, qui en Afrique, dépasse souvent 40% du prix du billet.

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Pour garder le contrôle des flux de taxes et de redevances, les mêmes acteurs se sont autoproclamés opérateurs aéroportuaires, sans maîtriser les subtilités de l’exercice et surtout, sans développer les services à valeur ajoutée auxquels ont droit les passagers africains. ‘attendre. Cette vision à court terme handicape le transport aérien continental en niant un principe fondamental : la hausse des prix affaiblit la demande. Cela pousse les entreprises à avare dans les segments de marché les moins sensibles à une augmentation. Dans une logique inverse, en Europe, ce sont les aéroports qui ont subventionné la croissance des faible coûtconcentrer près de 1 500 avions sur trois flottes et transformer des pays comme l’Irlande, l’Autriche et la Hongrie en puissances aériennes.

Lecture ancienne

Enfin, quatrième obstacle au développement d’une véritable politique des prix : la perpétuation d’une lecture géopolitique Nord/Sud qui veut que le prix de la les vols intercontinentaux soient perçus comme une taxe « étrangère ». En s’épuisant dans cette compétition dépassée, les transporteurs aériens nationaux oublient les fondamentaux du management et des rapports de force concurrentiels. Elles dispersent leurs ressources tandis que le développement de réseaux nationaux et régionaux constitue une étape préliminaire essentielle et un avantage concurrentiel sur les entreprises du Nord.

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D’ailleurs, il n’y a qu’une seule façon de réduire le prix des billets d’avion, Tous en préservant la capacité d’autofinancement des compagnies aériennes africaines : réduction des coûts et des taxes. Toute autre stratégie conduirait inévitablement à l’effondrement du château de cartes. Un transport aérien sain est un transport aérien capable d’être financé à des prix abordables pour le plus grand nombre. Les États doivent supprimer tout handicap empêchant une baisse des prix. Autrement, l’algèbre restera le test de la réalité pour toute politique de transport air.

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