Par
Aurélien Burban
Publié le
10 oct. 2024 à 15h45
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C’est un projet familial mûr et réfléchi ! L’histoire d’un couple qui a quitté son ancienne vie pour exercer le métier de ses parents respectifs : agriculteur.
Florian Gueguen et Marie-Laure Bodergat sont des nouveaux venus dans la profession, basés à Saint-Aignan, dans le Morbihan. Mais ils ne se sont pas lancés tête baissée.
“On ne voulait plus dépendre d’un employeur”
L’un est technico-commercial en fournitures industrielles, l’autre est assistant de direction dans un centre social.
« Dans nos métiers respectifs, ça n’allait plus bien. Sans nous concerter, nous avons réalisé chacun un bilan de compétences », raconte Marie-Laure. « Nous ne voulions plus dépendre d’un employeur. Nous voulions retrouver du bon sens dans notre travail », ajoute Florian qui est alors au bord du burn-out.
Fils et fille d’agriculteurs (le père de Florian et les deux parents de Marie-Laure), leur passion pour les plantes les a rapprochés professionnellement.
Ainsi, tout le monde passe un diplôme : Florian un BP paysagiste au lycée agricole Kerplouz à Auray, Marie-Laure une BP chef d’entreprise agricole au CFFPA du Gros-Chêne à Pontivy.
Trouver l’emplacement
Pour pouvoir réaliser leur rêve, le couple doit déménager. « À Kervignac, dans le sud du Morbihan, ce n’était pas idéal, tant pour les paysages que nous souhaitions avoir, que pour le prix du terrain. Et ce n’est pas une tâche facile de trouver beaucoup de terrain. Il est difficile de trouver une annonce. On ne trouve souvent que de petites parcelles de terrain», explique l’entrepreneur. Finalement, le duo a un coup de chance !
Nous avons visité une ferme de trois hectares que nous avons repérée sur Le Bon Coin en novembre 2021. Et il s’est avéré que trois autres hectares étaient à vendre. Alors, on s’est lancé !
La famille, le couple et leurs deux enfants, arrivent sur la route entre Cléguérec et Saint-Aignanau 2, Bot Pléven, en août 2022. Florian lance l’activité, épaulé par son associé, jusqu’à ce que son statut d’exploitant soit officialisé deux ans plus tard.
Un projet qui mûrit
Ils se consacrent à culture du bleuet. Un projet mûri depuis trois ans. « Nous avons été soutenus notamment par l’association des producteurs de myrtilles de France. Nous avons assisté aux assemblées générales, nous avons visité des fermes que ce soit en Lozère ou dans les Landes. D’ailleurs, pendant la période où j’étais au chômage, j’ai fait beaucoup de recherches, notamment sur les tarifs à appliquer. Nous avons également effectué une analyse de sol pour confirmer que le terrain était adapté au type de culture souhaité », précise le producteur.
Marie-Laure ajoute : « Lors de ma formation (2021-2022), notre professeur de gestion, Francette (Bilcot), m’a aidée à établir le prévisionnel : les investissements à prévoir, les équipements nécessaires, le nombre de plants de bleuets, etc. Nous avons présenté à la banque ensuite. »
Sachant que le duo est soutenu dans ses démarches par des avocats de la Chambre d’Agriculture (statut, informations légales). De plus, avec le statut nouvellement acquis d’exploitant de Marie-Laure, il vient d’obtenir la DJA (Bourse Jeunes Agriculteurs de moins de 40 ans), une subvention de 22 000 €.
Rendements progressifs
Si la culture du bleuet arbustif est « très technique et spécifique », ce n’est qu’au début de l’activité que le couple a besoin de travailler la terre.
Depuis, il s’agit principalement du maintien de 127 rangs de 5 400 plants (huit variétés différentes) ce qui est très important.
Cette année, nous n’avons pu récolter que 20 % de ce que nous avions estimé en raison d’un manque de pollinisation. Mais nous sommes surtout en phase de tests où nous observons la réaction de nos clients. Nos retours seront progressifs.
Pour l’instant, les deux producteurs commercialisent leurs myrtilles dans les grandes et moyennes surfaces, Biocoop (Pontivy, Loudéac et Baud) ainsi que sur les marchés de Guerlédan et de Bon-Repos-en-Blavet. « Nous avons tout vendu. Actuellement, nous nous consacrons à l’entretien du verger. La taille aura lieu en janvier et la culture en juillet, quand il fait chaud. »
« Je ne compte plus le nombre de jours avant les prochaines vacances »
Désormais, c’est un Florian heureux et occupé que l’on retrouve en 2024 : « Aujourd’hui, on gère notre emploi du temps. Tout dépend de la météo. Parfois, nous avons de grandes journées. Mais je ne me demande même plus si je dois ou non travailler le week-end. Avant, j’aurais râlé ! J’allais travailler à rebours… Désormais, je ne peux plus compter le nombre de jours jusqu’aux prochaines vacances. »
Les deux courageux sont même parfois soutenus par d’autres agriculteurs, même s’ils ne sont pas des spécialistes.
Même lorsque nous ne le demandons pas, nos voisins sont toujours prêts à nous donner un coup de main. Ils ont clairement vu que nous sommes des travailleurs.
Il n’y a pas de rôle particulier pour chacun au sein de l’entreprise familiale. « Nous essayons d’être autonomes dans tous les travaux à réaliser. Si l’un est malade, l’autre peut faire fonctionner la ferme. Et être polyvalent réduit de moitié le temps de travail. »
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