Claude Eerdekens, maire d’Andenne, accusé de harcèlement sexuel

Claude Eerdekens, maire d’Andenne, accusé de harcèlement sexuel
Claude Eerdekens, maire d’Andenne, accusé de harcèlement sexuel

La parole se libère dans la ville des Ours et ce vendredi, ces femmes (anciennes conseillères municipales de la majorité ou de l’opposition, candidates aux élections et/ou citoyennes d’Anden) réagissent aux révélations révélées dans le magazine Wilfried.

Dans une enquête de dix pages rédigée par Mélanie De Groote (ancienne employée de la Ville et proche de Claude Eerdekens), on peut notamment lire l’histoire de deux anciens conseillers municipaux d’opposition qui qualifient Claude Eerdekens de « un homme grossier et brut, parfois écoeurant, parfois violent ».

“Avec les femmes c’est pire, il est condescendant, misogyne et phallocratique, ça dépend des jours, disent-ils dans cette interview. Il plonge dans les décolletés, parle de ses problèmes d’érection et de ses séjours naturistes en Autriche et en Allemagne. C’est inconfortable, sexiste et déstabilisant.

« Un modèle à changer »

A l’issue d’un conseil municipal, l’un de ces anciens conseillers de l’opposition se serait vu proposer «un trio arrosé de champagne» dans son bureau.

Claude Eerdekens est décrit comme un cabot, un personnage dangereux, qui peut se montrer insistant auprès de la gent féminine lorsqu’il a bu un verre de trop. L’article relate, entre autres, son insistance envers une employée administrative sur laquelle il avait autorité au point de lui faire peur. “Elle pensait vraiment qu’elle allait passer”souligne l’auteur de l’enquête.

“Nous n’acceptons pas le harcèlement sexuel et les comportements sexistes, ni à Andenne ni ailleurs, ni au travail ni dans les meetings politiques”, scandent les signataires.

Ils se disent scandalisés par la réponse du maire face aux révélations de cet article : “Il répond notamment : ‘Je travaille 60 heures par semaine pour cette ville […] C’est dégoûtant de faire de la politique» et il termine en menaçant l’auteur de l’article. Non, Monsieur Eerdekens, il ne s’agit pas d’une attaque politique. Ce sont des femmes qui dénoncent vos agissements sexistes. Travailler beaucoup pour une ville ne permet pas de se comporter en terrain conquis avec les femmes »croient les signataires.

Ils veulent être solidaires avec les victimes : « Non, ce qui est décrit n’est pas seulement du flirt intense, surtout lorsqu’il émane d’une personne en autorité. C’est un comportement légalement répréhensible.continuent-ils d’une seule voix.

Ils insistent : « Les insultes, la colère et le manque de respect pleuvent lors des conseils municipaux et autres réunions politiques depuis des décennies. C’est tout un modèle qu’il faut changer, et qu’il faut arrêter de tolérer !

Aucune plainte jusqu’à présent

Interrogée, Maja Bojanovska, candidate de la liste AD&N et signataire, explique : “Concernant les victimes de ces propos et agissements inappropriés, nous ne savons pas qui elles sont et nous comprenons qu’elles ont témoigné anonymement parce qu’elles ont peur, mais nous avons voulu leur montrer notre soutien.”

Nous sommes informés par plusieurs sources qu’aucune plainte n’a été déposée à ce jour pour les actes dénoncés. Maja Bojanovska précise que les femmes du MR (majoritaires avec le PSD@ à Andenne) ont été invitées à participer à cette carte blanche mais elles ont décliné, question de timing. « Quant aux femmes du PSD@, c’était compliqué puisque c’est le parti du maire »ajoute-t-elle.

Pour conclure, les signataires de la carte blanche ont enfoncé le clou : « Les femmes ne devraient être soumises, nulle part et à aucun moment, à ce genre de commentaires et des comportements inappropriés, trop souvent banalisés alors qu’ils constituent des violences sexistes et sexuelles, ils considèrent. Nous, femmes, politiques, Andennaises, voulons rappeler que les femmes ont le droit de se sentir en sécurité sur leur lieu de travail, dans le cadre de leur engagement politique et partout ailleurs.

Si l’AD&N et les partis 5300 parviennent à participer à la majorité andenne après les élections du 13 octobre, ils assurent qu’ils garantiront un environnement politique et de travail sûr et respectueux. Pour ces femmes, il serait pertinent de créer un point de contact pour dénoncer ce type de comportement de la part de leurs représentantes.

Claude Eerdekens annonce une action en justice

L’Avenir a invité le principal concerné à réagir aux faits graves dénoncés dans Wilfried. Entre deux rencontres, il a répondu brièvement mais ne manquera pas de répondre plus tard plus en détail.

Il se dit scandalisé par cela « tissu de mensonges » nauséabond et assure que ses avocats sont sur le dossier.

«Cet article diffamatoire et calomnieux justifiera des poursuites judiciaires. Nous avons atteint un sommet d’infamie et d’ignominie. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. »se lamente-t-il, la colère dans la voix.

 
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