Une cinquantaine de cortèges et manifestations étaient organisées dans toute la Suisse ce mercredi 1er mai à l’occasion de la Fête du Travail. Au menu des revendications : de meilleurs salaires pour compenser l’inflation et un plafonnement des primes d’assurance maladie.
A Delémont par exemple, le cortège a rassemblé près de 200 personnes. «C’est l’occasion pour la classe politique, dans le Jura ou à Berne, de nous écouter», explique une participante du 12h30. «Parce que ça devient difficile avec l’inflation», ajoute-t-elle.
« Il est extrêmement important de mobiliser le plus grand nombre pour un partage des richesses le plus équitable possible », souligne un manifestant.
« Depuis que je suis apprenti, je défends la cause salariale et sociale. Tout le monde doit pouvoir vivre décemment », déclare un septuagénaire.
Une imputation sur le niveau des primes
L’Union syndicale suisse (USS) réclame «une refonte de la politique des salaires et des revenus» afin que «les personnes qui doivent travailler dur chaque jour puissent s’en sortir financièrement».
La faîtière syndicale rappelle que, même si la hausse des prix a été largement compensée cette année, les salaires réels stagnent depuis 2016.
Son président Pierre-Yves Maillard a dénoncé des « chiffres d’inflation complètement faux » en Suisse lors d’un discours à Bienne. Le fait que les primes santé soient exclues du calcul brouille la réalité, selon lui.
Le conseiller des Etats socialistes a comparé ces primes à « un impôt ». Cependant, a-t-il ajouté, « c’est le seul impôt qui n’est pas plafonné et sur lequel personne ne vote jamais ».
L’ancien conseiller d’Etat vaudois a ainsi plaidé en faveur de l’initiative de son parti visant à limiter les primes à 10% des revenus, soumise au vote le 9 juin.
Un CCT réclamé par les pharmaciens vaudois
Dans le canton de Vaud, les pharmaciens ont profité de la fête du travail pour réclamer, une nouvelle fois, une convention collective de travail (CCT).
Accompagnés du syndicat Unia et en présence de Pierre-Yves Maillard, les salariés se sont réunis dans la matinée à Ouchy pour lancer une pétition adressée aux employeurs. Ils espèrent récolter 10 000 signatures d’ici l’été.
Les assistants en pharmacie attirent l’attention depuis plusieurs années sur leurs salaires et leurs conditions de travail, jugés injustes. La Société vaudoise de pharmacie (SVPh) a refusé en novembre d’entamer des discussions pour un CCT.
«Nous réclamons 4’300 francs mensuels à la sortie de l’apprentissage, un 13e salaire, cinq semaines de vacances et une grille salariale évolutive», explique Fanny Hostettler, la dirigeante syndicale des assistantes en pharmacie vaudoises au sein d’Unia, dans le journal de 12h45.
Directement contacté dans sa pharmacie d’Ouchy, le président de la SVPh Christophe Berger reconnaît l’importance d’améliorer les conditions de travail. Il doute toutefois que les membres de l’entreprise reviennent sur leur décision.
«Nous n’allons pas proposer à nouveau demain [d’entrer en négociation pour une CCT] à l’assemblée générale. Nous verrons le résultat des signatures et nous en reparlerons au sein de la Société. Je ne peux pas garantir qu’il y aura à nouveau une discussion sur ce sujet”, dit-il.
Antoine Michel avec ats
Reportage radio : Gaël Klein
Sujet TV : Thomas Epitaux-Fallot