La Slovaquie a tout intérêt à continuer à acheminer du pétrole et du gaz de Russie vers l’ouest via l’Ukraine, a déclaré jeudi le Premier ministre Robert Fico, ajoutant qu’elle subissait la pression de la Commission européenne pour mettre un terme à ces flux d’approvisionnement.
“Nous avons un intérêt fondamental à maintenir les routes de transit du gaz et du pétrole à travers l’Ukraine, et nous le disons à nos partenaires ukrainiens”, a déclaré Fico aux journalistes, avant une réunion conjointe des dirigeants slovaques et ukrainiens lundi.
Ce pays d’Europe centrale est confronté à la menace d’une interruption des principaux approvisionnements énergétiques russes en raison de sa dépendance aux pipelines de transit passant par l’Ukraine, qui lutte contre une invasion russe depuis février 2022.
L’Ukraine a déjà déclaré qu’elle ne souhaitait pas renouveler l’accord de transit de gaz avec la Russie à la fin de l’année.
M. Fico a déclaré que les itinéraires alternatifs étaient trop coûteux et que la Slovaquie souhaitait rester elle-même un pays de transit.
“La Commission européenne exerce une pression énorme pour que rien ne vienne de l’Est vers l’Ouest”, a-t-il déclaré.
Plus tôt cette année, la Slovaquie et la Hongrie ont vu leurs livraisons de pétrole russe interrompues après que l’Ukraine ait interdit aux livraisons de Lukoil de transiter par le pays après avoir placé le groupe sur une liste de sanctions.
Cette interruption a été résolue après que le groupe pétrolier et gazier hongrois MOL, qui possède des raffineries en Hongrie et en Slovaquie, a conclu des accords avec des fournisseurs et des exploitants de pipelines en vertu desquels il a pris possession des volumes de pétrole brut à la frontière entre la Biélorussie et l’Ukraine.
