Quand l’ostréiculture fait vivre tout un village

Quand l’ostréiculture fait vivre tout un village
Descriptive text here

Les bénéfices économiques et sociaux de l’achat et de la revente des huîtres collectées dans la mangrove de Dièle-Mbam sont difficiles à quantifier. Ce village de près de 2 000 habitants abrite plus de 80 % des populations qui, à cause de l’érosion côtière et maritime, ont déserté l’île de Doune Baba Dièye depuis deux ans. Ces familles affectées se sont retrouvées à Dièle-Mbam avec leur ancien chef de village, Ameth Sène Diagne, qui travaille en étroite collaboration avec l’actuel chef du village de Dièle-mbam, Ousseynou Diop. Et grâce au projet Fem/Compact de lutte contre l’érosion côtière et maritime à Doune Baba Dièye, Ameth Sène Diagne et une centaine de membres du Gie « Bokk Jom » de cette île abandonnée, ont pu réaliser des opérations de reboisement sur 40 ha, ce qui a permis le retour des huîtres, carpes et crevettes dans cette mangrove.

Des actions d’envergure pour la conservation de la biodiversité qui ont favorisé la réapparition d’huîtres que les populations de cette région peuvent actuellement revendre sur place ou à Saint-Louis à 2000 F au moment où il faut payer 6000 F au Saloum , à Dakar, 7000 à 9000 F, pour avoir la même quantité d’huîtres. L’ostréiculture leur permet ainsi de réaliser un bon chiffre d’affaires et de subvenir aux besoins de leur progéniture.

L’espoir renaît dans ce lieu idyllique et paradisiaque où il n’y a quasiment plus de chômeurs. Le seul problème est le manque cruel d’électricité et la grande difficulté que rencontrent quotidiennement les visiteurs pour accéder à ce village.
A 17 heures, à bord d’un vieux bateau poussif et branlant, rempli à ras bord de marchandises de toutes sortes et de caisses de sardinelles restantes et congelées (Yaaboye en ouolof), nous avons déjà fini de parcourir les villages de Bountou Ndour, Keur Barka et Mbambara. Nous assisterons à une réunion d’évaluation du projet Fem/Compact mis en œuvre (pour une durée de deux ans) dans ce domaine depuis septembre 2012.

La nature verdoyante et luxuriante de Dièle-Mbam s’harmonise avec un tapis herbeux qui se déroule à sec à couper le souffle. Dans cet écrin de verdure, des images insolites bougent à tout moment, les autotrophes et autres espèces végétales et hétérotrophes (hommes et animaux) s’épanouissent. , les villageois sont très accueillants et ont une attitude joviale, mais usés par la fatigue et usés par les intempéries.

De temps en temps, malgré le froid qui enveloppe actuellement le département de Saint-Louis, il y a une chaleur de cheminée dans cette partie du Gandiolais. Les lustres de ce village perdu dans l’anonymat sont écrasants comme des couronnes d’épines. On a même l’impression de contempler à la dérobée ce terroir atypique où le modernisme côtoie l’archaïsme de manière très enrichissante. Nous sommes émerveillés par cette beauté, à la fois urbaine et rurale. Maisons Banco, vieilles cases, baraques de fortune faites de paille, de branches d’arbres, de typha australis (herbe sauvage appelée barakh en Ouolof) font face au ciment mis au rebut et à quelques constructions futuristes qui n’ont rien à envier à l’architecture des grandes villes.

Il est presque 18 heures. Mais cette belle localité de Dièle-Mbam est toujours fière de nous accueillir en déployant sa belle carte sur une vaste étendue de plaines et de prairies. Tout est harmonieux et synthétique dans cet hymne des couleurs, cette beauté rare et poignante, cette splendeur exceptionnelle.

C’est le moment de suivre attentivement les explications de la demoiselle NP Boye, qui précise que même les hommes arrivent à gagner 2500 à 5000 f par jour s’ils arrivent à remplir 10 ou 20 sacs d’huîtres (à raison de 500 f le sac). ). D’emblée, ces courageuses femmes de Dièle-Mbam leur remettent cet argent sonnant et trébuchant, les invitant à aller chercher du bois mort pour la transformation du yaaboye en kéthiakh (poisson fumé) et la valorisation des huîtres. Les plus épuisés préfèrent regagner leurs grandes concessions pour se reposer. Car ils sont un peu vieux et peuvent céder la place aux plus jeunes, chargés d’acheminer la marchandise jusqu’à Saint-Louis.
voisin ajoute : « Avec l’ostréiculture, nous faisons vivre nos familles et nous parvenons à réunir l’argent qui nous permet d’acheter une grande quantité de sardinelles à Diamalaye (débarcadère de Guet-Ndar) que nous revendons. avant le crépuscule au grand marché du Faubourg de Sor.

Le plus débrouillard et agressif, ajoute, sans protocole : « S’il y a du matériel, les huîtres et les sardinelles nous permettent de gagner entre 50 et 60 000 F chaque jour et de mettre au travail les vieux pêcheurs qui ne peuvent plus aller en mer et les jeunes qui je ne veux pas rester inactif.

Selon Ameth Sène Diagne, ces femmes ont pu démarrer leurs activités génératrices de revenus grâce à un fonds de 2 millions de FCFA (qui est utilisé sur la base du système de crédit renouvelable) mis en place par le micro projet/Fem/Compact qui dispose d’un coût total de 18 millions de Cfa. Un programme qui a permis de mobiliser une pelle mécanique afin de rendre quelque peu praticable l’unique piste d’accès au village. Une piste cahoteuse qu’il faudra nécessairement réhabiliter pour permettre aux vaillantes populations de Dièle-Mbam et de Mbambara d’exercer leurs activités économiques en toute sérénité.

L’autre problème, a-t-il poursuivi, est la principale difficulté de connecter ce village au réseau électrique. Toutes les mesures prises dans ce sens sont vaines. Ameth Sène Diagne est obligée d’acheter 3000 francs de gasoil chaque semaine pour faire fonctionner son groupe électrogène.

Et même avec ce sacrifice, il ne peut pas regarder le petit écran pendant deux jours. Une dizaine d’autres familles aisées animent leurs groupes une fois par an, lors du grand match que ce village organise en juin.

Le défi de la conservation de la biodiversité

L’objectif du projet Fem/Compact, a rappelé Ameth Sène Diagne lors de cette réunion d’évaluation, est de contribuer à la protection du littoral de cette île qui, à cause de l’avancée de la mer, a subi une forte dégradation de son environnement avec la perte d’habitat. l’espace et les zones agricoles. La réalisation d’activités de protection du bord de mer et de régénération du couvert végétal, ainsi que la mise en œuvre d’activités génératrices de revenus pour les femmes, contribueront à réduire les problèmes environnementaux de ce village. Déjà, 600 plants de casuarina ont été plantés dans cette zone où des milliers de propagules ont été transplantées.

Avec la hausse de la salinité, qui a provoqué l’abandon des 144 jardins maraîchers, une forte réduction du couvert herbacé provoquant ainsi la dissémination du bétail, le changement de direction des vents sur l’île, les populations de Doune Baba Dièye ne je ne savais plus vers qui me tourner.

Ces effets, dus principalement à l’action anthropique, a-t-il poursuivi, ont été aggravés en 2010 par la montée des eaux de la mer de 300 m, provoquant ainsi une érosion côtière sans précédent, marquée par une perte d’habitations. (27 maisons occupées par 71 ménages, soit 274 habitants), une perte des filaos, qui constituaient une barrière de protection pour le village et la zone côtière, l’exode des habitants avec des pertes de biens, de bétail, etc., l’aggravation de la hausse en salinisation, la perte d’espace, l’absence d’eau douce depuis deux ans.

La mangrove, située sur sa partie sud-est au niveau de l’affluent du fleuve Sénégal, selon M. Diagne, a longtemps souffert de l’action anthropique avec une exploitation abusive des coquillages et les nouveaux peuplements des populations de cette île progressivement délocalisés. à Dièle Mbam.

De l’avis d’Ameth Sène Diagne, la conservation et la régénération de cette bande unique de mangrove au sud de Saint-Louis permettront de développer davantage l’ostréiculture, de protéger les tortues vertes, marines et migratrices et leurs œufs et autres. ressources fauniques menacées. L’approche participative visant à intégrer les populations locales dans la gestion de leur environnement permet une meilleure protection de cet environnement.

Avec le reboisement de plantes rampantes réalisé sur l’île de reproduction des oiseaux migrateurs, pélicans blancs et gris, sternes, aigrettes, etc., ont recommencé à fréquenter cet endroit. Les canoéistes qui guident les touristes préfèrent actuellement se limiter à cette île d’élevage d’oiseaux de Doune Baba Dièye.

Le reboisement des filaos joue également un rôle très important dans la zone de Mbokhoss. Ces plantations ont permis de réduire progressivement les effets de l’érosion éolienne dans cette zone.

Mbagnick Kharachi Diagne

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Les enquêtes décollent – ​​Lequotidien
NEXT Le Maroc va préparer le derby contre le Sénégal ! – .