Coup de théâtre de dernière minute : le syndicat des débardeurs et l’Alliance maritime ont repris leurs négociations, mais aucune indication n’apparaît concernant le débrayage prévu de plusieurs dizaines de milliers de débardeurs à partir de mardi dans plusieurs grands ports américains.
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“Au cours des dernières 24 heures, l’USMX et l’ILA ont échangé des contre-offres concernant les salaires”, a indiqué en début de soirée l’Alliance maritime des États-Unis (USMX), précisant avoir “amélioré” sa proposition et demandé une prolongation de l’accord social pour poursuivre les négociations.
Mais il n’indique pas ce qu’il adviendra, dans ces circonstances, de l’intention du syndicat de faire grève une fois que la convention collective de six ans expirera lundi à 23h59 dans les ports de la côte Est et du Golfe du Mexique.
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Interrogés par l’AFP, l’Alliance et le syndicat n’ont pas réagi dans l’immédiat.
Selon une Source proche des discussions, la proposition détaillée par l’Alliance correspond à celle rejetée lundi matin par le syndicat et ce dernier n’a pas répondu dans l’immédiat concernant la prolongation.
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Mais le fait que les négociations, entamées en mai, reprennent, peut être considéré comme un progrès après plusieurs semaines de silence. Ils butent sur les salaires et l’automatisation.
L’USMX représente les employeurs de 36 ports répartis le long des côtes du Maine au Texas, sur le golfe du Mexique jusqu’en Floride.
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En face, le syndicat compte 85 000 adhérents aux Etats-Unis (ports, fleuves, lacs).
Mais le contrat social qui arrive à échéance ne concerne que 25 000 adhérents, travaillant dans les terminaux de chargement de conteneurs et de véhicules roulants de quatorze grands ports (Boston, New York, Philadelphie, Baltimore, Savannah, Miami, Tampa, Houston…).
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Le syndicat a prévenu dimanche que tous ses membres organiseraient un piquet de grève à partir de 00h01 mardi, « auxquels se joindront en solidarité les débardeurs et les travailleurs maritimes du monde entier ».
Le transport d’hydrocarbures et de produits agricoles, voire les croisières, ne devraient être que très peu, voire pas du tout, affectés.
« Salaire injuste »
“Les membres de l’ILA méritent d’être récompensés pour le travail important qu’ils accomplissent pour maintenir la fluidité et la croissance du commerce américain”, a déclaré lundi matin le syndicat, dénonçant les “milliards de dollars de bénéfices” encaissés par les ports et les transporteurs maritimes, y compris pendant la crise du Covid-19. pandémie.
« Pendant ce temps, les membres dévoués de l’ILA continuent d’être paralysés par l’inflation en raison de salaires injustes », a-t-il poursuivi.
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L’Alliance a critiqué le syndicat pour avoir refusé toute discussion pendant des semaines, empêchant ainsi un accord sur le nouvel accord de six ans.
Et Joe Biden, qui se présente comme le « président le plus favorable aux syndicats », a indiqué dimanche qu’il n’avait pas l’intention d’intervenir. Cinq semaines avant l’élection présidentielle.
Il peut cependant activer la loi Taft-Hartley – utilisée à de nombreuses reprises pour les grèves de l’ILA avant 1977 -, permettant d’imposer un moratoire de 80 jours.
Le Service fédéral de médiation (SFMC) a indiqué lundi à l’AFP qu’il était en “contact régulier” avec les parties et qu’il était “prêt à aider” si les deux camps étaient d’accord. L’USMX est d’accord, mais pas l’ILA.
Les importateurs et les exportateurs ont pris les devants en expédiant leurs produits à l’avance. D’autres ont opté pour un déchargement sur la côte ouest, plus coûteux et plus long depuis l’Europe.
« Pas de pénurie de produits essentiels »
Mais les ports de la côte ouest, couverts par un accord de travail distinct conclu en 2023 qui leur interdit de faire grève, pourraient perturber les opérations de solidarité. Et ils ont peu de capacité disponible.
Les ports canadiens ne pourraient pas absorber un trop-plein en provenance des États-Unis. D’autant qu’ils connaissent aussi des mouvements sociaux, comme Vancouver la semaine dernière et Montréal bloquée depuis lundi.
Oxford Economics estime que chaque semaine de grève réduirait le PIB américain de 4,5 à 7,5 milliards de dollars.
Selon l’Anderson Economic Group (AEG), la première semaine de grève devrait coûter 2,1 milliards de dollars, dont 1,5 milliard de dollars en biens perdus (tels que des denrées périssables).
“Nous ne prévoyons aucune pénurie de produits essentiels dans l’immédiat”, a déclaré lundi Kathy Hochul, gouverneure de l’Etat de New York, lors d’une conférence de presse.
Les constructeurs automobiles devraient être touchés par le débrayage, les ports de Baltimore et de Géorgie servant de point d’entrée pour les pièces détachées et de point de sortie pour les véhicules.
Ford surveille la situation « de près ». Le groupe allemand BMW, qui fabrique plusieurs modèles de SUV exclusivement en Caroline du Sud, ne prévoit aucun problème cette semaine.
Le groupe logistique DHL, qui a constaté une « forte demande » pour ses services de fret aérien, a activé « plusieurs plans d’urgence » pour ses propres expéditions, y compris le recours à des ports et moyens de transport alternatifs.