Quel est l’état de santé du milieu hospitalier ? « On nous demande de faire beaucoup plus avec beaucoup moins »

Quel est l’état de santé du milieu hospitalier ? « On nous demande de faire beaucoup plus avec beaucoup moins »
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Au Centre Hospitalier de Wallonie Picarde, Michael est infirmier dans l’équipe mobile. “C’est mon envie, je voulais être polyvalent, ne pas m’engourdir en restant dans un seul service après plusieurs années en gériatrie », confie notre interlocuteur.

Infirmier depuis dix ans dans le même hôpital, il a vu le métier évoluer.Et pas dans le bon sens“, il admet. “Je n’ai plus l’impression de soigner les gens mais d’empiler des dossiers. C’est un point de vue partagé par la plupart de mes collègues. On a la désagréable impression que l’apparence a pris le pas sur la qualité des soins. La santé ne devrait pas être une affaire.

Opération l’Avenir est votre voix à Tournai, sur le parking du CHWAPI pour parler de santé ©EdA Mathieu Golinvaux

Certes, le CHwapi était «l’un des deux premiers hôpitaux européens à obtenir l’accréditation diamant» en août 2023. Et après ? Le label permet, selon les termes officiels utilisés par l’hôpital, de franchir une étape supplémentaire dans la démarche”amélioration constante de la qualité« . L’hôpital évoquait alors un «une réussite humaine et collective que nos patients reconnaîtront également. « Pas sûr que les gens que nous avons rencontrés samedi matin s’en soucient.

Opération l’Avenir est votre voix à Tournai, sur le parking du CHWAPI pour parler de santé ©EdA Mathieu Golinvaux

Parmi les changements flagrants dans sa profession, Michaël évoque aussi le « niveau d’exigence » des patients, bien plus élevé aujourd’hui. “Sans généraliser, je rencontre des patients qui se plaignent que leur cas n’avance pas assez vite sans avoir conscience qu’on a parfois des situations plus urgentes à gérer. Les applaudissements à 20 heures, pendant le confinement, ont duré un mois et n’ont été suivis ni d’une prise de conscience de l’état d’esprit des gens, ni de reconnaissance. A l’hôpital, nous sommes de moins en moins nombreux et on nous demande de plus en plus de choses, de remplir des dossiers ou de gérer des familles ou des problèmes techniques dans la chambre. Nous servons parfois de psychologue ou de travailleur social. Pourtant, rares sont ceux qui s’en rendent compte.

Opération l’Avenir est votre voix à Tournai, sur le parking du CHWAPI pour parler de santé ©EdA Mathieu Golinvaux

Dans ce contexte, comment garder confiance en un métier « essentiel », pour reprendre des termes apparus pendant le confinement ? “J’ai adoré ce que j’ai fait. J’ai signé mon contrat pour soigner des patients, ce que j’ai l’impression de faire de moins en moins. La question de la réorientation se pose pour de nombreux collègues. C’est la solidarité dans les services qui nous fait tenir.

S’il devait attribuer une note sur 10 à ses conditions de travail, Michaël lui attribuerait une moyenne. “5 me semble juste. Nous ne savons pas faire les miracles qu’on nous demande de faire….

Echographie, mammographie, etc. : même combat ?

L’accessibilité aux soins de santé est autant une question financière qu’une question de délais. Les Tournaisiens vont à Renaix ou Mouscron, les Mouscronnois vont à Courtrai, Tournai ou Gand. Les Athois se rendent à Renaix, Tournai ou Mons. Les habitants de la Wallonie picarde n’hésitent pas à parcourir des kilomètres pour se faire soigner à l’hôpital.

Vendredi, notre rédaction a entrepris un test « grandeur nature » en tentant de trouver un emplacement pour une échographie du genou. Verdict? Un rendez-vous fin mai à Ath, en juin à Tournai, en juillet à Mouscron. Côté Flamand, on a obtenu trois rencontres respectivement le 2 mai à Renaix, le 6 mai à Grammont et le 7 mai à Courtrai.

Vous avez également été nombreux à réagir à ce problème bien connu dans notre région voisine de et de Flandre. Un internaute tournaisien souligne le fait que les hôpitaux néerlandophones fonctionnent »tôt et tard », notamment pour avoir une plus grande amplitude dans les horaires proposés aux patients.

L’échographie n’est qu’un exemple. Parmi les lectrices qui ont réagi, le délai pour obtenir une mammographie revient régulièrement. Deux internautes confirment un retard de «Cinq mois» pour le dépistage, y compris dans les centres privés. Une Tournaisienne partage son expérience suite à un «douleur mammaire “et détaille son parcours médical pour obtenir un diagnostic.”Il m’a fallu six semaines pour une échographie puis trois semaines pour une IRM avant de refaire une mammographie bien plus tard..» Désemparée, notre lectrice souligne qu’elle s’est finalement rendue aux urgences, à son grand soulagement. “C’était un phénomène bénin

Loin d’être un cas particulier, cet exemple illustre les dysfonctionnements d’un secteur qui ne bénéficie pas toujours des ressources humaines et financières pour prodiguer des soins adéquats.

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