Les transferts de fonds MRE menacés par une directive européenne

Les transferts de fonds MRE menacés par une directive européenne
Les transferts de fonds MRE menacés par une directive européenne

Au Maroc, une directive de l’Union européenne concernant les banques opérant sur son territoire inquiète beaucoup les autorités marocaines. La mesure risque d’avoir un impact direct et fort sur les transferts de fonds effectués par Marocains de l’étranger (MRE) de l’Europe vers le Maroc.

Le flux des transferts de MRE permet au Maroc de constituer ses avoirs en devises et de renforcer sa capacité à financer ses importations. L’économie marocaine et les banques locales bénéficient également de ces transferts. En 2023, ces transferts avaient atteint 115,3 milliards de dirhams marocains, soit environ 11 milliards d’euros.

Les transferts de fonds MRE menacés, les autorités marocaines inquiètes

Une baisse de ces transferts pénaliserait donc globalement l’économie marocaine. Et cela est susceptible d’arriver. Et pour cause : le Parlement européen a récemment adopté une directive visant à bloquer l’activité de certaines banques étrangères opérant sur le territoire de l’Union européenne.

Cette législation élaborée par la Direction générale de la stabilité financière, des services financiers et de l’union des marchés de capitaux (FISMA) relevant de la Commission européenne inquiète beaucoup les banques et les autorités marocaines.

C’est ce qu’a expliqué Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib (Gouverneur de la Banque centrale du Maroc) lors d’une conférence de presse tenue le 24 septembre. Pour lui, « les enjeux sont élevés », rapporte le site d’information Le 360.

Le média rappelle que les banques marocaines disposent de filiales et succursales dans sept pays européens. Ils disposent également de dizaines de bureaux de représentation dans l’Union européenne.

Les principaux services proposés par ces établissements bancaires marocains aux MRE résidant en Europe concernent l’ouverture et la gestion de comptes mais aussi les transferts d’argent. Ces activités peuvent être interdites.

Cela devrait donc bloquer le flux des transferts des Marocains de l’étranger vers Maroccar une très grande partie de cette manne financière est transférée via ces institutions bancaires.

La montée de l’extrême droite en Europe risque de compliquer les négociations

Pour protéger cette manne financière de l’impact de la directive européenne, les autorités marocaines et les banques concernées ont lancé des négociations très étroites avec les différents acteurs de l’UE, indique le wali de la BAM.

Toutefois, dit-il, le problème risque de se compliquer, car certains pays de l’UE appliquent déjà des restrictions à l’activité des filiales des banques marocaines présentes sur leur sol. De plus, la montée de l’extrême droite en Europe risque d’aggraver encore la situation, rendant les négociations difficiles.

En 2023, les envois de fonds des MRE ont atteint un niveau record de 115,3 milliards de dirhams, en hausse de 4,1% sur un an. Durant cette période, le premier pays d’origine de ces revenus a été la , selon les chiffres publiés par l’Office des changes marocain.

Les Marocains résidant en France avaient en effet transféré un taux de 30,8% du total des fonds envoyés par les MRE en 2023. La France est suivie par l’Espagne (12,6%), l’Arabie Saoudite (10,7%) et l’Italie (9,2%).

Au cours des sept premiers mois de l’année en cours, les transferts ont atteint 68,13 milliards de dirhams, en hausse de 3,3% par rapport à la même période de l’année dernière, confirmant ainsi une tendance à la hausse.

 
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