Une communauté unie pour Charlee

Une communauté unie pour Charlee
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En moins de deux heures, le véhicule d’urgence a franchi la distance entre La Tuque et Montréal. La petite fille et ses parents sont là depuis et depuis on ne sait combien de temps. Un premier diagnostic a été posé, des résultats complémentaires sont à venir. Pas d’autre choix que d’attendre et d’espérer le meilleur.

Heureusement, il y a cette vague de solidarité qui est montée et qui se propage jusqu’à eux, sans perdre de sa puissance.

Ce mardi 30 avril, Charlee soufflera sa première bougie. Elle est la fille unique de Vicky, 27 ans, et de Danny, 36 ans, deux de La Tuque. En couple depuis quatre ans, elle travaille dans un service de garde familiale et lui est opérateur de machinerie lourde dans le secteur forestier.

Voilà pour les présentations habituelles qui ont été faites au début de notre entretien virtuel. Au chevet de leur fille hospitalisée depuis samedi 13 avril, Vicky m’a dressé un portrait de la situation tandis que Danny tentait de changer les pensées de la bambine fatiguée après une journée passée à être examinée par tous ces gens qu’elle ne connaît pas. pas.

et Papa sont avec elle très tôt le matin jusqu’à très tard le soir. La nuit, l’un des deux dort à côté de lui, sur un canapé-lit, pour permettre à l’autre de dormir quelques heures au Manoir Ronald McDonald. À deux pas de Sainte-Justine, l’organisme offre un hébergement aux parents de jeunes patients qui en ont besoin en tout temps.

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Avec sa fille Charlee dans les bras, Vicky Langlais a hâte de revenir à La Tuque où le soutien de tous lui fait chaud au cœur. (Courtoisie)

Tout a commencé vers la fin février, lorsque Charlee a été gênée par une toux accompagnée de respiration sifflante. Par un heureux hasard, le petit avait rendez-vous avec un pédiatre durant cette même période. Vicky en profite pour lui demander son avis.

«C’est une bronchiolite. C’est correct. Ça finira par passer», a rassuré le spécialiste québécois.

Sauf que deux semaines plus tard, Charlee n’allait pas mieux.

« Pneumonie et otite », a diagnostiqué le médecin de garde à l’urgence de l’hôpital de La Tuque. D’après une radiographie pulmonaire, le thymus du bébé semblait un peu plus gros que celui de l’enfant moyen de son âge, mais rien d’alarmant.

« Revenez dans trois semaines pour une autre radiographie », a-t-il suggéré à Vicky et Danny, qui sont repartis avec leur cocotte et une ordonnance d’antibiotiques. «Ça va passer», leur a-t-on répété ici aussi.

Mais Charlee restait indisposée en raison de difficultés respiratoires, ce qui a nécessité une nouvelle visite aux urgences où elle a été examinée par le même médecin que la dernière fois.

« Ce doit être du faux croup. Ce sont les mêmes symptômes. Cela disparaîtra tout seul. »

Facile à dire.

La toux persistait et la pauvre Charlee continuait d’avoir des difficultés à respirer. Spécialement pendant la nuit.

Il aura fallu une troisième consultation aux urgences et une nouvelle radiographie pulmonaire chez un médecin (pas la même que les deux fois précédentes) pour porter un regard neuf – et inquiet – sur la situation. Voyant une masse dans la partie supérieure de la poitrine de Charlee, le médecin urgentiste savait qu’elle devait subir des examens plus approfondis.

“Vous partez pour Sainte-Justine.”

Sans délai.

Le pourcentage d’oxygène dans le sang de Charlee était dangereusement bas. L’urgentologue et une infirmière de La Tuque sont montés dans l’ambulance avec le bébé et sa mère pour voyager avec eux.

Contrairement à tout ce qu’on disait à Vicky et Danny depuis plus d’un mois, il ne s’agissait pas d’un « simple croup » qui « disparaîtrait » ou « disparaîtrait tout seul »… Leur fille est atteinte d’un neuroblastome thoracique.

«C’est une tumeur qui se situe entre les deux poumons», explique Vicky, mentionnant que la taille de la masse est d’environ 6 centimètres. « Pour un petit bébé de 11 mois, ça fait beaucoup… »

Vicky et son partenaire absorbent le choc tout en essayant d’assimiler la tonne d’informations qui leur sont transmises. Depuis l’annonce de ce diagnostic de cancer, les visites médicales se succèdent pour Charlee qui a déjà reçu une chimiothérapie préventive en attendant de dresser un bilan global. L’équipe multidisciplinaire met tout en œuvre pour identifier le meilleur traitement à administrer.

Pour l’instant, les questions restent sans réponse. Comme Charlee, ses parents n’ont d’autre choix que de patienter dans cette chambre d’hôpital où le temps semble s’être arrêté.

« Nous commençons à découvrir que difficile», avoue Vicky qui se sent néanmoins en confiance à Sainte-Justine. La réputation du centre hospitalier universitaire n’est plus à faire. «Nous sommes au meilleur endroit», affirme celui qui peut aussi compter sur le confort des autres parents rencontrés au service d’hémato-oncologie et au Manoir McDonald.

Tous ensemble, ils se sentent moins seuls.

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Ses parents la surnomment affectueusement leur « petite dame ». Charlee, 11 mois, est aussi une vraie battante. (Courtoisie)

Pendant ce temps, à La Tuque, la solidarité dans sa plus belle expression s’est mise en action.

Veuillez me pardonner de ne pas nommer tout le monde ici. Les personnes concernées se reconnaîtront. Ils sont très nombreux.

« C’est l’avantage de vivre dans un plus petit centre. Tout le monde se connaît », souligne Vicky, touchée par l’élan de générosité envers son trio.

Vicky et Danny sont incapables de travailler pour une durée indéterminée. Charlee a besoin de ses parents à ses côtés tout au long de son hospitalisation et par la suite, lorsqu’elle doit retourner à Montréal pour poursuivre son traitement.

« Mais les factures continuent d’arriver… » se souvient sa mère qui est soulagée d’apprendre que pendant leur absence, le véhicule familial a fait l’objet d’un contrôle mécanique et des réparations nécessaires. Le patron de Danny s’est occupé de tout. Charlee et ses parents pourront voyager en toute sécurité de chez eux à l’hôpital.

En effet, les idées ne manquent pas pour récolter des fonds pour la famille endeuillée. Un thé et des « chouchous » pour les cheveux ont notamment été conçus au nom de Charlee qui a également fait bouger les participants avec un « marathon ». À cette liste d’initiatives s’ajoute une campagne de financement participatif où plus de 25 000 $ ont déjà été récoltés.

«C’est beaucoup d’amour, même de la part de gens qu’on ne connaît pas. Cela n’a tout simplement aucun sens ! » Vicky Langlais les remercie avant de lâcher prise : “On ne sait jamais quand ça pourrait nous arriver…”

La vie est comme ça parfois. La vie de tous les jours se déroule paisiblement et puis soudain, il faut immédiatement faire sa valise et partir vers l’inconnu de la maladie.

Vicky et Danny ne savent pas quand ils seront de retour à La Tuque, mais en attendant, ils peuvent bercer leur bébé sans se soucier de la suite. Une communauté leur tient la main.

 
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