Le temps d’installer le nouveau système de bornes et de faciliter la transition des citoyens vers l’application Copilote+, la Ville de Québec a opté pour une période gratuite du 8 au 28 avril.
Et, dès les premiers jours, les places de parking étaient bien occupées.
A tel point que les camions de livraison tournaient en rond, que les cartons de la Grande Allée étaient mobilisés de 9h à 17h et que la circulation sur certaines artères montait d’un cran, selon des témoignages obtenus par Le soleil.
Pour Tony Tannous, copropriétaire de La Galette libanaise, il faut tirer les leçons de cet exercice arrivé par hasard.
Celui qui exploite quatre restaurants estime qu’un service gratuit pendant les périodes creuses – de novembre à avril – pourrait redonner un coup de fouet aux commerçants des rues centrales.
«Je ne dis pas de le rendre gratuit 24 heures sur 24. Mais, je pense que du lundi au jeudi à partir de 18h au lieu de 21h, ça créerait une grosse attraction en hiver quand on est en période morte”, estime-t-il.
Que ce soit les soirs de semaine ou le dimanche, M. Tannous a observé une « amélioration » des ventes à ses comptoirs, tandis que les rues principales étaient plus animées.
« Il y a beaucoup de places de stationnement et c’est gratuit. Ça crée le trafic qui va avec », affirme le restaurateur, qui aimerait réitérer l’expérience.
Payable de 9h à 21h
Du côté de l’avenue Maguire, Sarah Julie J. Langlois, copropriétaire de l’Épicerie Roset, aurait aimé conserver le statu quo, alors que les parcomètres de l’artère commerciale n’étaient payants que jusqu’à 18 heures.
Désormais, ils seront de 9h à 21h
En effet, l’administration municipale a profité de la mise en place du nouveau système de bornes pour uniformiser les plages horaires aux quatre coins de la ville, à quelques exceptions près.
Selon Mme Langlois, le choix d’harmoniser les horaires rémunérés ignore les réalités particulières de chaque artère.
« Le contexte est différent à Maguire, à Myrand et dans le Vieux-Québec. Il y a moins d’entreprises et moins de densité ici », dit-elle.
Avoir des périodes libres les soirs de semaine a permis d’équilibrer la circulation, souligne-t-elle.
« Pour ceux qui ne voulaient pas payer, il y avait toujours le lundi, le mardi et le mercredi. Cela a assuré un équilibre dans l’afflux de clients.
— Sarah Julie J. Langlois, copropriétaire de l’Épicerie Roset
D’autant que certains consommateurs “sont plus proches de leur argent et ont moins d’argent à dépenser” dans le contexte économique actuel, précise le commerçant, qui siège également au conseil d’administration de la SDC Maguire.
Ceux qui ne doutent pas de la nécessité de disposer d’horodateurs pour assurer la rotation de la clientèle voient en revanche d’un mauvais oeil l’allongement des horaires payants.
Arrivée du Copilot+
Si le stationnement côté rue redeviendra payant à partir de lundi, la fin de la période de gratuité marque aussi la fin des « petits irritants » vécus par certains commerçants.
« C’est sûr que quand c’est gratuit, les gens se privent moins. Ils s’y installent et l’utilisent à pleine capacité. Cela a créé quelques petits irritants», admet François Blay Martel, directeur général de la SDC Quartier Saint-Jean-Baptiste.
Néanmoins, cette occupation accrue des cabanes est globalement positive. “Ça veut dire que ce sont des gens qui sont encore dans les rues du quartier”, ajoute-t-il.
À terme, le directeur général voit dans le nouveau système de terminaux une manière d’assurer une meilleure accessibilité au secteur, une des préoccupations majeures des commerçants du Faubourg.
“Quand on parle de rendre les quartiers centraux plus accessibles, de rendre la gestion des temps de stationnement plus flexible et plus accessible, c’est une bonne façon de le faire.”
— François Blay Martel, directeur général de la SDC Quartier Saint-Jean-Baptiste
Comme l’application Copilote+ utilisera les plaques d’immatriculation des véhicules plutôt que les places de stationnement pour s’identifier, les usagers de la route pourront encaisser le temps non utilisé sur leur compte.
«J’imagine très bien quelqu’un qui aurait opté pour Cartier. Il se rend compte qu’il lui reste vingt minutes sur le parking payant. Il fait casser et s’installe rue Saint-Jean», précise M. Blay Martel.