La saison dernière, les joueurs du RC Guéret Creuse n’ont pas réussi à accéder à la Fédérale 2, s’inclinant en huitièmes de finale. En atteignant cette année encore les phases finales, le club guérétois a toutes les raisons de croire en ses ambitions. Premier test de vérité ce dimanche contre Puilboreau.
Ils avaient fait vibrer des milliers de Guérétois durant plusieurs week-ends. En atteignant les phases finales de la saison précédente en mai 2023, les rugbymen du RC Guéret Creuse avaient frôlé l’exploit d’accéder au niveau supérieur, en Fédérale 2.
D’abord en passant le premier tour en s’imposant face à Evreux, en 32es de finale. Puis encore dès les 16èmes de finale où la victoire contre les Bretons de Plouzané leur échappe de peu. « Cela s’est résumé à un ou deux incidents, notamment lors du match retour », se souvient le président du club Patrick Martin. Mais on a passé deux tours, on a rempli deux fois le stade Guéret. C’était une fête pour la ville. »
Une fête que les Guérétois s’apprêtent à vivre une nouvelle fois. Et qui pourrait tenir plus longtemps ?
“Oui, il faut y croire”
De cette frustration « de ne pas être allé loin » peut-il naître cette année un nouvel espoir d’adhésion à la Fédérale 2 ? Simple question rhétorique pour certains.
«Quand on est dans le ventre mou de la Fédérale 3 depuis plusieurs saisons et que pendant deux années consécutives on est dans les phases finales, alors oui il faut y croire», lâche Patrick Martin. Le pessimisme de certains n’était pas justifié. »
En tout cas, au terme de la phase régulière de la saison, le club a toutes les raisons d’y croire. En terminant à la deuxième place de sa poule 15 (la Fédérale 3 comprend 18 poules de 10 équipes), l’équipe de Guéret s’est directement qualifiée pour les phases finales sans avoir à passer par la phase de barrages. Et de fait, elle a montré ses capacités en réalisant une saison pour le moins réussie dans un groupe bien plus dense que celui de la saison précédente.
« On termine avec plus de points que l’an dernier, c’est positif », analyse le capitaine Benoît Adenis.
Une fois de plus, les joueurs pourront compter sur le soutien d’un public toujours plus nombreux.
Une saison presque sans faute
Sur leurs 18 matches disputés, ceux que l’on surnomme les Verts et Noirs n’en ont perdu que quatre, dont deux face au leader vichyssois. “C’est la seule frustration qu’il puisse y avoir : ne pas avoir terminé premier alors qu’on aurait pu le faire”, explique le président. On a perdu deux fois contre Vichy. Mais d’un point de vue statistique, nous sommes l’équipe qui a gagné le plus de matchs à l’extérieur. Ils peuvent être très fiers. »
Offensivement, il est vrai que les Guérétois ont démontré des capacités intéressantes tout au long de la saison. Sur les 180 équipes de Fédérale 3 que compte l’Hexagone, celle de Guéret est la 21ème meilleure attaque avec une moyenne de 30,56 points par match.
Mais est-ce suffisant pour imaginer se qualifier pour les 32es de finale ? Au moins, si l’on s’en tient uniquement aux statistiques, les Creusois n’auront pas à rougir ce dimanche lors du match aller qui les opposera à Puilboreau (15 heures, Stade de la Tourtillère à Puilboreau), à côté de La Rochelle. Les Charentais, qui terminent troisièmes de leur groupe, ont marqué en moyenne 29,61 points par match, les classant 24ème parmi les meilleures attaques de la Fédérale 3.
« C’est une équipe qu’on ne connaît pas. Dans l’histoire du club, on a peut-être dû jouer une fois contre eux. »
Patrick Martin (président du RCGC)
La seule connaissance de l’adversaire, et non des moindres, peut être apportée au reste de l’équipe par le troisième ligne guérétois Aurélien Blanchet, qui fut le capitaine de Puilboreau la saison dernière. « Nous ne les connaissons pas du tout mais c’est une équipe que nous prendrons très au sérieux. Nous allons essayer de leur prendre le plus de points possible », affirme Benoît Adenis.
En s’imaginant accéder au tour suivant, en 16es, les Creusois se rapprocheraient un peu plus de leur objectif non atteint il y a un an. Atteindre alors les huitièmes de finale serait synonyme de promotion en Fédérale 2. Un championnat que le club quitte à l’issue de la saison 2009-2010.
Jouer en Fédérale 2, une réalité possible ?
Si le rêve se réalise, le club aurait-il alors les moyens d’aborder une saison au plus haut niveau ? La question se pose légitimement. Pour réussir, le RCGC aurait besoin d’un budget environ 40 % plus élevé que celui dont il dispose actuellement. Les financiers seraient-ils là ? Difficile de répondre si tôt face à un scénario actuellement composé uniquement d’éventualités. « On verra le moment venu », préfère tempérer Patrick Martin. Pour l’instant, l’objectif est uniquement la montée. »
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Et sur le plan sportif ? « Il y a encore un écart entre la Fédérale 2 et la Fédérale 3, ce serait un vrai défi sportif », concède Patrick Martin.
Par exemple, les Bretons de Plouzané contre qui les Guérétois avaient stoppé leur parcours en phase finale l’an dernier, ont connu cette année une saison difficile en Fédérale 2. Après une énième défaite (la 18e sur 22 matches), les Bretons ont finalement été relégués. . Ils retrouveront ainsi la Fédérale 3.
Plus localement, JA Isle retrouvera également l’échelon inférieur après une saison difficile en Fédérale 2. Evidemment, une montée des Guérétois serait synonyme d’un véritable défi. A tout point de vue.
Par ailleurs, les effectifs pourraient être en partie renouvelés. « De toute façon, si on monte, oui, il y aura du recrutement », assure Patrick Martin. Mais le premier recrutement, c’est de pouvoir garder ses joueurs. Après, bien sûr, il faudrait se renforcer. »
Autant d’hypothèses en vue d’une montée en Fédérale 2 pas encore acquises. Si le RCGC passe les 32es de finale en s’imposant face à Puilboreau, il lui faudra alors vaincre Lons-le-Saunier ou Saint-Savin en 16es de finale. Deux grosses équipes de Fédérale 3. Une autre étape…
Vincent Fauré
