Maloë, 16 mois, a appris à marcher dans les estives

Dans la famille des bergers Iriberri, il y a le grand-père Stéphane, le fils Txomin, la belle-fille Pauline et le petit-fils Maloë. Qu’ont-ils en commun ? Ils vivent dans leur ferme à Labescau en Sud Gironde d’octobre à mai et dans une cabane dans les Pyrénées perchée à 1 900 m d’altitude de juin à septembre. Txomin a repris le flambeau de l’élevage ovin après le départ à la retraite de Stéphane en 2020. Il perpétue une vieille tradition : la grande transhumance des Pyrénées au Sud Gironde en passant par le Gers, les Landes et le Lot-et-Garonne.


Maloë a appris à marcher dans les estives des Pyrénées.

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La famille, les patous, les border collies, l’âne et le troupeau de 330 moutons sont redescendus des estives du Val d’Azun pour un voyage à pied d’un autre temps. 330, c’est aussi le nombre de kilomètres qui séparent le lac d’Estaing (65) du Sud Gironde. Aillas, point final de la grande transhumance qui sera dignement célébrée ce dimanche à la plaine des sports (lire ci-dessous).

300 kilos de couches

La succession est déjà assurée chez les Iriberri. Maloë a 16 mois et compte déjà deux étés à son actif. Il connaît par cœur ces paysages de lacs bleus et de cascades bouillonnantes surplombées par les sommets pointus. « On peut dire que Maloë a appris à marcher en montagne cet été en surveillant le troupeau avec nous », sourit sa mère Pauline, lors d’une pause déjeuner organisée ce samedi 28 septembre sous les platanes de Lerm-et-Musset. Maloë connaît le gypaète barbu, le bouquetin, le chamois et le grand tétras. « Pas encore l’ours, il n’est pas venu nous voir cette fois. »


Le troupeau de 330 brebis Manech tête noire et Basco-Béarnaise est arrivé ce week-end en Sud Gironde.

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Maloë a vécu quatre mois au grand air : siestes au bord du lac de Nère lors des séances de pêche, douches dans le ruisseau, biberons en altitude. Le dernier des Iriberri mérite son bâton de berger. « Il faut parfois marcher une heure au-dessus de la cabane pour retrouver le troupeau. La logistique est différente avec un enfant. On met Maloë dans le porte-bébé de randonnée et on transporte tout le reste dans un grand sac à dos : croquettes pour chien, blocs de sel pour les moutons, pique-niques. »


La voiture balai s’occupe des animaux fatigués.

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La roue tourne

Fin juin, les Iriberri ont été approvisionnés par hélicoptère. « Parmi tout le matériel, il y avait 300 kilos de couches et des dizaines de bouteilles de lait. » Pas le choix du gaspillage et des produits frais : un aller-retour à pied une fois par mois dans la vallée avec l’aide précieuse de l’âne Geronimo. Ce dimanche à Aillas, Maloë achèvera sa deuxième grande transhumance. De quoi rendre fier son grand-père Stéphane : « Mon fils Txomin passait tous ses étés l’été avec moi. C’est au tour de Maloë de vivre cette vie. » La roue tourne comme une tomme de brebis dévalant la montagne.

Maloë adore son âne Geronimo.


Maloë adore son âne Geronimo.

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Grande fête à Aillas ce dimanche

Un rendez-vous est fixé ce dimanche 29 septembre à 8h30 devant l’église d’Aillas pour les marcheurs. Rencontre avec les bergers et leur troupeau pour leurs derniers kilomètres. Direction la plaine sportive d’Aillas pour une arrivée vers midi. Sur place : marché de producteurs locaux avec fromages, grillades, vins, bières, confitures, friandises, glaces… Le restaurant du Cercle d’Aillas sera ouvert. Animations : banda, zumba, jeunes pompiers, jeux, dessins pour enfants tout l’après-midi.

 
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