À peine dix jours après l’ouverture de la Maison Benoît Labre, qui compte 36 logements ainsi qu’un centre d’inhalation supervisée, la situation est déjà chaotique en matière de cohabitation dans le quartier Saint-Henri de Montréal.
Jeudi, des parents ont contacté TVA Nouvelles parce qu’ils voulaient signaler la dégradation de la sécurité dans leur quartier.
Dans un premier temps, un campeur a dressé sa tente entre la maison Benoît Labre et la cour de l’école Victor Rousselot.
Partout, des sans-abri et des consommateurs se sont installés avec leurs effets personnels, notamment sur les marches d’un immeuble résidentiel. Certains voisins ont récemment trouvé des seringues par terre. D’autres affirment avoir été criés dessus par une personne ivre ou sous l’emprise de drogues.
Les enfants qui sortent en récréation sont témoins de scènes plutôt dégradantes, selon un père rencontré qui a préféré rester anonyme.
“Il y a des parents qui ont rapporté qu’on leur avait lancé des pierres, qu’il y avait des bagarres à proximité, des enfants qui ont vu des sans-abri faire pipi devant eux”, a-t-il raconté. .
Les sans-abri rencontrés jeudi apprécient les nouveaux services de la Maison Benoît Labre et le soutien offert par les intervenants. Ils sont conscients que leur présence à l’extérieur peut être dérangeante et admettent qu’il peut y avoir des excès. La cohabitation n’est pas facile.
La directrice de la Maison Benoît Labre, Andréane Désilets, est venue nous rencontrer à l’heure du déjeuner pour nous expliquer que la situation devrait changer sous peu lorsque les travaux de l’entrée principale de l’avenue Atwater seront complétés.
Cette entrée n’étant toujours pas accessible, les clients passent par la porte arrière qui fait presque face à la cour de l’école primaire. Mme Désilets explique qu’un comité pour assurer une meilleure cohabitation dans le quartier a été mis sur pied.
Par ailleurs, de nombreux policiers du SPVM spécialisés dans les interventions auprès de cette clientèle vulnérable, dont deux policiers de cavalerie, étaient présents jeudi près de la maison Benoît Labre pour discuter avec la clientèle.
