A Genève, lourde peine requise contre Kostadin, celui qui se considérait comme

A Genève, lourde peine requise contre Kostadin, celui qui se considérait comme « le roi des mendiants »

Publié le 25 avril 2024 à 19h13 / Modifié le 25 avril 2024 à 19h14

Bataille d’armes finale au procès pour traite des êtres humains qui se déroule à Genève. Et c’est le réquisitoire sévère de la procureure Alexandra Sigrist qui donne le coup d’envoi : « Je ne vous demande pas de condamner la mendicité, la pauvreté ou la pauvreté intellectuelle. Je vous demande de rendre justice à la peur et à la souffrance endurées par toutes ces victimes, réduites au statut de marchandise, privées de liberté et de dignité, tuées à petit feu.» Contre Kostadin, le patriarche, qui a profité « sans vergogne » de la vulnérabilité et de la précarité de ses compatriotes roms, le parquet a requis 9 ans de prison. Me Jonathan Cohen rétorquera : « Cette peine est disproportionnée, c’est une évidence. Un lynchage judiciaire.

Aux yeux du procureur, la faute de cette famille bulgare, originaire du village de Dermantsi, est si lourde qu’elle en devient inquantifiable. Certes, Kostadin, qui se prenait pour « le roi des mendiants », coiffé d’un chapeau de paille tout en comptant les pièces déversées devant lui, doit être considéré comme le principal responsable de toutes les horreurs de cette affaire. Mais le fils Todor n’est pas en reste. Contre ce dernier, qui a suivi le chemin de son père et lui a apporté son aide, le parquet a requis 5 ans de prison. Quant à l’épouse, complice de la surveillance et de la collecte d’argent, « qui a mis du cœur à l’ouvrage au lieu de donner un peu d’humanité à ces gens », elle mérite d’être condamnée à une peine ferme de 2 ans. Sans compter une expulsion de 15 ans pour tous les trois.