En Essonne, la moitié des avocats perçoivent moins de 30 000 euros par an

En Essonne, la moitié des avocats perçoivent moins de 30 000 euros par an
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Derrière celui de Bobigny (Seine-Saint-Denis), le bar de l’Essonne est l’un des plus pauvres de France. Près de la moitié des avocats du département gagnent moins de 30 000 euros par an, loin des clichés qui peuvent circuler sur ce métier. Mais la juridiction est également l’une des plus grandes de France. « Le volume d’affaires est là », constate Ibrahima Boye, le bâtonnier du barreau de l’Essonne. Mais beaucoup de choses nous échappent. Notamment en matière d’économie, de droit social, de travail… »

Comment expliquer une telle situation ? « Nous souffrons de la proximité de la capitale. Il y a un tropisme parisien. Les gens s’imaginent que tout ce qui est bien est à Paris, déplore le président. Par ailleurs, les villes les plus riches du département sont limitrophes des Yvelines et des Hauts-de-Seine. Il est parfois plus pratique pour un justiciable de s’adresser à ces barreaux. Et nous avons pas mal de villes dortoirs avec des gens qui travaillent en dehors du département et qui vont plutôt s’adresser à un avocat proche de leur lieu de travail », analyse Ibrahima Boye.

Mais pour l’avocat, le problème vient aussi d’un manque de communication : « Il faut qu’on soit plus visible. Quand je rencontre des chefs d’entreprise ou des élus, ils ne nous connaissent pas, ils ne comprennent pas nos compétences. Il faut faire un effort de communication pour capter cette clientèle. L’idée est de montrer qu’en Essonne, ils peuvent trouver les compétences dont ils ont besoin. Pour ce faire, nous devons nous rencontrer et échanger régulièrement. » Pour cela, depuis décembre dernier, le bâtonnier a lancé une série de rencontres avec le Medef, la CCI, la CMA, des élus, etc.

« Très souvent, on se tourne vers des avocats parisiens », reconnaît Grégory Courtas (SE), maire de Pussay et secrétaire départemental des maires ruraux de l’Essonne, qui a assisté à l’une des réunions. Nous ne pensons pas que les avocats d’Évry soient spécialisés dans les questions d’urbanisme. Nous les voyons comme des avocats pénalistes, sur des questions familiales… Grâce à ces rencontres, nous avons découvert des avocats qui ont les compétences dont nous avons besoin. Du coup, la semaine dernière, j’en ai contacté un pour des problèmes d’urbanisme. »

Le président craint également que le barreau de l’Essonne soit passé à côté du développement du plateau de Saclay. « C’est la Défense et la Silicon Valley, avec la recherche, les grandes écoles et les entreprises qui s’implantent. En conséquence, de grands cabinets et des avocats d’autres barreaux s’y installent. Nous devons soutenir cet avenir et le construire ensemble. »

 
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