retrouver une majorité fédérale après les élections, une mission quasi impossible

retrouver une majorité fédérale après les élections, une mission quasi impossible
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Si les marxistes ont eu par le passé de meilleurs scores d’intention de vote en Wallonie et à Bruxelles, leur émergence en Flandre est désormais indéniable. Si nous votions demain, le PTB/PVDA obtiendrait 12,2% des voix contre 5,6% aux élections de 2019. Un « effet Raoul » (Hedebouw) affecterait-il le nord du pays ?

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Cet effet de pince provoqué par la bonne santé de Belang et du PTB exerce une certaine pression sur les partis traditionnels dits « de gouvernement ». A moins d’une petite révolution qui verrait Bart De Wever tomber dans les bras de Tom Van Grieken en Flandre, les partis allant de la droite à la gauche de l’échiquier politique devront se compter le 9 juin au soir pour trouver des majorités politiquement viables. En particulier, au niveau fédéral.

Le PTB et Belang occupent chacun 8 sièges

A la Chambre des Représentants, selon les projections du Crisp (Centre de Recherche et d’Information Sociopolitique) basées sur le sondage, le PTB et Belang obtiendraient chacun 8 sièges supplémentaires. Ces estimations sont à prendre avec prudence, mais les deux partis radicaux représenteraient à eux seuls près d’un tiers des sièges.

La Chambre des Représentants pourrait ressembler à l’Assemblée Nationale française, où l’extrême gauche de La France insoumise et l’extrême droite du Rassemblement National sont très visibles et bruyantes…

Enquête avril 2024 : projections de sièges à la Chambre ©IPM

Comment former le futur gouvernement fédéral dans ces conditions ? Tout d’abord, un constat : si les indépendantistes flamands rêvaient d’un grand soir, ce ne sera pas tout de suite… Il faut deux tiers des voix à la Chambre pour modifier la Constitution, soit 100 députés au minimum.

A moins de négocier avec Belang et/ou le PTB ou de réunir tous les autres partis (sauf le Défi qui ne conserverait qu’un seul député), aucune réforme de l’État touchant à la loi fondamentale ne sera possible. arithmétiquement.

Autrement dit, la N-VA peut oublier un grand retour du gouvernement fédéral destiné à appliquer son option confédéraliste et à régionaliser massivement les compétences gérées au niveau national.

Retour à l’opposition pour les Verts ?

Et quelle majorité fédérale simple (au moins 76 députés sur 150) ? Compte tenu de l’effondrement en termes de sièges de la famille écologiste, on peut raisonnablement penser que les Verts risquent d’être renvoyés dans l’opposition. Le déclin du groupe Écolo-Groen est très net : 9 députés en moins, selon Crisp…

Si ces projections se confirment le jour du scrutin, les Verts auront payé leur pragmatisme au sein du gouvernement De Croo. Ils ont en fait accepté de nombreux compromis douloureux, notamment l’extension de l’énergie nucléaire.

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Le Vivaldi II ? Oublié…

Quoi qu’il en soit, toujours selon les projections de sièges calculées par Crisp, un Vivaldi II serait impossible (les sept partis de l’actuelle majorité fédérale ne représenteraient que… 75 sièges, soit 13 sièges de moins).

Eventuellement, on pourrait ajouter à l’équipe De Croo les futurs députés engagés (qui passent de 5 à 9 députés). Mais la coalition qui en résulterait regrouperait huit formations différentes et quatre familles politiques (libéraux, socialistes, écologistes, chrétiens-démocrates/engagés). Bonne chance au Premier Ministre qui hériterait d’un tel échafaudage…

Toutefois, plusieurs autres configurations restent possibles à condition que la N-VA soit associée au pouvoir fédéral. En coulisses, plusieurs sources évoquent la possibilité de voir émerger après le 9 juin une tripartite traditionnelle (familles libérale, socialiste et chrétienne-démocrate/Engagé) élargie à la N-VA.

Cette formule aurait une base très solide : 91 sièges à la Chambre. A noter : la famille socialiste (PS et Vooruit) constituerait le pilier le plus important et, à ce titre, pourrait prétendre au poste de Premier ministre (pour Paul Magnette ?).

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Intentions de vote en Flandre ©IPM Graphics

Et si la N-VA et Belang unissaient leurs forces…

Cependant, si la formule fonctionne arithmétiquement, il faudra encore trouver un consensus entre des partis très différents et convaincre Bart De Wever de revenir au gouvernement fédéral sans qu’il en résulte un choc institutionnel… Par ailleurs, au Parlement flamand, le Vlaams Belang et la N-VA obtiendrait la majorité, toujours selon notre sondage traduit en sièges. Imaginons que les nationalistes flamands et l’extrême droite unissent leurs forces dans le nord du pays, la N-VA restera-t-elle « amicale » aux yeux des autres formations ?

L’équation qu’il faudra résoudre, après les élections législatives, pourrait s’avérer encore plus complexe que prévu, ouvrant une nouvelle période de paralysie politique au niveau fédéral…

Fiche technique

Cette enquête d’opinion a été réalisée par l’institut Kantar via une enquête en ligne du 8 au 18 avril auprès de 1004 électeurs résidant en Wallonie, 1016 électeurs résidant en Flandre et 807 électeurs résidant à Bruxelles ayant le droit de voter aux élections nationales de 2024. Leur représentativité a été pondérée en fonction de la population belge selon l’âge, le niveau d’éducation, le statut professionnel et la province. La marge d’erreur maximale est de 3,1% en Wallonie et en Flandre et de 3,5% à Bruxelles.

 
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