Projet Presqu’Ile de Lyon pour vivre « c’est un flou artistique total ! » – .

Projet Presqu’Ile de Lyon pour vivre « c’est un flou artistique total ! » – .
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L’Association pour le Développement de la Presqu’Ile de Lyon critique le manque de communication des études d’impact sur le projet « Presqu’Ile à vivre », qui sont “pourtant juridiquement obligatoire et indispensable pour évaluer les répercussions sur la vie quotidienne des Lyonnais”.

Malgré de multiples demandes de notre part et de citoyens intéressés, aucune communication n’a été faite sur les résultats de ces études. Ce manque de transparence est totalement inacceptable et confirme nos inquiétudes et nos réserves.« Les études que l’Association pour le Développement de la Presqu’Ile de Lyon (ADPL) évoque dans sa lettre ouverte adressée notamment au président de la Métropole Bruno Bernard et au maire de Lyon Grégory Doucet, ce sont les études d’impact obligatoires en tous les projets »susceptible d’avoir des impacts importants sur l’environnement ou la santé humaine« .

L’article L121-2 du code de l’environnement prévoit que : « Les projets qui, par leur nature, leur taille ou leur localisation, sont susceptibles d’avoir des impacts significatifs sur l’environnement ou la santé humaine font l’objet d’une évaluation environnementale fondée sur des critères et des seuils définis par la réglementation et, pour certains d’entre eux, après une étude au cas par cas. -examen du cas.

« Nous avançons deux hypothèses : soit les études n’existent pas, soit les conclusions sur l’impact de ces évolutions sont défavorables, notamment d’un point de vue environnemental.’

Antoine Nanterme, co-fondateur de l’Association pour le Développement de la Presqu’Ile de Lyon

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Le projet en question est celui de « Presqu’Ile à vivre », soutenu par la Métropole de Lyon. Le projet « Presqu’Ile à vivre », porté conjointement par la Métropole et la Ville de Lyon, se déploie autour de plusieurs axes : le réaménagement de la rive droite du Rhône qui s’étend sur 2,5 kilomètres de quais et de ponts, entre la Croix- Tunnel de la Rousse et échangeur de Perrache et « l’apaisement » de la Presqu’Île, qui consiste en la mise en place d’une zone à circulation limitée (ZTL), réservée aux piétons où seuls les commerçants, livreurs, artisans ou véhicules de secours seront autorisés et limités. à 20 km/h.

En mai 2023, Mélanie Hamon, spécialisée en droit public, avec la qualification spécifique « Droit des collectivités locales » a déposé, au nom de plusieurs associations et commerçants, dont l’ADPL, un recours devant le tribunal administratif.

Lire aussi :
– ZTL, piétonnisation : les commerçants de la Presqu’île lyonnaise interpellent le Conseil d’État
– «Le tribunal administratif peut invalider le projet Presqu’Ile à vivre »

« Nous critiquons le délai de réponse de la Métropole, gifle Antoine Nanterme, co-fondateur de l’ADPL. Cela fait maintenant douze mois que nous avons déposé ce recours et nous n’avons aucun souvenir, rien. C’est trop long.”

Et de s’interroger à haute voix devant ce temps de réponse. « Nous avançons deux hypothèses. Première hypothèse : les études n’existent pas ou n’ont pas livré leurs résultats : les élus s’en refusent et dans ce cas le projet doit être immédiatement reporté puis modifié si nécessaire. Deuxième hypothèse : les conclusions sur l’impact de ces évolutions sont défavorables, notamment d’un point de vue environnemental. Dans ce cas, le projet doit être abandonné.

Le délai pour cette affaire n’est pas plus long que pour toute autre. Les décisions de justice tombent souvent douze à dix-huit mois après le renvoi.

Le tribunal administratif de Lyon

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Contacté par Lyon Capitale, le greffe du tribunal administratif de Lyon veut temporiser. “Le délai pour cette affaire n’est pas plus long que pour toute autre. Les décisions de justice tombent souvent douze à dix-huit mois après le renvoi.« . Le greffe rappelle que les associations et leurs avocats ont suivi la voie traditionnelle, ce qui ne contribue pas à raccourcir les délais. “Le dossier n’a pas été déposé dans le cadre d’une procédure d’urgence. Il est actuellement en cours de traitement

Le délai normal annoncé par le tribunal risque d’être largement dépassé car la partie adverse n’a pas apporté de réponse depuis mai 2023. C’est ce délai de réponse de la métropole qui est excessivement long et surprenant. Notre avocat a alerté le Conseil d’Etat sur ce silence. Conséquence : le 22 mars, le tribunal a ordonné à la partie adverse de déposer une réponse dans un délai de 30 jours… » Et de conclure que « Si le tribunal tranche en notre faveur, ils nous mettront devant les fouilleurs et nous diront que c’est trop tard !.


La transcription intégrale de l’entretien avec Antoine Nanterme

Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle rencontre de 6 minutes chrono. Nous recevons aujourd’hui Antoine Nanterme. Antoine, vous êtes l’un des co-fondateurs de l’ADPL, Association pour le Développement de la Presqu’île Lyonnaise. Nous vous avions invités il y a exactement 6 mois sur ce même plateau pour évoquer le sujet du grand projet Presqu’île d’habitat de la métropole de Lyon. La nouvelle, c’est que l’ADPL vient de publier une lettre ouverte adressée à Bruno Bernard, président de la métropole de Lyon, et Grégory Doucet, maire de Lyon, pour s’inquiéter du fait de ne pas avoir de réponse à l’absence d’études d’impact à ce sujet. projet majeur.

Exactement. En fait, nous avons de très sérieux doutes sur ce projet. Sur plusieurs points en fait. La première : ce projet va-t-il dans la bonne direction du point de vue de l’efficacité des transports publics ?

…parce qu’on va déplacer le pôle bus des Terreaux vers le quai de la Pêcherie, non ?

Donc a priori, sur les Cordeliers. Sur les quais, en tout cas, cette liaison Hôtel de Ville est annulée. C’est un premier point très important. C’est un véritable sujet d’intérêt général. Nous avons aussi un sujet de circulation automobile : nous allons remonter les flux. On a la problématique de l’accessibilité de cette zone par plusieurs acteurs : on a les secours, les VTC, on ne sait pas trop comment ils entrent puisque ce sont des voitures particulières. Nous allons avoir un sujet pour les artisans, les livreurs et toutes ces choses. Et surtout nous avons un gros point en matière d’environnement. C’est donc ce sujet qui nous touche le plus.

Juste une petite parenthèse avant de parler d’environnement. Sur ce dernier point, l’accessibilité des secours, des artisans, des livreurs, je crois que la Métropole avait plus ou moins dit qu’il y aurait aussi une autorisation un peu particulière pour les faire venir.

Oui, selon des horaires définis, selon des critères de restrictions. On ne sait pas vraiment comment cela va fonctionner. C’est un peu un flou total, c’est un flou artistique. On a vu récemment la CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment, NDLR) qui s’est émue en disant “comment pouvons-nous, quand nous avons des travaux importants, rester dans la zone en dehors des zones horaires qui nous sont autorisées ?” . Ce sont de véritables enjeux de conception d’entrée.

Et puis pour le dernier point que vous évoquez, l’environnement.

L’environnement, à partir du moment où l’on rapportera les flux. Sur des itinéraires déjà sursaturés et nous limiterons en outre l’accès à la zone à des horaires limités, ce qui signifie que nous aurons des goulots d’étranglement. Et la question, c’est qu’en termes de pollution, on dépasse largement les seuils en temps normal à ces heures-là et sur ces routes, ça va être un enfer. A priori, nous n’avons pas les chiffres et c’est justement ce que nous demandons depuis un an et nous ne les avons toujours pas. C’est à dire que sur chaque projet c’est obligatoire lorsqu’il y a un grand projet qui va perturber les écosystèmes des mécanismes existants. Nous devons voir quel impact cela aura. Nous voulons être sûrs que les choses vont dans le bon sens, dans le sens de la santé, dans le sens de l’écologie, dans toutes ces choses qui sont très importantes pour les habitants et les usagers.

Un recours en justice contre le projet de piétonisation de la Presqu’île lyonnaise a été déposé en mai 2023 devant le tribunal administratif par Mélanie Hamon, votre avocate. Le tribunal administratif, contacté par Lyon Capitale, nous a répondu en mars dernier : «le délai pour cette affaire n’est pas plus long que pour toute autre. Les décisions de justice arrivent souvent 12 à 18 mois après le renvoi« . Donc logiquement, cela devrait arriver.

Nous ne critiquons donc pas le retard de la juridiction mais le temps de réponse de la Métropole. Cela fait maintenant presque douze mois que nous avons déposé ce recours. Nous n’avons pas de mémoire, nous n’avons rien. C’est donc excessivement long. Et c’est étonnant. Pour quoi ? Parce que si nous avions quelque chose à produire, nous l’aurions produit et avions le temps de le faire.

Comment expliquez-vous qu’il ne soit pas clair que les services de la Métropole de Lyon n’aient pas réalisé ces études d’impact ?

Nous avançons deux hypothèses : la première hypothèse est que les études n’ont pas été réalisées ou sont en cours. Dans ce cas, la question du caractère raisonnable et de la légalité de la décision se pose toujours. Alors à ce moment-là, on attend ces résultats, on reporte et, éventuellement, on modifie le projet, ou pas. Et la deuxième hypothèse est que des études sont faites mais les résultats sont très mauvais et ils ne nous sont pas donnés. Auquel cas, il y a quand même un vrai sujet d’intérêt dans ce projet.

Avez-vous eu une réponse de Bruno Bernard ou de Grégory Doucet à votre lettre ouverte du 16 avril ?

Non, c’est un peu dramatique. C’est dire que nous avons toujours des réponses évasives, insaisissables. Récemment, ils ont refusé un débat sur BFM. C’est assez gênant en termes de liberté d’expression, de liberté d’études. On est remonté au niveau de favorite, lui avons-nous écrit. On n’a pas de réponse directe mais quelque part on imagine qu’elle s’en occupe quand même. Nous avons donc contacté Thomas Rudigoz (député Renaissance du Rhône) qui a écrit à la préfète pour lui demander de contribuer à la transparence, à la communication de ces chiffres pour, justement, rassurer tous les acteurs.

Et donc dans cette fameuse lettre ouverte, à la fin, vous dites que vous êtes déterminé à « engager toutes les actions à notre disposition pour que ce projet, s’il devait voir le jour, se réalise en toute légitimité et légalité. » Jusqu’où iras-tu?

C’est ce que nous faisons déjà au niveau de la justice. Nous réclamons justice. Après, tout est possible. Mais le fait est que nous voulons construire avec les élus. Nous voulons un dialogue. Nous sommes donc vraiment dans cette démarche d’action ensemble. Et du coup, on veut alerter les élus de tout bord en leur disant « attention il y a quand même des choses qui sont a priori peut-être mal faites ». Nous sommes prêts à discuter de beaucoup de choses. Il y a effectivement des ajustements à faire. Mais faisons-le ensemble, plutôt que chacun dans son coin, sous prétexte que cela vient d’en haut, en fait on l’impose aux habitants en disant que j’ai décidé. C’est ennuyeux

Ce sera le dernier mot de ce spectacle. Merci Antoine Nanterme d’être venu sur le plateau pendant 6 minutes chrono. Au revoir.ir.

 
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