Réquista. « La filière ovine est une petite industrie, mais elle pèse lourd », France Brebis Laitière tire la sonnette d’alarme en Aveyron

Réquista. « La filière ovine est une petite industrie, mais elle pèse lourd », France Brebis Laitière tire la sonnette d’alarme en Aveyron
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l’essentiel
Sébastien Bouyssière est le dirigeant de France Brebis Laitière (FBL), une association interprofessionnelle. Il sera présent au salon Provinlait à Réquista jusqu’à jeudi. Il porte un regard attentif sur l’ensemble du secteur, vantant tous les bienfaits d’un salon comme celui qui s’ouvre ce mercredi à Réquista.

CONTREComment se porte l’industrie ovine à l’échelle nationale ?

C’est un secteur qui est aujourd’hui impacté par la baisse du pouvoir d’achat et qui a subi les contrecoups de la guerre en Ukraine. Mais recontextualisons. C’est un petit secteur, sans être péjoratif, au regard de l’agriculture française. Mais qui pèse lourd en termes de productivité laitière, puisqu’elle est la 5ème en Europe et la 12ème au monde. Elle compte environ 8 000 éleveurs, répartis dans environ 4 000 exploitations, implantés principalement dans trois bassins : Occitanie, Pyrénées-Atlantiques et Corse. Mais on constate aussi une augmentation du nombre d’exploitations agricoles en dehors de ces trois bassins. Et la spécificité de ce secteur est sa capacité à valoriser les territoires de montagne. Le mouton est un animal qui lutte contre la désertification.

Mais qui doit avoir un coût ?

La contrepartie est le surcoût de production généré par la collecte et la transformation du lait dans ces zones. Pour répondre à cela, la filière s’est positionnée sur une production de qualité. Et on dira qu’il se nourrit de produits à forte valeur ajoutée, comme le Roquefort, l’Ossau-iraty, le brocciu, ou encore le pérail. Auxquels il faut ajouter une série de fromages traditionnels. Et ce positionnement haut de gamme a donc été impacté par la baisse du pouvoir d’achat, comme de nombreux produits de plaisir.

Mais cela reste un secteur qui semble solide sur pied…

Si l’on parle d’aval, il existe environ 90 entreprises qui sont essentielles au territoire sur lequel elles sont implantées. C’est une industrie qui fait vivre la région, avec 4 000 emplois générés, auxquels il faut ajouter tout ce qui touche à la santé, à la nutrition, etc. Et oui, c’est une filière solide avec ses appuis, qui a su préserver des pratiques qui répondre aux attentes sociétales. Mais cela n’est pas assez connu. Ces producteurs défendent des valeurs. Une charte devrait leur permettre de mieux communiquer sur ces derniers.

À Provinlait, les organisateurs évoquent le triptyque viabilité, habitabilité et adaptabilité…

L’adaptabilité est présente sous tous les aspects, qu’ils soient économiques, sociaux, sociétaux… Il existe également une notion de durabilité indispensable. Les éleveurs subissent les effets du changement climatique. Nous avons la chance dans ce secteur de disposer d’un accompagnement technique qui nous permettra d’accompagner les éleveurs dans cette adaptation. Adapter l’élevage, le fourrage, la génétique, les bâtiments, etc. Avec le Comité National du Mouton Laitier (CNBL), dans une démarche de recherche et développement, et l’institut de l’élevage notamment, nous étudions des projets leviers… Ce sont des sujets qui seront abordés lors du Spectacle Provinlait.

Tout cela peut aussi contribuer à valoriser les installations, un sujet majeur…

Nous savons que les secteurs agricoles se trouvent actuellement à un moment charnière. On sait que dans le secteur ovin, un tiers des éleveurs prendront leur retraite d’ici 10 ou 15 ans. Il existe également des besoins de transformation. C’est un secteur générateur d’emplois, avec des métiers très diversifiés et très techniques. Pour répondre à cela, plusieurs initiatives sont entreprises, le programme Inn’Ovin, les Ovinpiades qui développent l’attractivité de ce secteur. Le salon Provinlait s’inscrit également dans cette stratégie. A terme, le secteur aura besoin de mains passionnées !

Et à long terme, comment voyez-vous l’évolution du secteur ?

À long terme, nous nous dirigeons vers une tendance à la hausse des collections. Après les hauts et les bas, il recommencera à croître. Ce qui est très positif. Et un salon comme celui de Provinlait, organisé par les producteurs, qui est le seul de la filière lait de brebis en France, et qui est organisé en alternance avec Tech’ovin à Bellac, offre des opportunités et laisse aussi le temps des échanges nécessaires. au secteur pour son développement.

 
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