en 1990, décès de Jean Larrieu, ancien maire de Mont-de-Marsan

Son entourage savait que, depuis plusieurs semaines, Jean Larrieu, 104 ans depuis novembre 1989, s’affaiblissait. Il est décédé à la maison de retraite de Mont-de-Marsan où il avait pris sa retraite il y a quelques mois. On ne verra plus dans les manifestations publiques le visage de ce très vieil homme qui inspirait le respect et l’admiration de tous par sa longévité exceptionnelle. Ce qui lui permettait, jusqu’à récemment, de ne pas refuser le petit armagnac qui termine un bon repas et son légendaire cigare qu’il allumait avec délectation. On ne le verra plus tirer les manches de tous les « jeunes » qui l’entouraient et envers lesquels il avait une réelle affection, pour venir leur souffler à l’oreille une réflexion ou une plaisanterie témoignant de sa remarquable lucidité.

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Né à Aire-sur-l’Adour en 1885 dans une famille modeste mais très marquée, dans ces années de consolidation du régime, par la défense de la république au point d’avoir valu à son père le surnom de Gambetta.

Jean Larrieu est successivement apprenti charcutier à Mont-de-Marsan, puis à Paris, avant de revenir dans la capitale landaise où il se marie et monte une charcuterie située rue Gambetta, où se trouve aujourd’hui un pressing.

Gravement blessé dans les premiers mois du conflit mondial de 1914-1918, il fut trépané et amputé d’une jambe.


Jean Larrieu comme maire de Mont-de-Marsan en 1938, aux arènes du Plumaçon aux côtés d’Andrée Dupeyron et du député Deyries.

Reproduction du livre « Cent ans de Plumaçon »

C’est comme conseiller municipal, élu sur la liste de Maxime Faget, qu’il entre, à la fin des années 1920, au conseil municipal de Mont-de-Marsan, dont il devient maire suite à la démission de sa tête de liste en 1932. Un fauteuil de premier magistrat de la commune que ce socialiste radical conservera jusqu’en 1944, sans chercher à briguer un autre mandat. Resté maire sous le régime de Vichy, c’est-à-dire ayant en charge l’administration d’une ville occupée, il cesse par la suite toute activité élective. Le temps a effacé les blessures et a rendu justice à cet homme avec une gentillesse qui n’avait d’égale que sa générosité, mais il a gardé tout au long de sa vie une certaine amertume envers ceux qui avaient eu des griefs contre lui. ‘étant resté à la barre pendant les années sombres.

Les mandats municipaux de Jean Larrieu furent marqués par de multiples réalisations capitales. De nombreux Montois de la jeune génération, voire un peu plus âgés, s’inclineront devant la mémoire d’un homme qui a défié le temps. Mais au risque de faire passer son action publique au second plan. La construction de l’hôpital de Layné en 1939 fut sans doute l’œuvre la plus significative de sa direction, qui comprenait aussi notamment les écoles de quartier de Bourg neuf et de Saint-Jean-d’Août, le réseau d’égouts, la création de l’aérodrome aux côtés d’Henry Farbos et , bien sûr, l’agrandissement des arènes du Plumaçon, dont la capacité est passée de 2 800 à 7 800 places. Il avait notamment une grande passion pour le spectacle de la course landaise. cet homme qui savait recevoir volontiers et très bien, a vécu un hommage vibrant et grandiose de la part de sa commune le jour de son 100ème anniversaire, le 17 novembre 1985. Une journée organisée par la commune et le Comité des Fêtes qui a laissé un magnifique souvenir à ceux qui ont été témoins et au cours de laquelle Jean Larrieu a eu le plaisir de dévoiler la plaque sur le boulevard qui porte son nom, entre l’avenue Eloi-Ducom où il habitait et le boulevard d’Allingsas.


Le jour où l’on a célébré le centenaire de Jean Larrieu, le 17 novembre 1985, aux côtés de sa fille Marinette Begué.

Archives du Sud-Ouest

Jean Larrieu était titulaire de la médaille militaire, croix de guerre 1914-1918, officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’Ordre national du Mérite, officier des Palmes académiques. Il a également été notamment président d’honneur du Comité des Fêtes et de l’UFAC (Union Fédérale des Anciens Combattants).


Jean Larrieu, ancien maire de Mont-de-Marsan et ses multiples décorations.

Archives du Sud-Ouest

 
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