Il faut croire que tous les demi-siècles, des promoteurs se chargent de modifier profondément une place qui fut autrefois un symbole de Bruxelles qui avait enterré son fleuve et bordé ses boulevards de merveilles architecturales au style éclectique.
Face à cette avalanche de chantiers, nous sommes optimistes que le centre-ville va rapidement faire peau neuve. Pessimiste, on retiendra surtout les démolitions opérées depuis la dernière fois où nous avons évoqué le Pentagone en Le Libreet pas vraiment de reconstructions ou de rénovations.
« Work in progress » est affiché à l’entrée de l’ancien centre administratif de la Ville, dont il ne reste presque que le gros œuvre et quelques commerces au rez-de-chaussée. C’est là que se tiendra le Citizen, porté notamment par Immobel ainsi que Whitewood et DW Partners.
Au niveau des routes, on sent une amélioration ; les klinkers finissent de paver le pourtour du Palais de la Bourse, ainsi que la rue des Halles et la place Sainte-Catherine. Pour flâner et observer l’avancée des chantiers, ce sera idéal.
La promenade piétonne, par cette froide mais lumineuse journée de printemps, devient une promenade agréable où les arbres commencent à ressembler à autre chose qu’à des genêts affamés. Il est toujours agréable de retrouver des adresses intemporelles sur le boulevard Anspach comme Rugantino ou de découvrir de nouvelles pépites aux saveurs nouvelles comme le Kelurah indonésien, rue Van Praet.
A l’angle de la Place de la Bourse, là où Actiris a été construit, Le Dôme abritera, normalement en 2025, un aire de restauration Italienne de 3 500 m2. « Eataly », déjà présent à Londres et Paris notamment, promet une expérience gastronomique au rez-de-chaussée et au premier étage, mêlant épicerie italienne, restaurants, cafés et même un centre de formation. Quant à l’enseigne du Lion, elle devrait également être de retour, dans le quart nord-est du nouveau bâtiment.
La Métropole renaît et signe un retour en force pour les hôtels cinq étoiles à Bruxelles : « La capitale belge devient une destination tendance »
Autre bonne nouvelle très récente, la mythique Métropole devrait retrouver de son éclat, ayant obtenu son permis d’urbanisme ce mardi. Ce ne serait pas un luxe tant la place de Brouckère revêt aujourd’hui un caractère de bout du monde, du moins pour sa façade ouest où ne subsistent que les peaux des vieux bâtiments éclectiques, et l’UGC De Brouckère, planté comme une île, tout le reste du bloc ayant disparu.
Le projet Brouck’R, porté par Immobel, s’étend sur 37.000 m2 et devrait être achevé en 2026. Conçu par les architectes A2RC Architects et Henning Larsen, il propose 176 appartements, 129 chambres étudiants, 10.700 m² de bureaux et 3.365 m² de commerces.
mouette« Le centre attire les jeunes mais ils y louent. L’âge moyen des acheteurs est de 40,8 ans, ce qui est vieux.
Immobel derrière de nombreux chantiers
En octobre 2023, Inter-Environnement Bruxelles (IEB) a déposé un recours en annulation contre ce projet qualifié de façadeisme, un recours cependant non suspensif, les travaux pouvant avoir lieu et le projet à construire et à commercialiser, malgré l’insécurité juridique. qui plane.
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On évitera ici de parler d’un autre mastodonte porté par Immobel, à proximité de l’ancienne Cité administrative de l’Etat, rue de Ligne : le projet Panorama. Les recours de l’IEB et des riverains se sont multipliés.
En revanche, Immobel a en effet entamé la démolition de l’ancien immeuble Belgacom en vue d’ériger le projet Lebeau, un complexe mixte regroupant bureaux, commerces et logements en contrebas du Grand Sablon, de la rue Lebeau, de la rue de la Paille et de la rue de Ruysbroek. , sur 36 000 m2.
Jeunes locataires mais acheteurs plus âgés
Et avec tout cela, on oublierait presque que le centre de Bruxelles a retrouvé une forte attractivité auprès des jeunes qui y louent de nombreux appartements. En revanche, pour l’achat de biens, comme nous l’explique la notaire Katrin Roggeman, également présidente de la fédération des notaires, Fednot, « L’âge moyen des acheteurs à Bruxelles est de 40,8 ans, ce qui estelle explique. Ce que je constate aussi, c’est que le pouvoir d’attraction de Bruxelles fonctionne aussi bien auprès des Bruxellois que des Wallons, des Flamands ou des étrangers. On ne peut vraiment pas identifier un profil type.
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Et M. Roggeman donne des chiffres sur la répartition des biens acquis dans le centre-ville. « Sur l’ensemble des ventes d’appartements, le neuf ne représente que 3,5 %continue-t-elle. Au premier trimestre 2024, le prix moyen d’un appartement à Bruxelles était de 302.000 euros, contre 280.000 euros sur la même période en 2023 ; quant à celui d’une maison, il est de 480 000 euros, contre 485 000 euros un an plus tôt. Sur cinq ans, la hausse de l’immobilier à Bruxelles Centre est cependant plus prononcée : + 18,7% pour les maisons, + 17,1% pour les appartements.
Me Roggeman constate encore une gentrification de certains quartiers, notamment côté Canal mais aussi à proximité de la cathédrale. « Toutefois, de nombreux développements ralentissent en raison de la hausse des taux d’intérêt hypothécaires et du coût des matériaux de construction. De nombreux chantiers voient leur démarrage reporté.»
Les chantiers sont décidément endémiques à Bruxelles. Certains, parfois, font disparaître les symboles de la bruxelloisation. Si tel est le cas, vive les chantiers…
