Une campagne d’affichage menée ce matin notamment à Bruxelles et accusant le MR de flirter avec l’extrême droite ou les accusations des socialistes relatives aux réactions du MR sur le projet PS de pouvoir passer son permis de conduire en huit langues a fait ressortir le président du MR bruxellois sur ses gonds. David Leisterh cible directement le PS et le PTB, deux partis qu’il estime liés dans une «dangereuse coalition de gauche ».
Cette influence du PTB dans le positionnement des partis de gauche se ressent encore plus lors de la campagne électorale, notamment à travers certaines positions communautaires ou religieuses. “Le PS laisse trop la religion dicter une série de mesures et de propositions. Nous nous battons depuis des siècles pour retirer les crucifix des espaces publics mais nous sentons que la religion revient par la fenêtre. »» pousse encore Leisterh, qui déplore que le PTB et le PS orientent la campagne sur des questions identitaires et communautaires plutôt que d’évoquer les véritables préoccupations des Bruxellois.
« Le loup du PTB est au bercail »
“Les débats religieux et identitaires occupent plus de 50% de nos débats alors que le vrai problème à Bruxelles est de réduire la précarité, d’augmenter le taux d’emploi, etc.” Le président du MR bruxellois dit le constater quotidiennement sur le terrain. “Nos candidats musulmans ou ceux d’origine maghrébine souffrent. Plusieurs d’entre eux se sont retirés de notre liste. Ils m’expliquent que la pression est trop forte par rapport à leur communauté. Leurs familles sont harcelées, eux-mêmes sont harcelés. Ils se font tirer dessus simplement parce qu’ils sont au MR. Le PTB et le PS trollent les groupes WhatsApp, les débats dans les quartiers, accusant le MR d’être d’extrême droite, d’être pro-israélien, etc. Ce harcèlement vient du PTB et est relayé par le PS.»
« Si le MR continue d’avoir un discours proche de l’extrême droite, ça va être compliqué de gouverner avec eux »
Le Boitsfortois invite les laïcs du PS à se faire entendre. “En mettant constamment l’accent sur la communauté, la religion ou l’identité, le PS veut avant tout cacher son bilan désastreux à Bruxelles. Nous soulignons leur bilan depuis 20 ans sans le MR. Ils tentent de le cacher en utilisant les conflits internationaux ou en nous accusant d’être d’extrême droite. Notre liste n’a jamais été aussi diversifiée. Leurs arguments ne tiennent pas. Bruxelles, c’est une belle diversité dont une grande majorité a longtemps été trompée par la gauche sur les valeurs du travail ou du mérite. Penser que les points perdus dans les sondages sont rattrapés par les points Godwin est symptomatique de leur errance idéologique. Il fut un temps où la gauche ne s’intéressait qu’à une seule couleur : celle de votre col, bleu ou blanc. Ils ont perdu les travailleurs et veulent aujourd’hui créer un communautarisme.»
La dérive identitaire du PS bruxellois est directement liée à leurs mauvais résultats dans les sondages, analyse David Leisterh : «le PTB dicte aux partis de gauche – PS mais aussi Ecolo – ce qu’ils doivent ou ne doivent pas faire. En réalité, le loup du PTB est déjà dans le giron, en grande partie à cause de la faiblesse des partis de gauche. Les Bruxellois doivent comprendre que tout parti qui forme un gouvernement avec le PS verra sa boussole de facto orientée vers celle du PTB. Même si l’extrême gauche n’est pas à la table, elle dicte le tempo du PS.»
« Les électeurs préféreront toujours l’original à la copie »
Quelques exemples ? “Ils sont légion. Le conflit autour du décret Paysage n’est qu’une manœuvre du PTB. Le revirement du PS sur la zone à faibles émissions (Lez), c’est le PTB qui l’a martelé dans les quartiers populaires, le revirement du PS par rapport à Good Move ou Smart Move, c’est aussi parce que le PTB a fait pression sur les quartiers », s’interroge David Leisterh, rappelant que ces trois projets figuraient dans la déclaration de politique générale du gouvernement bruxellois en début de législature. “Sur le Code du bien-être animal, même si le PS assume sa position, aucun compromis ne sera possible tant que le PTB continuera d’influencer le gouvernement bruxellois mais aussi les présidents des partis.»
David Leisterh invite Ecolo et surtout PS à rester fermes sur leurs valeurs. «Il faut que ces partis de gauche comprennent que ce n’est pas en copiant l’original qu’ils redoreront leur image, qu’ils remonteront dans les sondages. Les électeurs préféreront toujours l’original à la copie.
