Visite du pape François en Belgique : ces coûts inquiétants

Visite du pape François en Belgique : ces coûts inquiétants
Visite du pape François en Belgique : ces coûts inquiétants

Trois millions d’euros pour la visite attendue et controversée du Pape. Trois cents millions pour le financement de l’Église catholique en Belgique. Ces montants posent question, alors que le nombre de praticiens diminue.

L’avion du pape François atterrit à Melsbroek ce jeudi. Sa visite dans notre pays suscite une grande attente dans les milieux catholiques, mais génère également une série de controverses portant sur la position de l’Église sur les scandales sexuels en son sein, sa capacité à se moderniser ou… les sommes financières dont elle profite.

Le coût de ce circuit de quatre jours s’élèverait à trois millions d’eurosfinancé en partie par l’Etat et les Affaires étrangères, mais aussi par un appel aux dons et par l’UCLouvain et la KULeuven pour les festivités de leur 600e anniversaire.

Une messe controversée

L’investissement le plus controversé concerne la messe en plein air au stade Roi Baudouindont la tenue agace les laïcs. Il vient aussi comme chef de l’Etat, et il y a tout ce qui est mis en place à ce titre», a justifié Luc Terlinden, Primat de l’Église de Belgique, sur le plateau de RTL, mercredi soir. Ce n’est pas un coût si différent des autres visites de chefs d’État.»

Le coût de la sécurité, en particulier, est important. « Le niveau de sécurité et les nouveaux risques sont très élevés, cela nécessite un investissement important, y compris pour l’Église pour la messe au Stade ou pour les images qui seront diffusées gratuitement dans le monde entier », précise le Primat. Les fidèles supporteront également ce coût. Les syndicats de police soulignent ce coût et l’importance du système : “Surveillance par drones, tireurs embusqués sur les toits, tout est prévu pour empêcher qu’un fou ne veuille s’en prendre à la venue du Pape.”

Location du stade Roi Baudouinoù cette messe avec 35 000 personnes doit être organisée ce dimanche 29 septembre, doit tourner entre 150 et 200 000 euros, précisé Le Libre. Le pape participera à une réunion à l’Aula Magna de Louvain-La-Neuve, “afin de discuter de questions sociétales importantes”.

La place de l’Église en question

Plus largement, le financement de l’Église est remis en question. Dans son numéro spécial, mercredi soir, RTL a fait une analyse froide et critique des sommes débloquées par l’État au prorata du nombre de pratiquants. Pas moins de 300 millions d’euros sont investis chaque année dans ce culte, l’équivalent du budget d’une commune comme Schaerbeek.

Cela ne compte pas le patrimoine de l’Église, accumulé au fil du temps et financé en partie par des dons, mais aussi avec le soutien du public. « Dès sa création, la Belgique était majoritairement catholique », se souvient un Balayage de la RTBF. Le dernier recensement, qui date de 1846, comptait plus de 99 % de croyants. Cela signifie que de nombreuses églises ont été construites sur le territoire belge.» Historiquement, le financement des cultes est garanti, y compris le financement des prêtres, contrairement à un pays laïc comme la France.

La RTBF précise en outre que selon une enquête de l’Université catholique de Louvain-la-Neuve (Uclouvain et la Katholieke Universiteit Leuven (KUL), «50% des Belges se déclarent encore catholiques, mais seulement 5% d’entre eux vont encore à la messe dominicale».

Les sommes récoltées servent également à entretenir un patrimoine en partie classé, expliquent des responsables catholiques. Globalement, les ressources reçues diminuent et certaines congrégations ont du mal à joindre les deux bouts. Parmi les détracteurs, certains critiquent le fait que les critères d’octroi de ce financement soient dépassés.

Cela dit, la laïcité organisée est désormais financée elle aussi, à un niveau bien inférieur. Appels à d’autres critères de financement ne sont pas toujours désintéressés.

 
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