Le français rejeté au Québec même

Le français rejeté au Québec même
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C’est apparemment le mystère du moment : comment se fait-il que les élèves des écoles francophones préfèrent parler anglais entre eux, au point même de traiter souvent la langue française comme une langue qui leur est imposée de l’extérieur ?

Alors on se gratte la tête, à la recherche d’explications compliquées.

On blâme la révolution numérique, la mondialisation, la pop culture anglophone.

Ces facteurs contribuent évidemment à la situation.

Mais nous ne les évoquons énergiquement que parce que nous refusons d’affronter la réalité, qui heurte le politiquement correct.

  • Écoutez la rencontre Mathieu Bock-Côté et Richard Martineau via QUB :
Immigration

Je parle évidemment de la crise provoquée par l’immigration de masse.

Et je ne parle pas, à la manière de Bernard Drainville, de la crise provoquée par les vagues de demandeurs d’asile ces dernières années, pas plus que de la seule question de l’immigration temporaire.

Je parle des seuils d’immigration qui sont imposés aux Québécois depuis le début des années 2000.

Nous sommes confrontés à une dérive de 30 ans dont nous récoltons les fruits. Cela était visible depuis longtemps.

On le voit à Montréal, à Laval, à Vaudreuil, on le verra ailleurs demain.

Lorsqu’on se retrouve dans une classe où il y a une majorité d’enfants ou d’adolescents issus de l’immigration, que dans cette classe les Québécois francophones ne sont qu’une minorité, qu’ils ne sont pas absents, que leur seul représentant est souvent l’enseignant, on crée le conditions d’un effondrement du français.

Car pour ces jeunes, le français n’est pas une langue d’identité, mais une langue de communication.

Ils pourraient l’embrasser si elle était utile. Mais dans la société du bonjour, qui a fait du français une langue facultative, ce n’est pas le cas. Le français devient la langue des perdants.

Elle se présente alors comme une contrainte, profondément indésirable, un langage enduré, au mieux toléré. Mais toléré, il ne l’est plus. Car les relations entre les groupes humains, quoi qu’en disent les candides, sont avant tout des rapports de force.

Et les Québécois francophones sont désormais en position de faiblesse. La vision du Québec héritée du temps de leur affirmation collective est désormais perçue avec hostilité.

Dans leur prétention de former la culture de convergence de la société québécoise, ils sont contestés, d’autant plus que l’échec de l’indépendance a affaibli les fondements politiques de cette culture. On leur dit même parfois qu’ils n’ont pas le droit d’imposer leur identité comme norme collective, car ils ont eux-mêmes volé leur pays aux Amérindiens.

On entend souvent cette aberration historique.

Mépris

L’intégration culturelle est devenue impossible.

On se souvient de l’article de Jean-François Lisée consacré à ce qu’il appelait l’identité anti-québécoise présente dans les écoles montréalaises. Il s’agit en fait d’un racisme anti-québécois, encouragé par le multiculturalisme canadien.

Évidemment, cette dynamique crée une tendance sociologique, et on retrouve de plus en plus de Québécois francophones qui s’assimilent à cette nouvelle culture. Il s’agit d’une intégration inversée.

Nous appelons cela un peuple mourant. Et peut-être même, qui se laisse mourir.

 
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