Un contrat de 637,5 millions de dollars a-t-il été attribué illégalement ? – .

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Une entreprise québécoise accuse le CHU Sainte-Justine et le gouvernement du Québec d’avoir octroyé illégalement un énorme contrat de 637,5 millions de dollars pour moderniser le réseau de la santé. Elle demande aux tribunaux d’annuler l’accord.

Dans le cadre du Dossier de santé numérique, le gouvernement du Québec cherche à remplacer tous les systèmes informatiques de gestion utilisés pour l’interprétation de l’imagerie diagnostique au Québec.

Le CHU Sainte-Justine a été mandaté par le gouvernement pour gérer l’appel d’offres et vient de signer un contrat de 12 ans avec Sectra Canada d’une valeur de 637,5 millions de dollars, avant taxes.

Il s’agit du plus gros contrat de l’histoire du Québec en matière d’imagerie médicale. L’acquisition de cette technologie de stockage est l’une des pièces maîtresses de la réforme informatique du ministre québécois de la Santé, Christian Dubé.

L’entreprise québécoise Christie Innomed avait soumis une offre qui aurait coûté 200 millions de dollars de moins aux contribuables québécois, indiquent les documents consultés par notre Bureau parlementaire.

Elle vient de déposer une requête introductive d’instance afin que le tribunal ordonne au ministère de la Santé de ne pas exécuter le contrat conclu avec la firme britannique Sectra Canada.

Selon nos informations, une plainte a également été déposée auprès de l’Autorité des marchés publics (AMP). Par ailleurs, les résultats de l’appel d’offres n’ont toujours pas été rendus publics.

Le gouvernement a temporairement suspendu le processus d’appel d’offres, en attendant la décision du tribunal.

Des doutes soulevés

Selon des documents déposés au tribunal, une actuelle conseillère de Sectra Canada, Édith Laflamme, aurait auparavant joué un rôle auprès du ministère dans la préparation de l’appel d’offres. Il est précisé que Mmoi Laflamme a participé à une réunion d’information concernant l’appel d’offres, sur Microsoft Teams, en avril 2023, à titre de consultant pour le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (MCQ).

Selon la preuve déposée, Mmoi Laflamme a indiqué sur LinkedIn qu’elle a travaillé au ministère de la Santé et des Services sociaux jusqu’en mars 2023 et qu’elle a commencé à travailler comme conseillère en gestion du changement chez Sectra en avril 2023.

Christie Innomed, un cabinet de Saint-Eustache, allègue qu’il s’agit des employés du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, dont Mmoi Laflamme, qui a donné le plus d’informations aux soumissionnaires. Pour cette raison, l’offre de Sectra aurait dû être rejetée, affirme Christie.

Par ailleurs, elle souligne que Sectra ne détient pas de licence AMP, ce qui devrait être le cas en raison du contrat de service inclus dans l’appel d’offres.

La proposition de Christie’s n’a pas été retenue, car le CHU affirme qu’elle ne répondait pas à 11 exigences techniques sur les 350 demandées. L’entreprise prétend que Sainte-Justine n’avait pas les outils nécessaires pour décider de ces exigences sans avoir démontré, lors d’une démonstration, que le système qu’elle propose fonctionne.

Le CHU se défend

Dans une lettre envoyée à Christie Innomed, incluse au dossier soumis au tribunal, le CHU Sainte-Justice se défend.

Il plaide que Mmoi Laflamme n’a pas été impliqué dans le processus d’appel d’offres. “Il est donc inexact de prétendre que Sectra bénéficiait d’un avantage sur ses concurrents”, fait valoir Daniel Tougas, chargé de l’application des règles contractuelles, selon la lettre jointe aux documents demandés.

Ensuite, Sainte-Justine soutient également que l’entreprise n’avait pas besoin d’obtenir une autorisation de l’AMP, car la prestation de service est « accessoire », précise l’institution. Le CHU affirme également que son analyse de conformité est réalisée de manière rigoureuse.

Les trois choses que l’entreprise reproche au gouvernement et au CHU Sainte-Justine :

  • Un conflit d’intérêt: une employée de l’entreprise Sectra, qui a remporté le contrat, aurait travaillé sur l’appel d’offres alors qu’elle était à l’emploi du réseau de la santé.
  • Un manque d’autorisation: la société Sectra ne détient pas d’agrément de l’Autorité des marchés publics (AMP), même si la loi l’exige pour les contrats de plus d’un million de dollars contenant une offre de service.
  • Un processus décisionnel erroné: le CHU Sainte-Justine aurait rejeté arbitrairement et subjectivement la proposition de Christie’s (soumissionnaire québécois), qui coûtait pourtant 200 millions de moins.

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