«Je n’ai pas tué», assure l’homme soupçonné d’être l’auteur d’une fusillade mortelle en Dordogne

«Je n’ai pas tué», assure l’homme soupçonné d’être l’auteur d’une fusillade mortelle en Dordogne
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jeIl est 20 heures, mardi 23 avril, lorsque Patrick arrive devant le juge des libertés et de la détention (JLD), au tribunal d’instance de Périgueux (Dordogne). Ce membre de la communauté des Voyageurs a 38 ans, avec un visage émacié et surtout un énorme pansement sur la main. Son pouce a été coupé par un coup de sabre. Est-il la simple victime d’un attentat qui lui a valu trente jours d’incapacité totale de travail (ITT), ou l’auteur d’un coup de feu mortel ? Ou peut-être les deux ?

En tout cas, il a été mis en examen pour meurtre. La justice le soupçonne d’avoir tué avec une arme à feu CR (comme le qualifie l’accusation), un membre d’une autre communauté de 64 ans. C’était dans la nuit du dimanche 21 avril au lundi 22 avril, à l’accueil des Gens du voyage de Ribérac, où réside Patrick.

“J’ai appelé à l’aide”

A l’audience, il s’est exprimé avec véhémence : “Je n’ai pas tué cette personne”, a-t-il assuré au JDL. Ils l’ont laissé comme un chien. Je ne suis pas une balance mais ce sont des chiens. J’ai appelé à l’aide. »

Juste avant ces débats, Me Jean-Baptiste Bordas, avocat du suspect, confiait à « Sud Ouest » sa ligne de défense : « Mon client n’est accusé que par les agresseurs. Car il s’agit d’un assaut armé nocturne de cinq personnes déterminées à en découdre. »


Jean-Baptiste Bordas défend Patrick, mis en examen pour meurtre.

Archives SO

Selon lui, la victime retrouvée morte par les gendarmes serait donc un « agresseur », venu au camp pour un motif futile : Patrick était allé, dimanche, faire pression sur la communauté CR pour une simple dette de 20 des euros et un vol de portable ; alors CR et ses amis seraient venus dans la caravane de Patrick pour s’expliquer.

« Si ce sont les autres qui sont venus chez lui, mon client ne peut pas avoir prémédité une fusillade »

Selon l’avocat de ce dernier, la qualification d’assassinat (meurtre avec préméditation) retenue par le parquet n’aurait aucune justification : « Si ce sont les autres qui sont venus chez lui, mon client ne peut pas avoir prémédité une fusillade. Et il n’est de toute façon pas l’auteur du tir mortel. »

Ensuite, l’arme du crime est toujours portée disparue. Me Bordas rappelle que si les enquêteurs ont retrouvé un fusil appartenant à son client, c’est parce qu’ils lui ont demandé s’il en possédait un. Il a répondu qu’il était chez sa fille. C’est là que la police l’a trouvé. Mais ce ne serait pas l’arme utilisée contre CR

En prison à Angoulême

En attendant, il faut décider du sort de Patrick. Son bilan, ponctué de 17 condamnations, fait état de violences. Cette dernière visait sa compagne. Son problème d’alcool revient souvent. Depuis un peu plus de trois mois, il était libéré de prison en semi-libération, sur avis d’un juge de l’application des peines.

Après quelques minutes de réflexion, le JLD a tranché : le trentenaire a été envoyé en détention provisoire à Angoulême. La principale raison invoquée par la justice est la volonté de le protéger d’éventuelles représailles.

GF, un homme de 44 ans qui accompagnait le défunt sexagénaire, est également passé devant le JLD. Après sa mise en examen pour violences volontaires, il a été placé en détention provisoire à Périgueux. Son casier judiciaire fait état de 20 condamnations, dont six pour violences. Sa version : « On a frappé [à la porte de la caravane de Patrick] et le tournage a commencé. Rien n’était prévu. »

 
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