Chaque matin, Nicolas Turon rend hommage à son département avec un texte drôle, tendre et complice, en forme de déclaration d’amour à la Moselle. Il choisit un emblème appartenant à l’histoire ou à l’actualité et le traite de manière décalée.
Petit point météo : au matin du lundi 8 février 2021, le soleil messin reste timide, caché derrière les nuages. Un vent de sud-ouest traîne doucement sa paresse dans le sillon mosellan. Une vague de froid est annoncée dans l’après-midi, éventuellement accompagnée de chutes de neige… Rien que de très normal pour un mois de février. Cependant, Cattenom n’est en aucun cas prête à ce qui l’attend.
Car dans la nuit du 8 au 9 février, la neige est bel et bien tombée en abondance, mais UNIQUEMENT sur Cattenom ! A quelques kilomètres de là, la campagne reste verte ; la frontière entre l’herbe et la neige dessine l’étrange diamètre d’un inquiétant cercle des Bermudes. Rassemblant des habitants interdits, le petit matin a des allures de science-fiction, ou d’absurdité, située quelque part entre Une journée sans fin Et Le lendemain : à l’image du personnage de dessin animé malchanceux qui est constamment suivi par un nuage qui pleut sur lui, Cattenom est recouvert de plusieurs dizaines de centimètres de poudreuse… Les routes sont impraticables, les transports sont perturbés, les terrains de jeux sont gelés. A l’entrée de la commune, des files de poids lourds immobilisés par les intempéries se forment. Au club de tennis, une bâche s’est effondrée sous le poids de la bouffée.
Alors qu’arrive-t-il à la Moselle Springfield ?…
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