Coincée dans des conteneurs dans le port de Marseille, la pâte à tartiner El Mordjene est devenue l'obsession de nombreux Marseillais. Interdite en Europe depuis le 13 septembre, le produit pourrait bientôt être en pénurie.
Après avoir rencontré un immense succès, notamment sur les réseaux sociaux, la pâte à tartiner El Mordjene est quasiment introuvable. Depuis vendredi 13 septembre, le produit est officiellement interdit en Europe et les conteneurs de marchandises sont désormais bloqués par les douanes au port de Marseille.
Résultat : les pots de pâte à tartiner qu'ils contiennent ne peuvent pas être placés dans les rayons. « C'est dommage qu'ils l'aient bloqué au port de Marseille et j'aimerais savoir pourquoi. Qu'est-ce qui ne va pas, sont-ils jaloux du Nutella ? Oui, ils risquent de se faire tabasser », s'indigne Babby sur BFM Marseille.
« Je ne le trouve nulle part », confie Nadia, qui n'a pas perdu espoir de trouver un magasin qui aurait encore du stock.
D'autres, comme Laura, n'hésitent pas à se lancer dans une quête en visitant plusieurs établissements dans l'espoir de mettre la main sur cette pâte à tartiner.
« Je le cherchais depuis un moment. Je suis montée à la Canebière, j'ai regardé dans deux magasins, il n'y est plus. J'ai demandé à une vendeuse qui m'a dit qu'elle les avait commandés, mais que les palettes étaient retournées, donc ils ne peuvent pas en avoir », raconte Laura.
Une menace pour le marché européen ?
En raison de la présence de lait en poudre dans les composants de la pâte à tartiner El Mordjene, le produit ne répond pas aux normes européennes. De ce fait, certains n'hésitent pas à le ramener directement d'Algérie.
« Il y a des collègues qui viennent du pays et qui les ramènent en cachette dans des valises pour les vendre ici. On a essayé de les ramener comme ça, dans des voitures », confie Zakaria.
Selon l'Organisation algérienne de protection du consommateur (Apoce), ce produit ferait fuir la concurrence.
« Le vrai problème, c’est le lobbying. Il est inquiétant qu’un autre produit étranger, qui est aussi algérien, prenne des parts de marché à un autre produit européen », explique Hadj Bekkouche Habib Merouane, responsable des relations publiques à l’Apoce.
En attendant, la pénurie de cette pâte à tartiner se fait sentir dans les rayons des magasins. Vendue auparavant entre 6 et 7 euros, un pot de 700 grammes se vend désormais à plus de 15 euros.
Anne Bouaziz with Mélanie Hennebique
