Ils sont sur le pied de guerre. Dans les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence, les arboriculteurs ont passé ces dernières nuits en alerte pour protéger leurs plantations du gel, revenu avec l’effondrement des températures. Pour leurs fermes, « Avril est crucial », se souvient Nicolas Richier, du domaine haut-alpin de Pradelle, qui cultive des pommes, des poires et des pêches, et qui occupe le siège de président du groupement des producteurs de fruits des Hautes-Alpes. Entretien.
Comment se sont passés ces derniers jours ?
Nous en sommes désormais à cinq nuits de surveillance, dont trois incluent le démarrage des systèmes de protection des cultures arboricoles : bougies et arrosage. Les bougies sont de petits radiateurs au pied des arbres, qui brûlent comme des mini-braseros, avec de la cire.
Il est très cher, il est donc principalement utilisé sur les pêchers qui tolèrent mal l’arrosage. Pour cette deuxième solution, il s’agit de pomper de l’eau dans des points prévus, soit dans le canal EDF, soit dans la Durance. Les arbres sont aspergés d’eau : cela provoque plusieurs processus. La transformation de l’eau en glace va générer des calories qui réchauffent le fruit.
En même temps, cela crée un film de glace qui entoure le fruit et l’empêche de descendre en dessous de zéro degré. Le gros défi de cette technique est d’avoir de l’eau en quantité et en continu, et ce jusque tard le matin. Parce que si on s’arrête, tout se fige. C’est le mouvement de l’eau qui évite les catastrophes. Il s’agit donc d’une consommation d’eau importante.
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