Le trafic sera fortement perturbé ce jeudi en raison d’une grève des contrôleurs aériens dans toute la France, selon les prévisions publiées ce mardi soir.
Ainsi, 75 % des vols à Orly et 65 % à Roissy-Charles de Gaulle seront annulés ce jeudi, annonce la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) à BFMTV, une information que nous pouvons confirmer. Plus largement, à l’échelle nationale, en moyenne 60 % des vols ne seront pas opérés sur tous les aéroports français. Dans le détail, 65 % des vols à Marseille sont concernés, 60 % à Toulouse et 70 % à Nice.
Le mouvement sera “très fortement suivi”, avait déjà prévenu mardi le président de la principale organisation regroupant les compagnies de transport aérien, Pascal de Izaguirre, qui s’attend à un nombre “considérable” d’annulations de vols en pleine vacances scolaires de printemps. . sur une partie du pays.
« De très gros retards »
Outre les annulations, il faut s’attendre à de “très gros retards”, a déclaré à l’AFP un secrétaire national du Syndicat national des contrôleurs aériens (SNCTA, majoritaire) sous couvert d’anonymat. Parallèlement, le SNCTA a également déposé un préavis de grève des contrôleurs aériens du pont de l’Ascension, les 9, 10 et 11 mai.
Tous les syndicats appellent à la grève après l’échec des négociations sur les mesures visant à soutenir une refonte du contrôle aérien en France. La réforme vise à « augmenter la productivité », selon un responsable du SNCTA. Le syndicat souhaite « accompagner cette recherche de performance » via des augmentations de salaires qui les rapprocheraient des « normes sociales européennes », selon la même Source.
Selon le syndicat, ces augmentations de salaire seraient indolores pour le contribuable français car elles sont entièrement financées par les compagnies aériennes qui versent une redevance à la DGAC. Un argument battu par le patron de la Fnam, qui est également PDG de Corsair.
Champion de France des grèves
Ce surcoût « serait in fine répercuté sur le passager », a expliqué Pascal de Izaguirre. Sans parler de la perte de compétitivité pour les entreprises françaises qui supportent majoritairement cette contribution, a souligné le dirigeant.
Selon Pascal de Izaguirre, la France est le champion européen des grèves du contrôle aérien avec un impact sur les finances du secteur aérien européen de 800 millions d’euros pour la période 2018-2022, dont 624 millions pour la seule France.
A titre de comparaison, en deuxième position de ce classement on retrouve l’Italie où les grèves ont représenté un manque à gagner de 147 millions d’euros sur la même période, puis la Grèce, avec 22 millions d’euros, toujours selon les chiffres avancés par la Fnam.
Pas de grève pendant les Jeux
En septembre 2023, le SNCTA et l’Unsa ICNA, deuxième syndicat des contrôleurs aériens, ont décrété une trêve olympique, s’engageant à ne pas faire grève pour des raisons salariales d’ici la fin des Jeux olympiques (26 juillet au 11 août) et paralympiques ( 28 août au 8 septembre).
« Nous avons découvert que ce n’était que partiel », a ironisé Pascal de Izaguirre, confiant néanmoins ne pas s’inquiéter de la période de compétition elle-même. Lundi, un responsable du SNCTA a réaffirmé qu’il n’était pas question de faire grève pendant les Jeux.
Le cadre juridique des grèves des contrôleurs aériens a été récemment réformé, avec une loi promulguée fin 2023 avec le soutien du SNCTA obligeant tous les agents du trafic aérien à déclarer individuellement leur participation à une action de grève au plus tard deux jours avant midi, soit ce mardi midi en l’occurrence.
Le trafic aérien a été fortement perturbé par les grèves des contrôleurs aériens début 2023, lors du conflit des retraites en France. Ces mouvements sociaux affectent également les survols du territoire, ce qui suscite l’ire des entreprises étrangères.
