Élections : une erreur majeure – La Libre

Élections : une erreur majeure – La Libre
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Les électeurs l’ignorent encore : le 9 juin prochain, nous serons appelés aux urnes pour élire les représentants au Parlement européen, à la Chambre belge ainsi que les membres des parlements régionaux et communautaires (germanophones). La Belgique n’a pas choisi cette date. Ce sont les autorités européennes qui ont fixé la date des élections européennes : notre pays s’est adapté à ce calendrier et c’est ainsi qu’a été fixée la date des élections nationales et régionales.

Il n’y a rien de gênant en soi, sauf que la date n’est peut-être pas idéale pour les jeunes électeurs qui seront en plein blocus, voire en période d’examens.

Surtout, ne dérangez pas l’électeur…

La réflexion porte ici sur la concomitance des scrutins dont les autorités belges ont autrefois vanté les mérites. Quels ont été leurs arguments pour organiser la triple élection le même jour ? Inviter (ici, pour rappel, le vote est obligatoire) les électeurs à voter le même jour pour les trois niveaux de pouvoir a permis de réduire les coûts (installation des isoloirs, rémunération des différents agents des bureaux de vote). Deux autres arguments ont été avancés : la campagne électorale unique a permis d’éviter de perturber le travail des gouvernements. Et, dernier point de ce raisonnement : ne pas « déranger » trop souvent l’électeur !

Recommençons. Éviter de nouvelles dépenses pour le fonctionnement de la démocratie ? Et si on s’interrogeait plutôt sur le coût du financement des partis politiques ? Ils sont tellement bien dotés que le PS ne sait plus quoi faire de son argent et le « joue » en bourse.

Un vote régional perturberait-il le long et tranquille fleuve de la majorité au niveau fédéral ? Et vice versa même si l’on sait qu’un gouvernement fédéral peut tomber plus facilement puisqu’il n’est pas nécessaire de trouver une majorité alternative pour mettre un exécutif en minorité. Le Vivaldi dura cinq ans. Mais les observateurs les plus imprudents ont annoncé dix fois sa chute, à mesure que les crises se multipliaient : sur l’énergie, sur l’asile, sur les retraites, etc., etc. Prétendre qu’une campagne électorale à un niveau du pouvoir fait trembler les autres est une illusion. Car il suffit qu’un président de parti se lève du pied gauche (ou du pied droit en l’occurrence), qu’une déclaration intempestive ou un simple tweet affaiblisse l’ensemble de l’équipe. Un capitaine (Alexandre De Croo) a dû se sacrifier ainsi que son parti pour que le paquebot qu’il pilotait ne s’échoue pas sur les récifs érigés par les partis politiques.

Ne pas déranger trop souvent : c’est l’argument fort de certains pour le maintien de la simultanéité des scrutins. Mais bon sang : être citoyen, c’est jouir des droits qu’offre ce statut, mais ce sont aussi des devoirs. Y compris celui d’aller voter, de s’informer en toute connaissance de cause. Il y a tellement de pays dans le monde où les gens font la queue pendant des heures pour voter. Il existe de nombreux régimes dans lesquels le vote est inexistant ou truqué. Aller voter, un défi ? Une chance.

Le goût du travail et de l’effort

Le fait d’organiser les scrutins à trois niveaux présente, à notre avis, deux énormes inconvénients. La première : elle remet au second plan la question européenne, pourtant cruciale aujourd’hui. Il l’a toujours été. Mais en ces temps troublés, il est essentiel de renforcer l’Europe sur les plans social, économique, environnemental et en matière de défense. Il est toutefois probable que les débats se concentrent davantage sur d’autres niveaux de pouvoir : fédéral et régional.

Deuxième inconvénient. On estime qu’environ 800 000 jeunes voteront pour la première fois. C’est l’absence de vote depuis cinq ans qui l’exige. L’intérêt des jeunes pour la politique est malheureusement limité, malgré les efforts entrepris dans certaines écoles pour les sensibiliser aux enjeux démocratiques. Si les élections avaient été reportées, ces jeunes auraient déjà été confrontés plus tôt à des questions politiques. Les renoncements et mensonges, notamment de la part du PS et d’Ecolo, entendus lors des débats sur le décret Paysage n’avaient, semble-t-il, qu’un seul objectif : séduire la jeunesse qui constitue une proie de choix. Certains présidents de partis pensent que c’est en offrant des largesses qu’ils capteront le vote des jeunes. N’est-ce pas aussi et surtout en leur inculquant ce dont ils auront besoin dans leur vie : le goût du travail et de l’effort.

Enfin, si l’ambition était de ne pas trop souvent déranger l’électeur… c’est un échec puisque le 13 octobre prochain, nous retournerons aux urnes pour élire les représentants des communes et des provinces.

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