Les prestations d’invalidité décevantes du Canada sont le signe d’un gouvernement à court d’idées

Les prestations d’invalidité décevantes du Canada sont le signe d’un gouvernement à court d’idées
Descriptive text here

La Prestation canadienne pour les personnes handicapées avait – et a toujours – le potentiel de changer la donne générationnelle.

Bien réalisé, cela pourrait sortir des centaines de milliers de Canadiens de la pauvreté.

Mais ce que le gouvernement libéral a accompli jusqu’à présent est une trahison colossale de la promesse faite aux personnes vivant avec une déficience physique, développementale et psychiatrique : un programme avec des paiements dérisoires et une portée limitée, et enlisé dans la bureaucratie.

Le financement de la nouvelle prestation d’invalidité présentée dans le budget fédéral de la semaine dernière est, à tous points de vue, décevant : un programme qui offre un maximum de 200 $ par mois, ne débutera qu’à la mi-2025 et sera accessible à moins de la moitié des personnes. vivant avec un handicap et dans la pauvreté.

Il s’agit néanmoins d’une initiative coûteuse – 6,1 milliards de dollars sur six ans, puis un budget annuel de 1,4 milliard de dollars – mais pas suffisante pour faire une réelle différence.

Tout compte fait, c’est le symbole d’un gouvernement qui s’est égaré, distribuant des milliards à divers groupes démographiques sous couvert de « l’équité générationnelle », à la manière d’un méli-mélo, sans aucun objectif ou vision sous-jacente.

Tout cela est aggravé par des années de promesses qui ont suscité des attentes extrêmement élevées.

Dans le discours du Trône de 2020, le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau a présenté pour la première fois plan visant à sortir les personnes handicapées de la pauvreté. Il a réitéré cet engagement dans sa plateforme électorale de 2021. La législation relative au plan a été adoptée en 2023, mais sans financement.

Dans tous les cas, les libéraux ont promis que ce qui allait arriver serait un programme révolutionnaire comparable au Supplément de revenu garanti et/ou à l’Allocation canadienne pour enfants.

Le SRG, introduit en 1967 pour lutter contre le fléau social des personnes âgées vivant dans une pauvreté abjecte, est sans doute l’un des programmes sociaux les plus importants de l’histoire du Canada. Son budget annuel s’élève à 15 milliards de dollars.

L’ACE, introduite en 2016, a été conçue pour aider les familles à faible revenu avec enfants à payer leurs factures. Il s’agit également d’un programme massif, qui coûte environ 25,2 milliards de dollars par an.

Il est donc facile de comprendre pourquoi les personnes handicapées vivant dans la pauvreté espéraient qu’une aide était enfin en route, et à grande échelle.

Et il ne fait aucun doute que cette aide est désespérément nécessaire. Au Canada, 6,2 millions de personnes vivent avec un handicap. environ 1,5 million d’entre eux parviennent à peine à garder la tête hors de l’eau, principalement parce que les programmes sociaux existants les condamnent à la pauvreté, avec des prestations annuelles aussi basses que 10 884 dollars – soit 907 dollars par mois.

La Prestation canadienne pour les personnes handicapées était censée compléter considérablement les maigres aides provinciales, sur une échelle similaire au SRG (1 065,47 $ par mois) ou à l’ACE (620 $ par mois).

Au lieu de cela, il fournira un maximum de 200 $ par mois, soit une fraction de ce qui était attendu et nécessaire.

Pire encore, tout le monde n’y sera pas éligible. La Prestation canadienne pour les personnes handicapées ne sera offerte qu’à ceux qui sont admissibles à un autre programme, le crédit d’impôt pour personnes handicapées, qui est administré par l’Agence du revenu du Canada.

Oui, vous avez bien lu : l’ARC détermine qui est invalide (selon une définition de « déficience grave et prolongée ») et cela signifie beaucoup de paperasse, y compris une évaluation médicale, qui coûte entre 100 $ et 150 $, et n’est pas couvert par l’assurance-maladie.

La Prestation canadienne pour les personnes handicapées est censée apporter une certaine dignité à certaines des personnes les plus marginalisées de la société canadienne. Au lieu de cela, il délivre une série apparemment interminable de gifles humiliantes.

Une prestation de 6,66 $ par jour pour les personnes en difficulté. Il n’est pas étonnant que l’indignation soit palpable.

« Rien pour beaucoup et trop peu pour la plupart », voilà comment Len Baker, président-directeur général de la Marche des dix sous, a décrit succinctement le programme.

« Nous ne pouvons pas exagérer notre déception », a déclaré Krista Carr, vice-présidente exécutive d’Inclusion Canada.

Et la réprimande la plus cinglante de toutes est peut-être venue de Rabia Khedr, directrice nationale de Disability Without Poverty, notant sardoniquement qu’avec 200 dollars de plus par mois, les personnes handicapées se trouvent désormais « à seulement 800 dollars en dessous du seuil de pauvreté ». (Au Canada, les prestations moyennes que reçoivent les personnes handicapées sont de 1 300 $ par mois, alors que le seuil de pauvreté est d’environ 2 300 $.)

La colère dirigée contre le gouvernement fédéral est appropriée, mais n’oublions pas le rôle que jouent les provinces et les territoires dans cette injustice institutionnelle. Ce sont leurs programmes qui condamnent les personnes handicapées à la pauvreté, et aucun ne s’est engagé à ne pas récupérer la nouvelle prestation fédérale. (Personne ne s’est plaint non plus de l’intrusion fédérale.)

Il existe des arguments sociaux, politiques, économiques, moraux, juridiques et liés aux droits de l’homme pour sortir les personnes handicapées de la pauvreté. Cela devrait être une priorité à tous les niveaux de gouvernement – ​​et non seulement créer une meilleure prestation canadienne pour les personnes handicapées, mais aussi fournir un revenu décent à toutes les personnes handicapées.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Gard. Un dîner exceptionnel annoncé dans ce restaurant étoilé : on vous dit tout
NEXT Denis Bouad, « oui, Carole Delga ferait une bonne Présidente de la République »