Un ancien postier, licencié en 2021, dénonce son licenciement comme abusif. Il décrit un climat de harcèlement dans lequel il aurait subi des insultes racistes et été témoin de propos homophobes.
« Ça a détruit ma vie de famille, ça a détruit ma vie professionnelle. » Au chômage depuis son licenciement, Ali Madani, ancien cadre de La Poste à Grimaud (Var), a décidé de porter l'affaire aux prud'hommes pour protester contre son licenciement qu'il juge abusif.
« Ils ont tout gâché. » L’ancien employé a travaillé pendant 15 ans dans l’entreprise avant d’être licencié en 2021. Il est accusé d’avoir exercé des pressions sur ses collègues. Une situation qu’il nie.
Soutenu par les syndicats
Ali Madani déplore un acharnement fondé sur de faux témoignages et est soutenu par les syndicats. « Quand on arrive en conseil de discipline, qu'il n'y a pas de témoignage direct et que les deux salariés en question témoignent pour M. Madani, effectivement, c'est problématique », soutient Pierre Cuenca, délégué syndical CFDT à la Poste de région Provence-Alpes-Côte-d'Azur.
« C’est toujours dérangeant quand on est une organisation syndicale de voir des dossiers qui se terminent par un congédiement alors que le dossier est vide. »
Avant son limogeage, Ali Madani dit avoir subi un harcèlement moral répété et des insultes racistes. « Je n'aime pas les Arabes », « j'ai un patron arabe, ce n'est pas normal », « vous nous avez coûté cher à Noël », « allez prendre des cours de communication orale », énumère-t-il. « Qu'est-ce que c'est, c'est inacceptable », lance-t-il.
Propos homophobes et racistes
L'ancien employé estime que son licenciement pourrait être lié à ses dénonciations de harcèlement et d'agressions dont ses collègues ont été victimes. « J'ai été très loquace sur le harcèlement qui se passait ici, c'était grave », souligne-t-il, dénonçant des propos homophobes et racistes.
« Une fille a failli se suicider. » Cette ancienne factrice a depuis quitté l’agence et suit un traitement pour dépression. Contactée par BFM Nice Côte d’Azur, elle décrit un climat de terreur à la Poste. « C’était un enfer quotidien, c’est un bureau sclérosé, Ali m’a défendue mais ils ont voulu étouffer l’affaire, raconte-t-elle. Je n’ai jamais porté plainte car c’est devenu pire quand j’ai prévenu la direction. C’était monstrueux à vivre. »
L'ancienne factrice et Ali Madani assurent que les harceleurs n'ont jamais été inquiétés, ni par la direction locale, ni par la direction régionale. Contactée, la Poste n'a pas souhaité répondre à nos sollicitations.
Gaël Camba and Arthus Vaillant
