C’est une figure de l’artisanat suisse qui vient de nous quitter. Le sabotier Cornol André Gaignat est décédé lundi à l’âge de 83 ans des suites d’une courte maladie. Son atelier dans le Jura est le dernier en activité du pays.
André Gaignat avait toujours dit que fabriquer des sabots était sa passion et qu’il la vivrait jusqu’au bout. L’artisan pouvait ainsi encore visiter son atelier peu avant sa mort. «Il n’y a pas que les bras qui travaillent, il y a la tête et le cœur», confiait-il à Couleurs d’été en 2022, se disant fier d’être le dernier sabotier de Suisse.
Il avait appris ce métier de sabotier auprès de son père Marcel, avant de reprendre son activité dans les années 90. Il travaillait encore avec des machines achetées il y a près d’un siècle, une moulurière et une pelleteuse acquises en 1929. C’était sa manière, disait-il, d’honorer le savoir-faire qu’il avait acquis, quelque peu obligé, alors qu’il était encore enfant, il également raconté dans le Téléjournal en 1988.
Perpétuer la tradition
André Gaignat aimait raconter cette passion aux milliers de visiteurs qui s’arrêtaient chez lui à Cornol, en Ajoie. « C’est un cadeau que j’ai reçu », a-t-il confié, précisant qu’il faut « beaucoup de patience » pour faire ce métier. Il conçoit ses sabots principalement pour les carnavals, mais aussi comme éléments décoratifs.
En 2014, le sabotier remet les clés de son atelier à l’une de ses filles et à son mari, sans pour autant cesser son activité. Il les a rapidement repris, se souvient sa fille, même si son mari apprenait le métier tous les samedis.
Aujourd’hui, la famille d’André Gaignat entend perpétuer la tradition du sabotage Cornol, qui a déjà exporté ses créations en Australie et en Amérique.
Gaël Klein/boi
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