Cette mère dénonce les violences dans ce lycée du Val-d’Oise

Cette mère dénonce les violences dans ce lycée du Val-d’Oise
Cette mère dénonce les violences dans ce lycée du Val-d’Oise

Par

Thomas Hoffmann

Publié le

23 septembre 2024 à 20h08

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« À chaque fois que je reçois un appel, mon cœur s’arrête. J’ai peur que ce soit le lycée qui m’annonce que mon fils est aux urgences. Cela ne peut pas continuer. » C’est le cri d’alarme qu’Alisson lance au lendemain d’une nouvelle agression contre son fils Nicolas*, 16 ans, quelques jours après sa rentrée scolaire à Evariste-Galois high school from Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise).

UN battement Ce qui n’était malheureusement pas le premier. « Je l’avais déjà récupéré à l’hôpital deux fois l’année dernière. Et c’est reparti », soupire la maman.

Rivalité entre jeunes des villes voisines

A l’origine de cette violence, confie-t-elle, il y a une rivalité entre jeunes des villes voisines. Ceux qui viennent Bruyeres-sur-Oisecomme le fils d’Alisson, sont attaqués par des étudiants de Persan, « Beaucoup plus nombreux », souligne la mère, qui n’était pas au courant de ces antagonismes avant d’inscrire son fils dans ce lycée, frappé par divers incidents violents et autres bagarres dans le passé. « Sinon j’aurais fait en sorte qu’il aille dans un autre établissement », regrette-t-elle aujourd’hui.

Inscrit en deuxième année de lycée en 2023, Nicolas a subi sa première agression en octobre.

Mon fils était dans le couloir avec un ami lorsqu’ils se sont retrouvés face à une quinzaine d’individus qui leur ont demandé s’ils étaient de Bruyères. Ils ont répondu oui et ont été tabassés.

Alisson, mère d’un étudiant agressé

La mère de famille découvrira un peu plus tard qu’« une vidéo avait été publiée sur Tik Tok, au cours du week-end précédent, dans laquelle un jeune annonçait « Lundi, c’est Persan contre Bruyère » ».

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Un antagonisme dont Nicolas sera encore une fois victime le 9 décembre 2023. Un terminal a dit « c’est un gars de Bruyères ». Ils l’ont attrapé quatre à quatre. L’un lui a tenu la gorge, les trois autres lui ont frappé la tête. Mon fils était inconscient quand il a été retrouvé. Il a été conduit aux urgences où on lui a posé trois agrafes dans le crâne.

Alisson, mère d’un étudiant agressé

Dans la foulée, Alisson a déposé plainte à la gendarmerie de Persan pour violences en réunion. L’affaire est toujours en cours. Elle a également décidé de ne plus renvoyer son fils au lycée avant la fin de l’année après en avoir informé le proviseur. « Nicolas était traumatisé, ce n’était pas possible qu’il y retourne. »

« Plusieurs scènes de violence dans les toilettes »

Après six mois, Alisson décide finalement de renvoyer son fils à l’école d’Évariste-Galois. « On pensait que ça se serait calmé, que ceux qui l’avaient agressé ne seraient plus là. » Il n’aura fallu qu’une semaine de cours pour qu’elle se rende malheureusement compte que la situation n’avait pas changé.

Ma fille, qui a commencé sa deuxième année, a été témoin de plusieurs scènes de violence dans les toilettes de l’école. Elle m’a raconté avoir vu quatre garçons frapper un élève, cela l’a traumatisée.

Alisson, mère d’un étudiant agressé

Lundi 9 septembre 2024, La police a notamment été dépêchée pour une bagarre devant l’établissementles protagonistes ayant cependant pris la fuite à leur arrivée. Le même jour, Nicolas est à nouveau agressé, par erreur selon sa mère. « L’un des jeunes lui a ensuite dit que ce n’était pas lui qui était visé. » L’adolescent était en compagnie d’un ami, lui aussi originaire de Bruyères, lorsqu’ils ont été surpris par des lycéens de Persan.

Blessé à une mainNicolas est transporté au Clinique Conti de L’Isle-Adam. Alisson a déposé une nouvelle plainte et a décidé de retirer immédiatement son fils du lycée, cette fois définitivement. « Il ne peut plus revenir dans cet établissement, a-t-elle insisté. J’ai envoyé un courrier à l’inspection académique pour que des démarches soient entreprises pour qu’il puisse changer d’école. »

« L’établissement fonctionne normalement »

« Tout a été fait pour aider cet élève à changer d’école », répond ce sujet le proviseur du lycée Évariste-Galois, Stéphane Cortès. Confirmant l’agression survenue le 9 septembre, ce dernier assure que « l’événement a été pris en charge. Les élèves identifiés comme ayant participé à ces violences ont été exclus temporairement de l’établissement pendant un à trois jours en fonction des faits qui leur sont reprochés ». Il rappelle ainsi que « les règles sont très strictes : tout élève surpris en train de se battre est puni ».

Cependant, s’il admet que le lycée peut être le théâtre d’incidents, le proviseur insiste sur le fait que ceux-ci sont « sporadiques. L’établissement fonctionne normalement ». Pour appuyer ses propos, il précise qu’il compte « 1 400 élèves et ce sont souvent les mêmes qui sont pris dans ce genre de choses, les autres n’ont jamais rien. Ce n’est peut-être pas un hasard ».

« Nous suivons la situation au quotidien »

Soulignant que « le problème est extérieur au lycée avec une rivalité entre jeunes des communes ou quartiers voisins », Stéphane Cortès évoque « le travail mené de concert avec la mairie et la gendarmerie sur ce sujet. Nous suivons la situation au quotidien ». Il insiste également sur la nécessité pour les victimes de violences de « porter plainte »« Ce que ne savent pas toutes les familles. Parfois, elles connaissent même le nom des agresseurs, mais ne le donnent pas. » « Beaucoup d’enfants cachent leurs blessures ou inventent des raisons à leurs parents par peur des représailles », objecte Alisson.

Dix jours après la dernière agression de son fils, la mère attend toujours qu’une solution soit trouvée au plus vite. « J’ai contacté d’autres écoles, mais elles m’ont dit que ce n’était pas à moi de le faire. La scolarité de mon fils avait déjà été perturbée l’année dernière. Il ne veut pas revivre ça cette année. »

Conscient du retard qu’il accumule, il a ainsi fait part à sa mère de son désir de retourner à Évariste-Galois en attendant une éventuelle mutation. « Mais je ne peux pas me résoudre à le faire, j’ai trop peur pour lui », soupire Alisson. Avant de finalement lâcher prise : « Il faut que j’en discute avec lui. »

*Le prénom a été changé

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