INFO BFM Paris Île-de-France. Escroqué de plusieurs millions d’euros, le dispositif d’aide à l’emploi de la région Île-de-France pourrait être supprimé. L’opposition de gauche dénonce cette décision.
La région Île-de-France pourrait supprimer l’aide régionale individuelle à l’emploi (AIRE) après les révélations de fraudes à la formation en début d’année, a appris BFM Paris-Ile-de-France.
Plusieurs sources ont confirmé à BFM Paris Île-de-France que la fraude avait coûté entre 5 et 6 millions d’euros au conseil régional, ce qui limite la perte puisque le préjudice est désormais estimé à 2 millions d’euros. « Il est possible de récupérer davantage », assure l’entourage de Valérie Pécresse, qui confirme « étudier » la proposition de suppression.
L’opposition a claqué la porte
L’AIRE est dotée de 50 à 60 millions d’euros chaque année pour financer des organismes proposant des formations dont l’objectif est de « faciliter le retour, l’accès ou le maintien dans l’emploi après une formation » des Franciliens. Elle bénéficie chaque année à 11 000 usagers.
Une mission d’information et d’évaluation (MIE) a été lancée à la demande de l’opposition régionale pour faire la lumière sur cette escroquerie.
Ce lundi 23 septembre, les quatre formations de l’opposition de gauche ont annoncé qu’elles claquaient la porte à cette mission. Elles ont dénoncé le « rapport préliminaire » de la mission qui « ne prend pas en compte les auditions menées par la commission » et qu’il est « impossible pour nous d’approuver un tel mépris des auditions ».
Une suppression non reconnue ?
« La seule recommandation du rapport préliminaire concerne la suppression du dispositif d’Aide individuelle régionale à l’emploi (AIRE), même si cette proposition n’a jamais été évoquée lors du MIE, ni même dans les contributions des groupes politiques », préviennent les groupes.
Pour Kader Chibane, il s’agit d’une « opportunité » pour l’exécutif de Valérie Pécresse de « faire des économies ». Le groupe communiste prévenait début septembre que la région cherchait à « étudier une contraction de 15 % du budget de fonctionnement de la collectivité par rapport au budget 2024 ». Ce qui représenterait une « réduction potentielle de près de 380 millions d’euros » pour le fonctionnement en 2025.
« En aucun cas nous ne soutiendrons l’utilisation du MIE pour éliminer ce système, pour une décision politique que l’exécutif aurait du mal à assumer », préviennent les élus des groupes socialistes, écologistes, communistes et insoumis.
Ils demandent à l’exécutif de Valérie Pécresse de « supprimer toute mention à la fin du dispositif AIRE dans le rapport final du MIE ».
« Mauvaise foi »
« Le fait de laisser un MIE qu’ils ont demandé est de la mauvaise foi », dénonce l’entourage de Valérie Pécresse auprès de BFM Paris Île-de-France, assurant ne pas avoir eu accès au rapport préliminaire. Et de dénoncer un « largage » en « milieu ». L’entourage de Valérie Pécresse assure que la proposition sera « étudiée à la lumière » du rapport du MIE. « Nous avons demandé à la mission de voir les dispositifs de la région sans tabou. »
La droite régionale regrette de « devoir subir, une fois de plus, des provocations et une stratégie d’affrontement et de mise en scène au détriment du sérieux du travail, assumé par les groupes d’opposition de gauche ».
« La majorité régionale poursuivra le travail du MIE et son rapporteur soumettra le rapport au vote des commissaires vendredi 27 septembre », assure le groupe Île-de-France Rassemblée.
Nicolas Dumas avec Florent Bascoul