En prévision de la montée des eaux, Port-en-Bessin va lancer d’énormes travaux pour renforcer ses défenses

En prévision de la montée des eaux, Port-en-Bessin va lancer d’énormes travaux pour renforcer ses défenses
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Alors que la mer monte lentement dans l’avant-port de Port-en-Bessin, on aperçoit d’imposants rochers gisant au fond de l’eau. “Ils pèsent dix tonnes et la force de la mer les a fait basculer”, raconte Christophe Van Roye, maire de la commune. Le coup de vent du 26 février, le dernier en date, a mis les côtes à rude épreuve et fragilisé encore davantage les ouvrages de défense maritime du port du Calvados. C’est une bonne nouvelle, ceux-ci feront l’objet de « travaux centenaires » de consolidation, annonce Mélanie Lepoultier, vice-présidente du Département et chef du conseil portuaire de Port-en-Bessin.

Sur place, les habitants n’ont pas perdu de vue que la situation se dégradait. « La jetée est fréquemment endommagée par la mer et la promenade de Signac est fermée depuis trois ans. On voit aussi des glissements de terrain le long de la falaise», ont constaté Chantal, Noémie et Sylvaine. Les dégâts sont très visibles sur cette partie ouest du port, où la digue est arrachée sur plusieurs mètres et où certains blocs ont donc sauté à l’eau. « Les tempêtes sont de plus en plus fortes », racontent Jeanne et Sylvie. Autrefois, il y avait un entretien annuel. Là, on a attendu longtemps. Il est dans un état pitoyable. »

Le maire tempère et préfère parler de « bonne période pour investir ». « Les œuvres ont joué leur rôle. Ils avaient été protégés comme après la tempête de 1996, mais non renforcés. Nous savons que des travaux herculéens doivent être accomplis. » Des opérations lourdes, d’un montant d’au moins 25 millions d’euros, entre début 2025 et 2027, pour « protéger l’activité portuaire, la pêche et la vie villageoise qui autrement seraient en danger », selon l’élu départemental. D’autant que les attaques viennent du côté maritime mais aussi terrestre, avec des sources souterraines qui rongent les infrastructures. « La rivière est enfouie à Maisons (sur les hauteurs de Port-en-Bessin), raconte Dominique, un habitant du quartier. Cela mine la falaise. »

Ces travaux du siècle porteront dans un premier temps sur la consolidation de la promenade… par le bas. « Il faut éviter que l’Aure ronge la maçonnerie, donc on veut lui donner un circuit plutôt que de devoir la subir », explique Mélanie Lepoultier. Visuellement, cette digue ouest va évoluer, avec l’apparition d’enrochements destinés à briser les vagues avant qu’elles ne viennent se briser contre le béton. Plusieurs secteurs stratégiques du port bénéficieront de ce lifting combiné à une protection plus efficace.

« Le port a plus de 160 ans. C’est aujourd’hui le premier port de pêche de Normandie et le sixième de France. Elle a aussi une dimension touristique, rappelle le maire. Il est urgent d’y remédier, compte tenu des effets du réchauffement climatique qui fera monter la mer de 85 cm à 1 m d’ici 2100. » Les habitants ont bien saisi le défi, même s’ils devront supporter les contraintes de trois années de travaux lourds. La récompense viendra par le calme retrouvé d’une promenade de Signac rouverte et sécurisée.

 
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