Acquitté d’agression sexuelle même si le juge ne le croit pas

Acquitté d’agression sexuelle même si le juge ne le croit pas
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Martin a été inculpé en mai 2021 de plusieurs infractions commises dans le cadre de violences conjugales. Une ordonnance protège l’identité de la victime, ce qui nous empêche de révéler toute information permettant de l’identifier, comme le nom de l’accusé.

Le juge Poulin a rendu verdict vendredi dernier, après avoir entendu un procès de quatre jours au printemps 2023. L’homme de 38 ans a été reconnu coupable de voies de fait, d’agression armée, de harcèlement de communications et de menaces de mort.

Martin a été acquitté des accusations d’agression sexuelle armée (par étouffement ou étouffement), même si le juge Poulin est d’avis que l’accusé n’a pas dit la vérité lors de son témoignage.

Périodes de violence

L’homme de Lévis a commis plusieurs épisodes de violence entre 2013 et 2021, alors qu’il était en couple avec la plaignante.

Au cours du procès, son ex-compagne a décrit des relations sexuelles douloureuses qui lui ont laissé des douleurs au vagin, à l’anus et un diagnostic de chlamydia (infection sexuellement transmissible).

Elle a dit qu’elle avait eu plusieurs coups de genou au bassin lorsqu’ils étaient au lit ensemble. Martin a également mis ses doigts dans ses côtes et lui a donné des coups de pied dans les jambes.

À plusieurs reprises, l’homme a procédé à des « prises de soumission » sur son ex. À un moment donné, il lui a attrapé le cou alors qu’elle était dans le bain pour lui faire avaler de l’eau.

La femme a également subi de nombreuses insultes et propos dénigrants au cours de la relation. Elle a été tirée par les poignets et les chevilles. Martin lui a également jeté plusieurs objets au visage.

La plaignante a également déclaré qu’elle avait reçu un coup de poing à la mâchoire après lui avoir dit « tu es vide, tu n’as aucun sentiment ». Elle a ressenti des séquelles de ce coup pendant plusieurs jours, notamment des difficultés à s’alimenter.

Martin a également laissé des marques rouges sur son cou après l’avoir étranglée lors d’une dispute.

Comme preuve, l’accusation a déposé plusieurs photos du corps de la plaignante montrant des contusions sur ses bras et ses épaules, ainsi que de multiples échanges de SMS.

Après leur rupture, Martin lui a dit qu’il lui casserait toutes les dents de la bouche si elle ne déménageait pas dans les sept prochains jours.

Après le déménagement, l’homme de 38 ans a multiplié les contacts avec son ex. Il a dit qu’il voulait lui rappeler des moments heureux.

Peu plausible

Le témoignage de l’accusé était très différent. Selon Martin, il a donné des coups de poing sur tout le corps et effectué des prises de soumission pour « taquiner » son partenaire. Elle serait déjà tombée pendant le « jeu », mais il s’agissait d’un « », soutient l’accusé.

Il nie les relations sexuelles non consensuelles et tout autre acte de violence. Il affirme plutôt que c’est la plaignante qui s’est montrée agressive. L’homme de 38 ans raconte avoir été giflé à plusieurs reprises par son ex qui soupçonnait toujours des périodes d’infidélité.

«Le tribunal ne croit pas l’accusé», a d’emblée déclaré le juge Poulin.

Martin a donné un témoignage « invraisemblable », plein de contradictions et d’incohérences. Selon le magistrat, l’accusé minimise les infractions, se positionne en victime et dénigre le plaignant afin de rendre improbables plusieurs actes qui lui sont reprochés.

Pour expliquer les contusions sur le corps de sa victime, Martin mentionne avoir constaté ces blessures après avoir participé à un show de rock « au cours duquel les gens étaient projetés les uns contre les autres ». Il dit également que son ex avait des problèmes de mâchoire lors de leur première rencontre.

« Un écran de fumée pour justifier les blessures […] ce qui laisse une impression de fausseté», soutient le juge Poulin.

Concernant les textes harcelants après la rupture, Martin assure avoir simplement voulu vérifier l’état de santé de son ex puisqu’elle avait tenu des propos suicidaires par le passé.

« Il se présente comme un sauveur plein de bonnes intentions […] En réalité, il a eu du mal à accepter la séparation», constate le juge.

A l’inverse, le tribunal juge que le plaignant était « cohérent », « crédible » et « fiable ». Son témoignage était « cohérent ». Elle s’est adressée au tribunal en présentant les faits « objectivement », de manière « calme » et sans « animosité » envers son ex-conjoint. Elle a tenté de communiquer tous ses souvenirs, mais a parfois été incapable de fournir des détails ou des dates spécifiques.

Face à deux versions contradictoires, le juge doit trancher. Même s’il ne croit pas l’accusé, il doit s’assurer qu’il n’y a aucun doute raisonnable quant aux actes reprochés. La présence d’un doute raisonnable entraîne un acquittement.

Doute raisonnable

Pour l’accusation d’agression sexuelle, étant donné que la plaignante a des souvenirs plus vagues, le juge doit acquitter Martin. Les périodes de consentement et de non-consentement se chevaucheraient, ce qui rendrait difficile la détermination du moment où les agressions sexuelles ont eu lieu.

La victime aurait contracté une infection à plusieurs reprises lors des rapports sexuels non désirés, mais « la preuve est incertaine quant à savoir si l’accusé était au courant de son infection au moment des agressions sexuelles ».

Même s’il est « hautement probable que l’accusé ait eu un comportement sexuel à risque », le juge doit considérer que Martin ignorait qu’il était atteint de chlamydia au moment des rapports sexuels non protégés avec la plaignante.

L’homme de 30 ans reste coupable de graves accusations de violence domestique et risque une peine de prison. Il doit revenir au tribunal cet été pour des observations sur la peine qui lui sera infligée.

 
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