L’éolien offshore belge déploie ses ailes

L’éolien offshore belge déploie ses ailes
L’éolien offshore belge déploie ses ailes

L’éolien offshore a la cote en Belgique, où il est souvent utilisé pour calmer les critiques. 2.262 MW de capacité éolienne sont déjà produits en mer du Nord, au large de Zeebrugge, ce qui représente environ 10% de la consommation totale d’électricité du pays. Huit parcs sont opérationnels depuis 2020, comme Norther et Seastar.

Le parc éolien Elisabeth, situé dans le nouveau quartier Princesse Elisabeth, est l’un des plus grands projets à venir. Il s’inscrit dans une stratégie plus vaste visant à tripler la capacité éolienne offshore de la Belgique.

Et c’est une bonne chose, note le quotidien francophone. Le soirCar « avec l’Irlande, le Luxembourg et Malte, la Belgique est l’un des pays d’Europe où la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie est la plus faible ». Le journal s’appuie sur des données de la Commission européenne. « Avec seulement 13,59 % d’énergies renouvelables en 2022, notre pays fait également partie des États membres qui n’atteignent pas le « point de référence » fixé pour l’année 2022. Et il devra bientôt expliquer comment il compte atteindre cet objectif, indique l’exécutif européen ».

On sait combien ce déficit en énergies renouvelables a joué un rôle dans la décision du gouvernement De Croo de prolonger le nucléaire au-delà de 2025, pour dix ans, après le déclenchement de la guerre en Ukraine. Mais cela ne suffira pas.

Capacité totale de 3,15 à 3,5 GW en 2030

C’est pourquoi le feu vert que vient de donner la Commission européenne à la mise aux enchères de la première tranche de futurs parcs éoliens belges en mer du Nord revêt une importance stratégique. D’une capacité totale de 3,15 à 3,5 GW en 2030, ces infrastructures devraient produire l’équivalent de la consommation électrique de tous les ménages belges, soit 30% de la demande totale d’électricité du pays.

On peut donc s’attendre à voir de grandes usines fonctionner au large d’Ostende dans un avenir proche, et ce pendant quarante ans. D’ici 2028, 700 MW supplémentaires seront produits. Entre 2.500 et 2.800 MW s’ajouteront ensuite.

Avec son approbation, la Commission européenne approuve un mécanisme d’aide publique sur 20 ans. Elle ne pourra excéder 95 euros par MWh produit. En deçà, l’État accordera une compensation au concessionnaire, chacun ayant intérêt à ce qu’il survive aux investissements réalisés. Au-delà, ce dernier devra verser une indemnité à l’État. Le montant total de l’aide s’élève à 682 millions d’euros.

Concurrence déloyale ? La Commission est forcément susceptible sur le sujet. Mais « dans son avis, la Commission considère que ‘le régime belge était nécessaire, approprié et proportionné pour accélérer la transition écologique et faciliter le développement de certaines activités économiques importantes pour la mise en œuvre du plan industriel du Green Deal’ », précise Le soir.

Participation citoyenne d’au moins 1%

L’opération comporte un volet grand public, ce qui la rend d’autant plus attractive. Le capital du projet est en effet ouvert à une participation citoyenne d’au moins 1%. « Il s’agit d’une étape cruciale vers l’indépendance énergétique et la neutralité climatique », se réjouit la ministre sortante de l’Énergie, l’écologiste Tinne Van der Straeten. Le citoyen lambda pourra ainsi s’aligner aux côtés de Luminus, Jan De Nul, Eneco et TotalEnergies qui comptent remporter les appels d’offres en 2025-2028. « Le développement de l’éolien offshore dans la partie belge de la mer du Nord ne s’arrêtera pas là, puisque le gouvernement actuel veut atteindre 8 GW d’énergie installée d’ici 2040 », conclut-elle. Le soir.

Un aspect innovant de cette initiative est l’île énergétique Princesse Elisabeth, qui servira de plaque tournante pour les connexions électriques des parcs éoliens et renforcera l’interconnexion énergétique de la Belgique avec d’autres pays européens. Ce projet permettra une meilleure intégration des énergies renouvelables dans le réseau européen et contribuera à la neutralité carbone de l’Europe d’ici 2050.

C’est bien, mais ça pourrait être mieux. Un coup d’oeil aux plans du voisin néerlandais nous apprend que de nouveaux parcs éoliens seront également construits dans la mer du Nord d’ici 2032. Au total, 21 GW devraient être produits par cette Source d’énergie aux Pays-Bas d’ici fin 2032…

Enquête sur l’extension du nucléaire

Dans un dossier connexe, la Commission européenne a ouvert une enquête en juillet dernier pour vérifier si le soutien public que la Belgique envisage d’accorder pour prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires de Doel 4 et Tihange 3 est conforme aux règles de l’UE en matière d’aides d’État.

Fin 2023, un accord a été trouvé entre le gouvernement De Croo et l’énergéticien français Engie pour prolonger de dix ans l’activité de ces deux réacteurs. La Commission souhaite en savoir plus sur le montage juridique et financier de cette opération, qui implique notamment la création d’une entreprise commune détenue à 50/50 par l’État belge et Electrabel (filiale d’Engie), et des prêts ou garanties de trésorerie apportés par des fonds publics. La Commission entend examiner la « proportionnalité » de ces montages financiers.

Une précaution utile, quand on sait que le prochain gouvernement fédéral que le nationaliste flamand Bart De Wever ambitionne de former souhaiterait prolonger l’activité des réacteurs concernés non pas de dix ans, mais de vingt ans. Pour l’instant, Engie refuse toutefois catégoriquement ce projet.

 
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