Langage d’accueil dans les entreprises : le « bonjour/salut » connaît une croissance rapide

Langage d’accueil dans les entreprises : le « bonjour/salut » connaît une croissance rapide
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De moins en moins de commerçants montréalais accueillent leurs clients uniquement en français, tandis que le « bonjour-hi » est de plus en plus répandu même au-delà des limites de l’île, selon une nouvelle étude de l’Office québécois de la langue française.

• Lire aussi : Entreprises: le taux d’accueil en français a diminué à Montréal

“Quand on entre dans un magasin, c’est surtout “Bonjour”, “Bonjour”, ou “je peux vous aider””, raconte Carole Deotati, une retraitée rencontrée par Le journal alors qu’il sortait d’un centre commercial de la Rive-Sud de Montréal. “Et cela arrive plus souvent qu’il y a cinq ans.”

«Ça vient trop souvent sur la Rive-Sud, notamment dans les dépanneurs et les petits commerces», renchérit Éric Lavoie, ouvrier en construction.


Photo Francis Halin

Une étude publiée lundi par l’OQLF démontre que ces impressions sont conformes à la réalité. Au cours des derniers mois, l’Office a effectué plus de 10 000 visites incognito dans des entreprises des principales régions urbaines de la province pour voir dans quelle langue on répond aux Québécois.

L’expérience a démontré que l’accueil en français seul a considérablement diminué ces dernières années sur l’île de Montréal, passant de 84,2 % en 2010 à 71 % en 2023.

Cette baisse se produit au profit d’un accueil bilingue, dont le meilleur exemple est le fameux « bonjour-salut », qui a connu une hausse de 8,2 points de pourcentage durant cette même période, pour atteindre 11,9 % par an. dernier. La réception en anglais uniquement est restée stable depuis 2017, à 17,1 %.

L’étude de l’OQLF démontre également que le « bonjour-salut » fait désormais partie des coutumes même à l’extérieur de l’île de Montréal. À Laval, 9 % des entreprises accueillent leurs clients dans les deux langues officielles et 11,1 % le font en anglais seulement. Sur la Rive-Sud, ces proportions sont respectivement de 5,2 % et 6,5 %.

Pour toutes les régions étudiées, l’accueil bilingue est le plus répandu dans le secteur de la restauration, de l’hébergement et des loisirs (13,3 %).

“Laisse tomber”

Cependant, même si de plus en plus d’entreprises accueillent d’abord leurs clients dans la langue de Shakespeare, l’OQLF constate qu’il demeure très facile d’être servi en français, alors que le service dans la langue de Molière s’avère disponible dans 98 % des cas, à l’échelle de la province.

Mais ces données ne sont pas aussi rassurantes qu’elles le paraissent, estime le président d’Impératif français, Jean-Paul Perreault, qui estime que la distinction entre langue d’accueil et langue de service donne de l’oxygène à l’anglais.

« On est dans la situation où les francophones sont obligés de demander à être servis en français après avoir reçu une réponse en anglais, ça n’a pas de sens. On ne devrait pas avoir à le demander, il devrait toujours être en français d’abord», s’est-il indigné.

“Faire la distinction entre accueil et service est une bêtise dont nous commençons seulement à comprendre les conséquences.”

« Bonjour » est « assez universel »

Du côté du Conseil québécois du commerce de détail, nous nous sommes dits « préoccupés, mais pas si surpris » par les données du sondage de l’OQLF. “La situation est complexe pour nos détaillants, compte tenu de la pénurie actuelle de main-d’œuvre et de l’immigration croissante”, a déclaré un porte-parole. Journal.

Il n’est pourtant pas si difficile de simplement dire « bonjour », observent les employés d’un magasin de chaussures situé sur l’avenue du Mont-Royal. « C’est un mot assez universel. Nous ne saluons jamais les clients avec un « bonjour-salut ». On avait un collègue qui le faisait, puis on lui a fait comprendre poliment qu’il devait arrêter”, raconte Catherine Savoy.


photo julien mcevoy

«Je n’ai jamais dit ‘bonjour-salut’ en 25 ans de métier, je ne vais certainement pas me lancer», renchérit sa collègue, Maryse Harvey.

– Avec la collaboration de Francis Halin, Julien McEvoy et l’Agence QMI

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