Chaque matin, Nicolas Turon rend hommage à son département avec un texte drôle, tendre et complice, en forme de déclaration d’amour à la Moselle. Il choisit un emblème appartenant à l’histoire ou à l’actualité et le traite de manière décalée.
La semaine dernière, le Paris Saint-Germain a disputé un match historique sur la pelouse du Camp Nou et a mis Barcelone au score en infligeant un humiliant 4 à 1, synonyme pour le vainqueur de qualification pour les demi-finales de la Coupe d’Europe. .
Face à l’avalanche de satisfaction inondant les médias – en ligne ou pas – tous les cœurs grenat du Grand Est ont bondi d’indignation : non, ce n’est pas la première fois qu’un club français réalise une remontada et s’impose 4 à 1, à l’extérieur, face au Barça : le 3 octobre 1984, le FC Metz avait déjà accompli cet exploit.
Le 3 octobre 1984, Franck s’apprête à fêter ses 12 ans. Malheureusement, il s’appelle Schuster, comme le milieu offensif catalan ; le petit Franck, bien sûr, soutient le FC Metz. Il a enfilé son maillot grenat, toute première pièce d’une collection à venir, achetée un vendredi soir à Sarreguemines avec sa mère avant d’aller chercher sa sœur, pensionnaire à Jean de Pange, après sa sortie du lycée, et qui avait avait honte de voir son petit frère comme ça. Une tunique barrée du logo du légendaire sponsor SOLLAC, témoin d’une époque où la Moselle croyait encore fermement en un avenir radieux, dans l’industrie comme dans la Coupe d’Europe…
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