au collège de la Rabière, une assistante chargée d’apaiser les conflits

au collège de la Rabière, une assistante chargée d’apaiser les conflits
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« La prochaine fois que tu joueras avec un bâton, tu reviens dans mon bureau. Tu t’es calmé, que se passe-t-il ? »

Installée sur les marches donnant sur la cour, Lisa Marchand veille à la récréation. Il ne se passe pas une minute sans qu’elle doive réprimander un élève. « C’est le moment le plus compliqué de la journée, il faut toujours garder les yeux sur eux. »

“Nous faisons beaucoup de médiation”

Les 354 étudiants ont envahi tout l’espace. Du terrain de football, au carré de pelouse, situé face à la cour : l’assistante du collège La Rabière et ses collègues doivent avoir l’oeil partout.

La cloche est sur le point de sonner quand Lisa Marchand intervient auprès d’un écolier, canette de soda à la main. “Tu sais que c’est interdit.”, lui rappelle la jeune femme. L’élève ne renifle pas et jettera la canette à la poubelle. « Il va commencer à faire chaud, si on ne lui dit rien, tous les étudiants vont arriver avec leurs canettes dans l’établissement. »

Ici, tout le monde connaît l’adjoint, en poste depuis 2020. « Les étudiants de 3e, je les ai vus arriver au collège. » En septembre, Lisa Marchand, 25 ans, a pris la relève au poste d’adjointe à la prévention et à la sécurité. Une mission très particulière. Créés en 2012, ces assistants, affectés aux établissements des quartiers prioritaires, ont pour mission « créer les conditions d’un climat favorable à l’apprentissage et au bien-être des étudiants et des personnels (1) « .

Établir des liens est le quotidien de Lisa. « On fait beaucoup de médiation, entre les élèves, les professeurs, l’équipe éducative. »

Un bureau à l’abri des regards

L’assistante a son bureau, à l’abri des regards, proche de la vie scolaire. « J’accueille les étudiants qui préfèrent me parler sans être vu des autres, je peux prendre le temps de discuter avec eux, de leur poser des questions plus personnelles. Mais je passe beaucoup de temps en dehors du bureau à observer les étudiants. Il faut avoir l’oeil partout. »

Lorsqu’un enfant semble triste ou en colère, l’assistant s’approche de lui et tente de décrypter ses émotions. « Nous nous intéressons à eux, à leur vie à la maison. Nous essayons d’anticiper les actes de violence. »

La mission, partagée avec sept autres assistants de vie scolaire et la conseillère pédagogique principale, porte ses fruits. “Nous n’avons pas de problèmes de bagarres au collège La Rabière” note Lisa Marchand.

Violences sur les réseaux sociaux

Pourtant, tout n’est pas rose au collège. Contester l’autorité est une activité courante chez les collégiens. « Surtout en classe 4e, et particulièrement avec les garçons. A 13, 14 ans, les jeunes ont envie de s’affirmer, d’être comme les autres. » Même si la violence est peu présente dans l’établissement, elle circule à l’extérieur, via les réseaux sociaux. “Nous n’avons aucun contrôle là-dessus, admet Lisa Marchand, nous essayons de les anticiper le plus possible. Nous avons fait beaucoup de travail contre le harcèlement cette année. Les élèves ont bien tenu. »

Multiplier les projets permet de rester à l’écoute. Chaque vendredi, avant les vacances scolaires, les collégiens peuvent déposer, de manière anonyme, tout ce qu’ils ont sur le cœur, dans la boîte à messages située à l’entrée de l’école.

“Tous les adultes participent”

Pour Frédéric Libourel, directeur du collège La Rabière, la présence de Lisa Marchand est précieuse. « C’est un poste essentiel, l’adjoint a reçu une formation spécifique. Nous n’avons pas de problème avec la violence, l’année dernière il n’y avait que deux conseils de discipline. » Le principal reste lucide. « Cela demande beaucoup d’énergie. Tous les adultes de l’établissement participent à cette mission, de l’enseignant à la femme de ménage. »

Si, aujourd’hui, le collège de la Rabière parvient à entretenir un climat apaisé, “ça reste fragile”» avoue le chef de l’établissement. «Je suis conscient que ce qui s’est passé à Montpellier (une écolière a été agressée par trois mineurs à la sortie de l’établissement) peut arriver ici aussi. »

(1) Source Éducation Nationale.

 
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