Quel plan pour lutter contre la prolifération des sangliers ?

Quel plan pour lutter contre la prolifération des sangliers ?
Quel plan pour lutter contre la prolifération des sangliers ?

Par

Philippe Cohen

Publié le

22 septembre 2024 à 13h16

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LE dégâts agricoles Les dégâts causés par le gibier ont coûté à la Fédération interdépartementale des chasseurs d’Île-de-France (FICIF) 1,5 million d’euros en 2023. 990 ha ont été détruits dans la région, dont 441 ha dans les Yvelines. En 2024, les premiers constats montrent que les données vont augmenter.

« La météo a rendu difficile les semis conventionnels (orge, colza, blé). Certains n’ont pas pu semer les céréales de printemps. De fortes pluies ont obligé les agriculteurs à semer davantage de maïs, une culture dont la sangliers “Les dégâts risquent donc de s’amplifier”, s’inquiètent depuis le siège de Rambouillet le directeur de la FICIF, Arnaud Steil, et son président, Philippe Waguet.

Chargé par l’État de lutter contre les dommages causés au gibier et pour compenser Auprès des agriculteurs touchés, la FICIF a mis en place, pour la saison de chasse qui vient de débuter, un plan de bataille avec les autorités préfectorales pour répondre à sa mission et préserver sa trésorerie.

Environ 15 000 sangliers tués

Car l’espèce n’a cessé de proliférer ces dernières années. Le nombre de sangliers tués en Île-de-France a grimpé en flèche ces dernières années, dépassant la barre des 10 000 :

« 11 400 ont été prélevés la saison dernière, dont 4 900 dans les Yvelines. Si on ajoute les collisions (300 signalées à la fédération) et les actions des lieutenants de chasse au loup, on tourne autour de 15 000 sangliers ! »

Philippe Waguet, Président de la Fédération des Chasseurs d’Île-de-France

« Il y a plusieurs raisons : la bonne année pour la production de glands en forêt dont les sangliers raffolent, le nombre de zones non chassées et notamment périurbaines où les sangliers trouvent refuge », précise la fédération de chasse.

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Dans les parcs des hôpitaux

Prolifération sangliers pose également des problèmes de sécurité à proximité des villes, « dans les parcs d’hôpitaux ou d’EHPAD et les zones industrielles où nous sommes appelés, ainsi que les lieutenants de chasse au loup », indique la fédération.

Les quartiers résidentiels ne sont pas épargnés, comme à Vaux-sur-Seine, où les habitants sont paniqués par la présence de sangliers.

Il existe également des forêts très prisées près de Saint-Germain-en-Laye et de Marly-le-Roi, qui sont peu chassées.

Face à ce constat, de nouvelles mesures incitatives ont été votées par la fédération qui regroupe chasseurs des Yvelines, de l’Essonne, du Val-de-Marne, du Val d’Oise et de la petite couronne parisienne.

Vers une chasse au sanglier toute l’année

La mesure la plus forte est la réduction de la prix des braceletsElles passent de 35 à 20 euros par sanglier tué lors d’une chasse. « Ce n’est pas un cadeau, mais une incitation pour nous aider à faire face », insiste Philippe Waguet, au nom de ses 20 000 chasseurs adhérents.

D’ores et déjà, la FICIF a reçu l’autorisation de la préfecture des Yvelines de chasser davantage au cours de l’année, au-delà du 1est Mars :

« Auparavant, nous ne chassions pas entre le 1er mars et le 1er juin. Cette année, nous avons été autorisés à chasser en mars. Nous faisons pression pour chasser en avril et en mai. Nous encourageons les chasseurs à chasser au printemps et en été pour protéger les semis des agriculteurs, car c’est à ce moment-là que les dégâts sont faits. »

Arnaud Steil, directeur de la FICIF

En juin dernier, avec les fusillades dites d’été, plus de 1 000 sangliers ont été tués contre 800 en 2023 en Ile-de-France.

L’objectif des chasseurs est désormais de traquer les sangliers toute l’année, sans interruption.

La mission de la fédération est de réduire la destruction Les cultures, limiter les collisions mais aussi répondre aux exigences de l’Etat “de réduire les surfaces détruites de 30%. C’est possible, nous étions parvenus à passer de 1006 ha à 990 ha détruits entre 2022 et 2023”, souligne Philippe Waguet qui lance un appel au monde de la chasse cet automne.

« Si cette baisse de prix ne se traduit pas en résultats, nous y reviendrons », conclut-il.

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