Du heavy metal pour raconter le combat quasi quotidien des usagers du TER Nancy-Metz-Thionville. Le pari était audacieux mais il a réussi !
« Bougez les lignes »
Depuis fin mars, Matt, nancéen de 34 ans, employé depuis cinq ans comme ingénieur au Grand-Duché, met en ligne une chanson qu’il a écrite dans l’espoir de « faire bouger les lignes » et de défendre la cause « de tous les frontaliers TER ». Sur une mélodie rythmée, cet internaute décrit un voyage Nancy-Luxembourg ponctué d’aventures et d’ennuis qui se succèdent. «Fuite de fer en fusion», «attente de l’ouverture du signal», «passage en troupeau», «panne au passage à niveau» sans oublier un train annulé et deux heures de retard au final.
L’intelligence artificielle utilisée
Ni musicien ni chanteur, Matt a utilisé l’intelligence artificielle pour mettre ses paroles en musique et concevoir le chant. Le clip, réalisé à partir de vidéos enregistrées sur le smartphone de cet utilisateur, et la chanson ont nécessité une vingtaine d’heures de travail.
« Créer une norme »
« Cinq fois par semaine, je prends le TER Nancy-Luxembourg et j’ai le temps de voir ce qui s’y passe. C’est un stress permanent pour chacun, d’autant que cette ligne, dont l’infrastructure est vieillissante, est située sur un corridor de fret européen. Nous faisons notre travail quotidien et nous devons nous contenter de ces conditions alors que nous payons un service mal rendu, ajoute le trentenaire qui préfère garder l’anonymat. Nous souhaitons simplement que les trains partent et arrivent à l’heure sur cette ligne hyper saturée. Ces conditions sont souvent dénoncées avec des posts sur les réseaux sociaux mais j’ai voulu le faire d’une manière nouvelle. J’ai voulu créer une norme qui serait le symbole de notre quotidien pour nous les voyageurs, mais aussi pour les salariés de la SNCF qui vivent et endurent la même chose que nous. Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit autant de vues sur YouTube ou qu’il soit partagé sur LinkedIn ou Facebook. »
Une première création qui pourrait bien en appeler une seconde consacrée, cette fois, aux problèmes des frontaliers sur l’A31.
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