Par Alma Torretta
Ouverture de la saison 24/25 à l’Opéra Bastille avec deux titres d’opéra italiens : FalstaffLe dernier opéra de Giuseppe Verdi, inspiré de Shakespeare, et Madame Butterfly de Giacomo Puccini dans la légendaire mise en scène de Bob Wilson, sous la direction musicale de Speranza Scappucci.
La mise en scène de Falstaff, créée en 1999 pour l’Opéra de Paris par Dominique Pitoiset, s’éloigne du cadre élisabéthain pour placer Falstaff dans le monde bourgeois du Londres du XXe siècle. Inspirée des Joyeuses Commères de Windsor et de scènes d’Henri IV de Shakespeare, mais aussi d’une citation de Décaméron La morale de Boccace de cette comédie douce-amère est : « Le monde entier est une farce », tout est une plaisanterie. En léguant ce dernier chef-d’œuvre à l’âge de 80 ans, Verdi fait preuve d’une étonnante modernité dans la structure musicale et conclut sa carrière de compositeur avec beaucoup d’ironie. Le baryton italien Ambrogio Maestri reprend le rôle de Sir John Falstaff, qu’il a déjà interprété avec beaucoup de succès. Jusqu’au 30 septembre.
Cette célèbre production de Madame Butterfly de Bob Wilson a été créé en 1993 à l’Opéra de Paris et connaît ici sa dixième reprise. Wilson s’est directement inspiré de l’esthétique japonaise, et plus précisément du théâtre Nô, la chorégraphe Suzushi Hanayagi. Le metteur en scène utilise un jeu stylisé et un espace dépouillé qui permettent aux magnifiques lignes mélodiques de Puccini de s’épanouir dans toute leur pureté. Au podium de la Bastille, l’une des chefs italiennes les plus appréciées aujourd’hui, Speranza Scappucci : elle sera cheffe principale invitée du Royal Opera House de Londres à partir de la saison 2025-2026. La soprano Eleonora Buratto, qui triomphe dans le répertoire puccinien sur les plus grandes scènes, fera ses débuts à l’Opéra de Paris à cette occasion dans Cio-Cio-San. Jusqu’au 25 octobre.
Falstaff de Giuseppe Verdi (1813-1901). Comédie lyrique en trois actes (1893), livret d’Arrigo Boito d’après William Shakespeare
Direction musicale Michael Schønwandt Mise en scène Dominique Pitoiset Décors Alexandre Beliaev Costumes Elena Rivkina Lumières Philippe Albaric adapté par Christophe Pitoiset Chef de chœur Alessandro Di Stefano Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris
Sir John Falstaff Ambrogio Maestri Ford Andrei Kymach Fenton Iván Ayón-Rivas Docteur Cajus Gregory Bonfatti Bardolfo Nicholas Jones Pistolet Alessio Cacciamani Mme Alice Ford Olivia Boen Nannetta Federica Conduite Mme Quickly Marie-Nicole Lemieux Mme Meg Page Marie-Andrée Bouchard-Lesieur
Madame Butterfly de Giacomo Puccini (1858-1924). Livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica, d’après David Belasco, pièce adaptée d’une nouvelle de John Luther Long
Direction musicale Speranza Scappucci Mise en scène et décors Robert Wilson Costumes Frida Parmeggiani Lumières Heinrich Brunke, Robert Wilson Chorégraphie Suzushi Hanayagi Dramaturgie Holm Keller Chef de chœur Alessandro Di Stefano Orchestre et chœurs de l’Opéra national de Paris
Cio-Cio-SanEleonora Buratto (14 septembre – 6 octobre)/Elena Stikhina (10 – 25 octobre) Suzuki Aude Extrémo FB Pinkerton Stefan Pop Sharpless Christopher Maltman Goro Carlo Bosi Prince Yamadori Andres Cascante Le Bonzo Oncle Vartan Gabrielian Kate Pinkerton Sofia Anisimova Yakuside Kim Youngwoo Le commissaire impérial Bernard Arrieta Le greffier Hyunsik Zee La mère de Cio-Cio-San Marianne Chandellier La tante Liliana Faraon La cousine Stéphanie Loris